L’arrivée de Florian Tardieu a indéniablement changé le visage de l’équipe stéphanoise. Le milieu de terrain de 31 ans est à l’honneur dans la dernière édition du Maillot Vert.

 » C’est à Istres que Florian Tardieu a vu le jour. C’est à Istres également qu’il a effectué ses premiers pas de footballeur, taquinant la gonfle avec talent et vista. Il lui aura fallu cependant vaincre les scepticismes, lui, le minot, l’enfant du pays que d’aucuns jugeaient « trop chétif ». Mathias Lozano n’a pas hésité à aller à contre-courant de ses dirigeants estimant de façon péremptoire à défaut d’être visionnaire « que Florian ne ferait pas la maille, plus haut. Il ne passera pas le cap !« .

« Dans les centres de formation, on a parfois une fâcheuse tendance : celle de recruter à l’extérieur alors même qu’au sein de vos jeunes pousses, vous avez aussi bien, voire mieux« , note, en préambule, Mathias Lozano, en charge alors des U19. « Florian sortait déjà du lot. J’ai donc poussé pour qu’il intègre la « une ». Il était certes tendre, fin, pas très musclé mais il avait quelque chose en plus. Insensiblement, il s’est étoffé et aguerri et a fait taire les critiques. » Et rallié tous les suffrages.

« Je lui ai confié le brassard de capitaine avant qu’il ne bascule en première, avec les pros. J’ai tenté de l’accompagner du mieux possible, insistant pour qu’on le lance dans le grand bain. D’aucuns lui reprochaient son manque de puissance, de potentiel athlétique, pointaient du doigt un certain manque de personnalité, le jugeant réservé, introverti. Or, il jouait avec justesse, sobriété et efficacité. Il était doté d’un bon pied et faisait montre d’intelligence dans son placement et ses prises d’initiative, d’orientation. Il analysait vite et bien, voyait avant les autres.

J’entraîne depuis 27 ans et je suis toujours resté fidèle à ma philosophie : ne pas brider les joueurs, les laisser s’exprimer tout en m’attachant à conserver un certain équilibre afin de tirer le meilleur d’eux-mêmes. Je me souviens, à cet égard, d’Alexandre Le Parmentier, un offensif droit.

Il était capable d’éliminer cinq ou six joueurs et de servir des caviars sur un plateau d’argent. Certains stigmatisaient parfois le geste de trop, le dribble de trop. Mais il amenait de la vitesse, créait du désordre, portait le danger. Des gamins comme lui, je n’en vois hélas plus trop. On leur a souvent préféré des profils plus athlétiques... »

« Il a toujours été bonnard (sic), souriant, avec la banane. Il aime vraiment les gens. C’est un homme fidèle qui ne vous trahira pas.«