Arrivé dans les derniers jours du mercato d’été, Stéphane Diarra connaît une aventure contrastée dans le forez. Après des débuts plutôt convaincants, il ne réussit pas à enchaîner les bonnes performances. Alors peut-on déjà parler d’un recrutement raté pour l’ailier stéphanois ?

Les débuts prometteurs de Diarra

En manque de joueur de côté, l’ASSE se fait prêter l’ivoirien le 21 août 2023 en provenance du FC Lorient. Laurent Batlles lui témoigne tout de suite une confiance en le titularisant sept jours plus tard à Annecy. Auteur d’une prestation plutôt convaincante en tant que piston gauche, il va enchaîner six titularisations consécutives, avant de se blesser à l’adducteur contre Ajaccio.

En passant dans un 4/3/3 Laurent Batlles utilise Diarra comme ailier gauche. Il compte sur ses qualités de vitesse et de dribbleur pour semer le danger dans les défenses adverses. Au poste d’ailier, Diarra a moins d’effort défensif à fournir, et peut ainsi se concentrer sur ses actions offensives.

Au cours de ses premiers matchs, on constate un joueur capable de faire des différences en un contre un, notamment lors des premières mi-temps. Son style percutant et déroutant pouvait rappeler certains feux follets comme Frédéric Mendy ou Nicolas Marin. Malheureusement, son déchet dans le dernier geste ne lui permet pas encore de jouer dans la cour de ses deux prédécesseurs.

De plus en plus de difficultés pour Diarra

Après des débuts plutôt réussis, de plus en plus de critiques émergent suites aux prestations de Stéphane Diarra. La principale étant son manque d’efficacité. Joueur capable de faire des différences énormes balle aux pieds, il ne connaît pas la même efficacité dans le dernier geste.

Que ce soit dans les dernières passes ou dans les frappes, trop de mauvais choix sont à déplorer. Si bien qu’après neuf rencontres sous le maillot vert, Diarra n’a réussi aucune passe décisive et inscrit aucun but. Il est difficile de prétendre à un statut de titulaire, dans une équipe souhaitant jouer les premiers rôles, en ne produisant aucune statistique offensive.

Ses dernières prestations sont même inquiétantes dans le jeu. Les pertes de balles dans sa propre moitié de terrain sont de plus en plus récurrentes et ont fini par être fatale à son équipe contre le PFC. Ce qui peut sembler inquiétant également, c’est son manque de progrès.

Après plus de trois mois sous les ordres de Laurent Batlles, il n’arrive pas à gommer ses points faibles, et ses qualités semblent s’évaporer petit à petit.

Pourtant son entraîneur lui fait une confiance aveugle en le titularisant à chaque fois qu’il est disponible. Faute de concurrence ?

Autre point noir, sa fragilité physique. Depuis son arrivée dans le forez, il connaît déjà deux blessures aux adducteurs. Sur 12 matchs possibles depuis son arrivée, il en a déjà manqué 4, soit un tiers des rencontres.

En étudiant ses antécédents de blessures et de nombres de matchs disputés, cela pouvait paraître prévisible. En effet, la dernière saison pleine de Diarra remonte à 2018/2019 avec Le Mans pour lequel il a disputé 31 rencontres. Difficile pour son corps d’assimiler autant de temps de jeu sous le maillot vert.

Un profil vraiment adapté ?

À son arrivée au mois d’août, Laurent Batlles souhaitait imposer son 3/5/2, mais Stéphane Diarra est-il compatible à ce système ?

Finalement, il n’aura évolué que deux rencontres dans ce système : contre Annecy au poste de piston gauche, et contre Valenciennes dans un rôle plus axial de meneur de jeu. Mais Stéphane Diarra ne possède ni le coffre pour jouer piston, ni la vision du jeu pour évoluer en tant que meneur axial.

Son profil ne correspond donc pas réellement aux demandes de Batlles durant le Mercato d’été.

Heureusement pour Diarra, sous la pression du résultat, Batlles a changé son système pour évoluer dans un 4/3/3 plus adapté à ses qualités. Mais là encore, il n’est pas utilisé à son poste préférentiel. Plus à l’aise à droite pour évoluer en faux pieds, l’entraîneur stéphanois compose et l’aligne côté gauche.

Ses meilleures prestations sous les maillots Lorientais et Manceaux, l’ont été à droite. En tant que faux-pied, il peut rentrer dans le demi espace sur son pied gauche et ainsi laisser un espace libre pour son latéral droit. À l’image de son match en coupe de France, où il a pu décaler Nokoué à plusieurs reprises.

Conclusion

Stéphane Diarra a connu des premières rencontres pleines de promesses. Avec un style de jeu percutant et plein de vitesse, il amène des qualités peu présentes dans l’effectif stéphanois. Malheureusement, son manque d’efficacité et les blessures vont marquer un coup d’arrêt dans ses performances automnales.

Si le joueur possède des qualités pour performer en Ligue 2 BKT, il doit encore progresser et s’adapter à un poste différent. Son profil en termes de poste et de régularité n’est peut-être pas adapté à ce que demande Batlles.

Alors son recrutement était-il le traditionnel panic buy du mois d’août, ou Loïc Perrin et Laurent Batlles n’étaient-ils pas sur la même longueur d’onde en termes de construction d’effectif ? Seuls les concernés pourraient répondre à cette question.