Nouvelle recrue de l’ASSE, Stéphane Diarra peut être un des très bons coups du mercato estival. En effet, ce jeune joueur, dont les qualités sont reconnues, ne manque plus qu’à exploser dans une carrière où il lui manque encore des statistiques. Ses anciens coachs parlent de lui pour Maillot Vert. Extraits.

« À son arrivée en pro, il a bluffé tout le monde »

« Le souvenir que je garde de Stéphane ? Très bon, forcément. Nous demeurons d’ailleurs régulièrement en contact. C’était un chouette gamin, avec de belles valeurs, attachant mais, en revanche, plutôt impatient. Le club connaissait quelques tracas et j’ai été appelé à seconder Romain Revelli. Le premier U18 que j’ai amené dans le groupe fanion, ce fut Stéphane. Il était venu a priori faire le nombre. Il a bluffé tout le monde et, une semaine plus tard, il appartenait au groupe appelé à se déplacer à Créteil.

Il n’était pas rentré. Il était dégoûté. Je lui ai rappelé qu’il venait de nulle part, qu’il était âgé de 17 ans et que l’on croyait en lui. Il n’a pas tardé d’ailleurs à effectuer son entrée en jeu. À Sochaux, il a en effet remplacé Cédric Barbosa et, sur une pelouse en partie gelée, nous a apporté sa vitesse, sa capacité à provoquer et son insouciance », raconte Stéphane Guédet qui était son entraîneur à Évian-Thonon-Gaillard lors de ses débuts en pro.

« Il va à 3000 à l’heure et a des appuis de malade »

« À l’ETG, nous axions principalement notre recrutement sur le Rhône. Nous passions certes derrière l’OL mais nous avons cependant réalisé quelques bons coups. » Dont Stéphane Diarra, passé par Saint-Priest, donc. « Il convenait toutefois de le cadrer. Il était trop indiscipliné et méritait quelques coups de pied aux fesses ! Je me souviens d’un match à Pontarlier. Je le fais rentrer et le préviens : « ne prends aucun risque dans les zones dangereuses.

La première perte de balle se déroule sans dommages. La deuxième nous a coûté un but. Je l’ai aussitôt sorti mais, avec le recul, il a compris le bien-fondé de cette décision. Il voulait trop bien faire et en faisait trop. Il a corrigé ce travers quand bien même manquerait-il, aujourd’hui encore, de régularité. Ceci étant, il est capable de faire de grosses différences. Il est frêle mais va à 3000 à l’heure et a des appuis de malade. J’ai toujours pensé qu’il pouvait devenir un grand joueur et même de prétendre intégrer un club jouant l’Europe. »

« Il faut le titiller »

Richard Déziré, son mentor au Mans apprécie aussi le joueur : « Au fil du temps, il est parvenu à s’affirmer et a clairement contribué à notre accession en L2 en 2019. Il convenait cependant de le titiller. Il fallait aller le chercher, travailler sur l’affect. Avec le staff, nous avons su fédérer les énergies autour d’un objectif commun et Stéphane a adhéré à ce discours et apporté sa contribution de par sa faculté à éliminer, à provoquer, à accélérer, à rentrer sur son faux pied. Il a, par ailleurs, progressé en termes de volume de jeu, dans ses replacements. »

Stéphane Diarra lors de Annecy – ASSE (28 août 2023) au Parc des Sports d’Annecy.
LPP Sport x Peuple-Vert.fr

« Une ascension trop rapide »

« En revanche, il a sans doute connu une ascension trop rapide. Il lui a manqué, je pense, une étape intermédiaire. Sainté ne s’est pas trompé en l’enrôlant. C’est une bonne signature pour les deux parties. Du gagnant-gagnant. Aller en Ligue 2 à l’ASSE, ce n’est pas une régression mais l’opportunité de faire étalage de son talent et de passer un step en termes de régularité non seulement sur la durée mais également au cours d’un match. Stéphane, c’est un joueur facile à entraîner, respectueux, réceptif, bien élevé. Ça compte aussi bien évidemment. Oui vraiment, je pense que Stéphane représente une belle pioche pour les Verts ».

À Stephane Diarra de montrer maintenant toute l’étendue de son talent sous le maillot vert.