Pendant plusieurs années, Stéphane Ruffier a porté l’ASSE. Titulaire indiscutable des Verts, son histoire s’est mal terminé avec un licenciement pour faute grave que conteste l’ancien portier des Verts. Il s’est exprimé dans la dernière édition de So Foot.

Ruffier chez les Bleus

Parmi la longue et belle carrière de Stéphane Ruffier, son absence en équipe de France a longtemps soulevé une question. Une zone floue où les acteurs principaux sont plutôt discrets sur ce sujet.

Alors que ses prestations le plaçaient parmi les meilleurs gardiens français, Stéphane Ruffier n’était pas appelé par le sélectionneur des Bleus. EN 2018, la « Ruff » avait tenu à préciser qu’il n’avait jamais refusé la sélection, contrairement à ce que Didier Deschamps laissé entendre.

« Même si j’entends des choses, où les gens parlent. On a parlé en tête-à-tête avec Didier Deschamps à Clairefontaine. Qui sait ? Personne. Nous, on sait. Il y a une Coupe du monde, c’est bien. J’en ai fait deux. L’équipe de France, ça ne m’empêche pas de dormir.

Vous dites que c’est ma décision. Mais qu’est-ce qui vous fait dire que c’est la mienne ? On dit, c’est Stéphane Ruffier. On est deux. Pourquoi ça serait la décision de Stéphane Ruffier ? Et pourquoi ça ne serait pas la décision de quelqu’un d’autre ? C’est toujours ce qui a été dit… et oui. Je suis habitué depuis 10 ans que je suis dans le milieu. C’est toujours plus facile de taper sur Stéphane Ruffier »

La mise au point

Il est revenu sur le sujet pour So Foot cette semaine :

 » La concurrence en équipe de France ? C’était bloqué parce que pour Didier Deschamps, c’était Hugo (Lloris), point. Même quand Hugo a signé à Tottenham, en 2012, et qu’il n’a pas trop joué sur ses débuts. À partir de là…

Aller chez les Bleus était une immense fierté. Ça reste une consécration. J’ai quand eu la chance de faire deux Coupes du Monde. […]

La situation a longtemps été simple. Hugo (Lloris), Steve (Mandanda), Mickaël (Landreau) appelés et quand il y avait un blessé, j’étais le premier remplaçant. Dans les faits, j’étais donc numéro 4.

Cette situation a duré jusqu’au Mondial 2014, où j’ai été nommé dans les sept réservistes. Finalement, Steve se blesse. […] La logique devait donc être Hugo en 1, Mika en 2, moi en 3. Sauf que la presse commence à poser des questions, à créer un débat. Deschamps tranche et me met en 2. […] »

Désaccord Ruffier – Deschamps

Le Mondial se finit, je sais que Steve va revenir, Mika arrête sa carrière, je suis convoqué en repassant numéro 3. Le souci, c’est que plus les rassemblements passent, plus je vois que le discours tenu au Brésil a changé, jusqu’au jour où Franck Raviot dit à mon coach des gardiens à Sainté, Fabrice Grange, qu’ils veulent me parler parce qu’à chaque fois que je viens en sélection, ils trouvent que je suis un peu triste, pas vraiment moi-même.

La vérité, c’est qu’en sélection, aucun membre du staff ne venait vraiment me parler quand j’étais numéro 3. Bref, un jour, on finit enfin par avoir une conversation avec le sélectionneur, qui me dit : « Steph, aujourd’hui, je suis obligé de prendre les trois meilleurs gardiens. » J’étais d’accord avec ça, mais je lui réponds : « Pourquoi, alors, pendant deux ans je n’ai pas été appelé en sélection, et quand je l’ai été, je suis tout de suite passé numéro 2 ? […]

Là, Deschamps me dit qu’à l’époque, il considérait que Mika était un meilleur numéro 3, pas sportivement, mais humainement.[…] Au fond, c’est simplement ces changements de discours, de politique sportive, de logique, que je n’ai pas appréciés, sauf que je pense n’avoir jamais posé de souci. Et après cette discussion, plus rien. […] Être numéro 3 ne l’aurait pas dérangé. »