Son nom est sortie hier sur le site de l’Equipe. Lenny Pintor devrait rejoindre l’ASSE la semaine prochaine. Pour aller plus loin, que ses passages à Lyon ou Troyes qui peuvent intriguer voire même exaspérer certains supporters, nous avons fouillé pour vous.

Lenny Pintor

  • Né le 5 août 2000 à Sarcelles
  • 21 ans
  • Français (Martinique)
  • Droitier
  • 1m79
  • 66 kg

Parcours

  • 2016-2017 : Bastia (Réserve)
  • De 2017 à 2018 : Brest
  • 2018 à 2022 : Lyon
  • De 2019 à 2021 : prêté à Troyes

7 buts en 31 matchs de Ligue 2

Son enfance, son arrivée à Bastia

Dans une longue interview accordée à Onze Mondial, il revient sur son parcours.

"J’ai grandi à Saint-Brice, dans le 95, avec mes parents et ma petite soeur. J’ai commencé le foot là-bas avant de rejoindre le club de Sarcelles. J’étais un enfant qui faisait beaucoup de blagues, j’aimais faire rire la galerie (sourire). Sinon, j’étais tranquille. 

À la base, j’étais plus piscine que foot. Mon père préférait que que je fasse de la piscine. J’étais vraiment fort. J’avais terminé troisième au championnat de France de ma catégorie.

Lors d’un match face au Red Star en U14, un recruteur est venu me voir. Il m’a proposé de venir à l’essai durant une semaine. J’y suis allé avec un autre joueur de Sarcelles. Et comme par hasard, toute la semaine, j’étais malade. Du coup, je n’ai pas joué. Et le vendredi avant le départ, j’ai participé à une opposition. J’ai fait le boulot. Et à la fin du match, Ghislain Printant m’a dit : « Il faut que tu signes ». C’était le premier club qui se manifestait concrètement. Je suis rentré, j’ai discuté avec mes parents et j’ai foncé."

Son départ à Brest

En 2017, après seulement deux semaines de préparation, le SC Bastia glisse la clé sous la porte. A 17 ans, Lenny Pintor se retrouve sans club. Il évoque alors pour Ouest France : « J'ai pris le temps de réfléchir avec ma famille, pour faire le bon choix. Brest est un club familial, le discours du coach Furlan m'a plu. Et puis j'ai retrouvé Hugo Magnetti, avec qui j'étais en Corse ».

Il précise plusieurs saisons plus tard : "Beaucoup de grands clubs étaient intéressés. Mais comme j’étais jeune, j’ai choisi Brest car je savais que je pouvais obtenir du temps de jeu en pro. Finalement, je n’ai pas beaucoup joué mais j’ai quand même pu me montrer. Ce qui m’a permis de partir en fin de saison à l’OL.

Le club m'a directement intégré au groupe pro. L’adaptation n’était pas facile. Les gars étaient costauds à l’entraînement. À force de bosser, je m’y suis fait. "

Il n'apparaîtra qu'à 6 reprises avec l'équipe brestoise en deux saisons. Le compte BrestOnAir nous évoque le jeune parisien : "Il a fini sa formation. Il venait de Bastia après la relégation administrative du club. Il survolait la Gambardella et les divisions jeunes mais n'a jamais vraiment eu sa chance avec le groupe pro."

Son passage chez les voisins...

Le 31 août 2018, Lyon décide de parier sur le jeune joueur annoncé très prometteur. Il signe un contrat de cinq ans avec l'OL, qui l'a acheté 5M€ (plus 4 de bonus) et 15% d'une éventuelle plus-value en cas de revente. Il lui restait alors deux ans de contrat au Stade Brestois.

A l'époque on explique ce tarif par la concurrence de Valence sur dossier.

Il revient sur ce passage, toujours pour Onze Mondial : "Je savais que ça allait être compliqué, que je devrais me battre. J’ai pu figurer à plusieurs reprises dans le groupe et je suis entré une fois. Dans l’ensemble, ça aura été une année compliquée. Ça m’a fait grandir.

Je suis plus mature. Et puis s’entraîner au quotidien avec des mecs comme Nabil Fekir, Memphis Depay ou Tanguy Ndombélé, c’est quelque chose. J’ai bien progressé avec eux. "

Il est prêté à deux reprises à l'ESTAC où il rencontre Laurent Batlles. Il n'aura porté le maillot du groupe pro de l'OL qu'à une reprise.

Deux prêts et une rencontre avec Batlles

Il sera donc prêté à Troyes entre 2019 et 2021. Jonathan Sottas, journaliste NRJ Troyes, revient sur son expérience dans l'Aube :

"On attendait peut etre mieux de lui mais c'est un joueur qui a besoin de stabilité, de confiance et de se sentir écouté. Lorsqu'il est arrivé, il avait annoncé publiquement vouloir marquer 15 buts et donner 10 passes décisives. Un objectif très (trop) ambitieux et une déclaration qui lui a sans doute donné inconsciemment un peu de pression.

Sa grave blessure au genou a stoppé sa progression par la suite, mais c'est un bosseur qui a beaucoup de potentiel. Laurent Batlles aurait aimé le garder mais le changement de propriétaire fait que l'Estac ne l'a pas acheté pour une troisième saison."

Ses qualités

Le joueur précise lui-même son profil pour Onze Mondial : "Je me rapproche d’Ousmane Dembélé. Je n’ai pas les deux pieds, mais j’ai le même style on va dire (sourire). Je sais dribbler, je feinte beaucoup et je suis vif. Je dois améliorer mon pied gauche par contre. 

Je suis un gars discret, qui ne se prend pas la tête, qui rigole avec les gens et qui sait être sérieux quand il faut l’être."

Jonathan Sottas confirme : "C'est un joueur agile, rapide, capable de belles accélérations et belles percées dans le camp adverse. Il doit cependant être plus régulier dans ses performances et travailler la justesse du dernier geste.

Le gros enjeu pour lui, c'est sans doute le mental. Comme tout joueur qui a besoin de se sentir bien, il doit prendre confiance en ses capacités et ses qualités."

Son aventure troyenne se terminera sur une grave blessure. Fin février 2021, il est victime d'une rupture des ligaments croisés du genou.

S'il est difficile d'être affirmatif concernant ce jeune joueur, Lenny Pintor a tout dû jeune joueur talentueux qui a enchaîné les accidents de parcours. Alors qu'il fêtera ses 22 ans, il a déjà connu 4 clubs, un licenciement économique, un transfert relativement important, et une rupture des ligaments croisés. S'il s'engage chez les Verts il s'agira clairement d'un pari pris par Laurent Batlles. Wait and see.

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