📚 Il était une fois les Verts : Le show de Johnny Rep qui écrit sa Légende

Comme chaque mercredi, retrouvez votre rubrique historique. L'AS Saint-Etienne est un club mythique qui a construit son histoire à travers les époques. L'occasion à travers ce nouvel article de revenir sur un épisode de l'histoire des Verts.

Tout le monde connait la chanson de Mickey 3D en l’honneur de Johnny Rep. Elle rend en hommage à l’attaquant hollandais de Saint-Etienne qui a été étincelant lors du fameux match ASSE-Widzew Lodz, 32^e de finale retour de la coupe UEFA, le 3 octobre 1979 avec un triplé de grande classe.

A la fin du clip, le chanteur Mickey 3D fait parler le célèbre journaliste Jacques Vendroux qui commente le dernier but de Johnny Rep :

« …Saint-Etienne qui mène déjà 2-0, deux buts de Johnny Rep qui réussit d’ailleurs l’un des ses premiers doublés. Johnny Rep qui récupère le ballon en position d’arrière droit, un Johnny Rep extrêmement défensif. Il laisse le ballon en retrait à Christian Lopez qui remet en retrait à Jean Castaneda. Castaneda qui relance immédiatement pour Gérard Janvion, Janvion qui change complètement de côté, qui donne à Gérard Farison. Gérard Farison à destination de Jacques Santini, Santini à Michel Platini. Michel Platini en profondeur pour Johnny Rep. Johnny Rep seul devant le gardien au point de penalty et Johnny Rep qui marque le 3^e but e l’équipe de Saint-Etienne… ».

Or, ce commentaire, en plus d’idéaliser cette action légendaire, contient une énorme bourde historique ! Jean Castaneda n’a pas joué ce match. C’était l’immense gardien Yougoslave Ivan Curkovic qui était titulaire ce jour-là. Ce dernier n’a été remplacé par Castaneda qu’un an plus tard.

 

Un Johnny REP de Gala

A part cette erreur, on ne peut que comprendre l’admiration que pouvait éprouver Mickey 3D pour Johnny Rep, double finaliste de la coupe du Monde avec les Pays-Bas. Comment ne pas s’extasier devant le « Batave volant » qui n’est jamais aussi bon que quand il joue en coupe d’Europe ! Sa motivation est alors décuplée et il sort des matchs d’anthologie. Ce qui avait le don de rendre fou Robert Herbin, son entraîneur, qui ne pouvait pas comprendre pourquoi son attaquant se réservait pour ces rencontres et pouvait parfois être transparent en championnat.

Le début de saison 1979/80 des Verts est plutôt prometteur. Les deux nouvelles recrues, Michel Platini et Johnny Rep semblent s’être fondues dans le collectif même si les dirigeants attendent encore plus de lors deux vedettes. Après 10 journées, l’AS Saint-Etienne a pris les commandes du championnat. où elle est toujours invaincue avec 8 victoires et 3 points d’avance sur l’AS Monaco. Toutefois, l’ASSE a connu son premier accroc au match aller des 32^e de finale de la coupe de l’UEFA contre le Widzew Lodz, l’équipe du génial Zbigniew Boniek, avec une défaite 2-1 alors qu’elle avait ouvert le score sur un coup-franc de Michel Platini. Tout le peuple vert attend que les Stéphanois se fassent pardonner au match retour à Geoffroy-Guichard.

Et le 3 octobre 1979, les 36 428 spectateurs comptent sur Johnny Rep pour rattraper le retard du match aller perdu en Pologne. Il sera donc exact au rendez-vous. Il faut dire qu’il a le devoir de remettre les pendules à l’heure, lui qui a été élu meilleur étranger du championnat de France avec Bastia la saison précédente mais qui tarde à justifier son transfert à l’ASSE durant le dernier mercato d’été tellement il a été fantomatique sur certains matchs.

Avec ces trois buts à la 24^e, 52^e sur penalty et 69^e (action commentée par Jacques Vendroux), performance réalisée pour la première fois au niveau européen par un Stéphanois, le Hollandais se rappelle au bon souvenir de ses détracteurs. Il confirme pourquoi il a été choisi pour animer le front de l’attaque stéphanoise avec Dominique Rocheteau et Jacques Zimako. A ce niveau-là, il est indiscutable et il régale les spectateurs présents, éblouis par tant de virtuosité. Des Johnny… Johnny descendent des tribunes admiratives après cette démonstration de force. Avec un tel joueur, les supporters se mettent à rêver. Alors peut-être que…

Le résumé en vidéo

Article rédigé par Albert Pilia