L'ASSE cherche un actionnaire minoritaire susceptible de devenir majoritaire dans les 3 années qui suivent ! Voilà une nouveauté qui était cependant prévisible. On sait Roland Romeyer motivé et dynamique, mais il serait normal qu'il veuille passer la main...
"Le processus est long, car nous ne voulons pas vendre notre âme au diable. Saint-Etienne a une identité et des valeurs que nous voulons sauvegarder. L'ASSE est un club à part. Nous souhaiterions bien évidemment un investisseur français, néanmoins nous sommes conscients des difficultés à convaincre. C'est la raison pour laquelle nous avons missionné la banque Lazard et le cabinet Deloitte afin de trouver le profil idéal qui s'inscrira dans le projet du club et de son environnement. Nous espérons l'avoir trouvé en 2018. Et contrairement à d'autres clubs, nous ne sommes pas en situation d'urgence, car nous ne sommes pas en difficultés.Dans les autres clubs, les capitaux étrangers sont déjà présents dans l'écosystème, il est donc plus facile de les solliciter. À Saint-Etienne, ce n'est pas le cas. Il est certain qu'il est plus difficile de les convaincre et d'apporter des arguments contrairement à l'aura des autres métropoles.
Nous pouvons persuader un investisseur par les valeurs du club, son histoire, sa sympathie. L'ASSE a toujours joué un rôle important sur le territoire à la fois social et économique. Ici, les résultats se sont faits dans la continuité. Le futur investisseur devra donc s'inscrire dans cette démarche. Les supporters ne se reconnaîtraient pas dans le club s'il y avait une rupture. À nos sponsors, ce n'est pas la Ligue des champions que nous leur vendons, mais l'image, ce que nous sommes, l'esprit populaire.Avec Bernard Caïazzo, nous avons réfléchi à cette question. Nous voulons d'abord qu'il soit minoritaire. Cependant, nous serions prêts à nous désengager peu à peu dans les trois années qui suivent l'entrée de celui-ci, afin de laisser la main. Suivant la transaction, nous le laisserions prendre la majorité et ensuite la gouvernance. C'est pourquoi nous sommes vigilants sur le profil.
La somme investie par ce nouvel entrant servira à progresser et à pouvoir atteindre un niveau supérieur. Cet argent servira au sportif pour acheter de meilleurs joueurs, travailler dans de bonnes conditions en soutenant encore plus la cellule de recrutement et le centre de formation. Un investisseur ne pourra faire table rase du passé comme les Qataris l'ont entrepris avec le PSG. Avec l'évolution de la stratégie et l'arrivée de grands joueurs, les prix des places ont augmenté pour atteindre, pour la première catégorie, 45 euros, contrairement à 7 euros chez nous. À Saint-Etienne, c'est impossible. Notre environnement économique ne pourrait pas l'absorber. À moins de résultats exceptionnels et que les personnes consentent un effort important, mais je ne pense pas qu'ils se reconnaîtront dans le club."
Source : La Tribune