Julien Cordonnier est passé par l'ASSE en tant que recruteur de la cellule professionnelle pour l'AS Saint-Étienne en mars 2018, puis Coordinateur du recrutement des Verts jusqu'en juillet 2021. Après un passage à Châteauroux, il exerce aujourd'hui ses activités au FC Sochaux. Il s'est longuement exprimé dans les colles de l'Equipe ce mardi. Extraits.
Julien Cordonnier : « En cas d'accession, j'avais l'assurance que les propriétaires (le groupe chinois Nenking) mettraient de gros moyens. Mais, au printemps, avec l'enchaînement des défaites, il devient évident qu'on va rester en L2 et on me demande d'investir sur des jeunes à fort potentiel, avec la possibilité de régler seulement des transferts à hauteur de 300 000 euros maximum », raconte Cordonnier, qui commence à douter de l'engagement de Nenking (« Ils mettaient du temps à valider les dossiers... ») peu avant la première audition auprès de la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion), le 28 juin, qui met en lumière le déficit abyssal du club (22 M€)."
Afin de le réduire, Laurent intime à son directeur sportif, qui a aussi été coordinateur du recrutement à Saint-Étienne, de réduire l'effectif professionnel. En une dizaine de jours, Cordonnier fait partir... 19 joueurs. De cette période « vraiment intense », il se souvient notamment des tractations délicates avec l'attaquant Ibrahim Sissoko (aujourd'hui à Saint-Étienne, L2) et son agent, à qui le FCSM a dû verser 1,5 M€ pour qu'ils acceptent de rompre un contrat qui portait jusqu'en 2026 (avec un salaire de 80 000 € brut par mois) :
« Il y a des décisions qui ont été prises, peut-être parfois un peu rapidement… Mais c'était compliqué d'attendre qu'Ibra parte de lui-même, vu l'urgence de la situation. Heureusement, d'autres joueurs, comme Moussa (Doumbia) ou Aldo (Kalulu) ont résilié leur contrat sans indemnité, alors qu'ils n'avaient pas encore trouvé de club où rebondir. »
Julien Cordonnier, le directeur sportif de Sochaux, raconte sa première année agitée au club. Il est question d'espoirs de Ligue 1, de départs en urgence, de suspension d'activités sportives et de douce euphorie.https://t.co/AT94w7KlbK
— Pierre-Etienne Minonzio (@Peminonzio) February 6, 2024
Il y a plusieurs mois, me président-délégué du FC Sochaux-Montbélliard, Pierre Wantiez, s'était également exprimé sur les ondes de France Bleu Belfort-Montbéliard au sujet d'Ibrahim Sissoko :
Pierre Wantiez (Sochaux) : " Il faudra qu’un jour quelqu’un d’un peu intelligent m’explique comment le club peut donner un million d’euros à Sissoko pour l’inciter à partir, donner les commissions qu’il a données à un agent sur l’opération…
C'est-à-dire que c’est un départ qui coûte au club au total 1,5 Million d'euros, alors qu’on sait au moment où ça se passe qu’il est dans les couloirs de Saint-Étienne pour signer. C’est soit de la débilité profonde, soit de la méconnaissance totale du fonctionnement du football.
Voilà des choses dont on se serait volontiers passés. Cette somme-là, c’est nous qui allons devoir la payer sur 2023-2024 et 2024-2025."