Alors qu’ils avaient leur destin entre leurs mains au coup d’envoi, les hommes de Dall’Oglio n’ont pas été à la hauteur de l’évènement vendredi dernier face à Rodez (1-1). Devant un Geoffroy-Guichard bouillant, les Verts ont laissé la deuxième place à Angers, qui a fait le travail contre Annecy (1-2) dans le même temps. Tentons de revenir sur plusieurs aspects de cette contre-performance.

Un bloc assez fébrile

Meilleure défense de Ligue 2 avec seulement 29 buts encaissés, l’ASSE se montre moins rassurante derrière depuis quelques semaines. Vendredi dernier, comme face à Guingamp, Larsonneur n’a pas su sauver les Verts (comme il l’a souvent fait cette saison), lorsque Rajot a armé, bien seul, une frappe déviée par Pétrot. Le portier stéphanois, qui a évité les longs dégagements du pied droit, semblait d’ailleurs un peu emprunté après une semaine de repos suite à une lésion au quadriceps.

Le symbole d’un bloc Vert assez fébrile ? Les 10 joueurs de champ ont en effet laissé des espaces aux ruthénois, sans pour autant jouer haut et enflammer vraiment la rencontre. Léo Pétrot d’abord, dont l’apport offensif est pourtant très faible, a parfois été pris dans son dos sur des situations évitables (les deux pistons adverses ont tout de même été assez bien gérés). Mais c’est le collectif et surtout le milieu de terrain qui est à viser ici. Si un Thomas Monconduit, par exemple, était une voire deux classes au dessus de beaucoup de joueurs présents sur la pelouse avec ballon, son jeu sans ballon laisse parfois des brèches aux adversaires. Comme lorsque le défenseur de Rodez, Raux Yao, s’est baladé dans la moitié de terrain stéphanoise en première mi-temps, après s’être seulement défait du timide pressing de Sissoko.

Un problème avec les entames et une fatigue physique

Beaucoup effectuent un lien entre les changements, qui n’auraient rien apporté, et le retour dans le match de Rodez. Au vu des espaces laissés par Monconduit (sorti sur blessure, qui réalisait un match correct) ou encore de la prestation de Sissoko (remplacé après une grosse occasion ratée, plusieurs signalements en position de hors-jeu etc), difficile d’établir un tel constat. L’entrée de Tardieu est certes loin d’être exceptionnelle, avec par exemple une relance dangereuse plein axe, mais l’ancien troyen a été assez actif à la récupération et toujours sage et rassurant dans ses placements. Bouchouari, entré plus tard dans la partie, s’est même plutôt montré à son avantage.

L’explication à la domination ruthénoise pendant un bon quart d’heure en seconde mi-temps, puis au but de Rajot peu avant la 80ème, se trouve sûrement ailleurs. Cette égalisation était d’ailleurs légèrement prévisible au vu de la fébrilité des Verts, qui venaient de concéder une tentative sur la barre ou encore une grosse occasion de Hountondji de la tête. D’abord, comme à leur habitude depuis quelques semaines, les coéquipiers d’Anthony Briançon ont raté leur entame de mi-temps (l’entame du premier acte était compliquée également). Mais plus généralement, une fatigue physique importante est ressentie par une partie du groupe qui a beaucoup enchaîné cette saison. Dylan Chambost a par exemple fini cette rencontre à bout, lui qui n’a pas soufflé une seule minute depuis décembre. Il faudra cependant trouver des ressources dès vendredi contre QRM.

Un match pas vraiment emballé, mais plusieurs situations manquées

Comme dit plus haut, les Verts n’ont pas vraiment emballé cette rencontre, hormis durant les derniers instants. Et ce malgré un public qui a poussé jusqu’au bout. Comme s’ils avaient été débordés par l’enjeu. Mais là encore, cela faisait quelques semaines que cela pendait au nez des hommes de Dall’Oglio, au vu des contenus proposés.

Malgré cela, l’ASSE s’est procurée plusieurs vraies situations. Sissoko tout d’abord n’a pas osé tirer sur un service de Cafaro peu après le retour des vestiaires, puis s’est enfermé côté droit avant de buter sur Jaouen. Moueffek, qui s’est pourtant jeté, puis Mbuku à deux reprises, n’auront pas plus de réussite pour tromper le portier de Rodez.

Quoi qu’il en soit, le groupe devra rebondir face à QRM vendredi soir, pour espérer reprendre la place de dauphin à Angers, qui devra dans le même temps réaliser un faux pas contre Dunkerque. Les Verts en ont les moyens, et se sont déjà montrés à leur avantage à plusieurs reprises dans cette position de « chasseurs ».