Pendant près de deux décennies, Roland Romeyer a incarné l’AS Saint-Étienne. Co-président du club de 2006 à 2024 aux côtés de Bernard Caïazzo, il a été l’un des grands artisans de la stabilisation des Verts en Ligue 1, avant de voir le club retomber en Ligue 2. Travailleur acharné et profondément attaché à l’institution stéphanoise, il n’a jamais compté ses heures pour faire rayonner l’ASSE. Son omniprésence, sa gestion parfois jugée autoritaire et ses choix discutables lui ont valu autant de respect que de critiques, notamment de la part des supporters les plus fervents. Mais une chose est certaine : Roland Romeyer a toujours vécu pour l’ASSE.
Depuis son retrait du club, l’ancien dirigeant peine à tourner la page. L’AS Saint-Étienne n’était pas seulement son club, mais sa seconde famille. Cette passion débordante l’a parfois poussé à aller trop vite, à "fatiguer le moteur" comme il l’a fait avec ses voitures sur l’autoroute, comme le rappelle Christophe Bérard dans Le Parisien. Mais il ne regrette rien.
Cependant, le vide laissé par son départ a été difficile à gérer. Hyperactif, Romeyer a souffert de cette rupture soudaine. L’été dernier, il a frôlé la catastrophe en étant victime d’un infarctus. "Je suis passé tout près de la mort", reconnaît-il après son hospitalisation, où sa propre fille lui a posé un stent coronaire. Ce coup de semonce l’a forcé à ralentir et à revoir ses priorités, mais pas à couper totalement avec le club.
Une présence discrète, mais toujours ancrée à Geoffroy-Guichard
Malgré son retrait officiel, Roland Romeyer reste fidèle à son club de cœur. Il assiste encore aux matchs, bien que loin de la tribune officielle. Sa table, offerte par le club, trône dans le salon de 1933, un espace VIP où il croise les partenaires des Verts avant de rejoindre son siège, du côté du kop nord, au plus près des Magic Fans. Il ne veut plus "déranger", mais son attachement à l’ASSE est indélébile.
Toutefois, le club a récemment souhaité limiter sa présence au centre d’entraînement comme le rappelle Le Parisien. Une demande formulée officiellement qui l’a "chagriné", mais qu’il a acceptée. Depuis, il ne s’est rendu à L’Étrat que pour une assemblée générale. Un éloignement qui lui pèse, mais qui ne l’empêche pas de contribuer à la mémoire du club. Responsable du musée des Verts, Romeyer continue de s’investir en récoltant des fonds pour des associations caritatives et en donnant des conférences sur le management.
Roland Romeyer, toujours Vert dans l’âme
Même loin de la gestion du club, Roland Romeyer reste une figure incontournable. Lorsqu’il se déplace, que ce soit lors d’événements sportifs comme le Paris-Nice où il était présent au pied du podium lors de l’arrivée de la 4e étape à la Loge des Gardes, une seule chose revient dans les discussions : l’ASSE. Pas le meilleur moyen de se refaire le moral !
S’il sait que son départ était inéluctable, il ne cache pas une certaine frustration. Voir les Verts en difficulté en Ligue 2 lui est douloureux. Mais paradoxalement, il se redécouvre aimé des supporters, désormais débarrassé des insultes des ultras et des critiques incessantes sur les réseaux sociaux. Un retour en grâce qui, malgré les regrets, lui permet de se sentir toujours lié à cette institution qu’il a tant aimée. Roland Romeyer n’est plus président de l’ASSE, mais son cœur, lui, reste irrémédiablement vert.