Loris Nery est un pur produit stéphanois. Après une belle carrière professionnelle, l’ancien latéral a évoqué un sujet tabou au micro du Parisen : L’après-carrière des footballeurs. L’ancien stéphanois explique comment il s’est retrouvé dans une situation compliquée.

 

Nery parle sans tabou

Loris Nery : « À l’ASSE, j’ai signé un premier contrat « aspirant » à l’âge de 15 ans. Je touchais 450 € par mois, alors que j’étais au collège et que je vivais chez mes parents. Je n’ai jamais été un flambeur, mes parents m’ont appris la valeur de l’argent. Mon premier salaire, autour de 5 000 € brut par mois, était basé sur les minima imposés par la charte de la LFP. Dans le milieu, ce n’est pas énorme, mais ça m’importait peu. Ce que je voulais surtout, c’est être pro.

À Valenciennes, mon temps de jeu a décollé, tout comme mon salaire, autour de 17 000 € brut par mois, à 21 ans. Quand le club a été relégué en L2, mon salaire a été abaissé à 11 000 €, avant d’être renégocié autour de 8 500 € brut. On a toujours le choix de refuser, mais à ce moment-là, j’avais peu d’autres opportunités. Une carrière, ça passe vite. On peut gagner de belles sommes, mais c’est pendant 10, 15 ans, pas plus. Ma femme Stéphanie m’a toujours épaulé dans ma carrière. On a trois enfants. On n’a pas de voiture de luxe, ni de vêtements de haute couture dans le dressing. Le seul truc de riches qu’on ait fait, c’est de voyager. »

De mauvais investissements

Loris Nery : « En début de carrière, mon gestionnaire de patrimoine m’a conseillé d’investir dans la pierre. Avec ma femme, on a acheté 3 appartements neufs, mis en location à Saint-Étienne et en Bretagne. Malfaçons, loyers impayés : ces choix se sont révélés peu fructueux. Chaque mois, on rembourse 3 600 euros de crédits immobiliers, non compensés par les loyers. On y a sacrifié une partie de nos économies. Aujourd’hui, j’ai hâte de tout vendre. On n’a jamais eu un rythme de vie mirobolant, aussi du fait de ces investissements.

Je suis au chômage, indemnisé 5 300 € net par mois. Mon épouse a repris une activité professionnelle, dans une crèche, pour mettre du beurre dans les épinards. On est hébergé chez des proches, ça économise aussi un loyer. Notre plus gros poste de dépenses est celui des courses, 1 000 € pour une famille de 5. Comme d’autres anciens pros, je suis en procédure judiciaire, soutenu par le syndicat des joueurs, avec mon dernier club, Grenoble, afin de toucher le « pécule », une sorte de prime de départ versée à la retraite, que j’espère de 130 000 €. On mise dessus pour acheter la maison de nos rêves dans notre région d’origine. »