Jean-Louis Gasset n'est pas à la retraite. Elle attendra pour l'entraîneur expérimenté qui vient de reprendre du service du côté de l'OM. Il s'est exprimé lors de sa première conférence de presse ce mardi.

 

Gasset fatigué dans le Forez

Le 18 mai 2019, les Verts l'emportent face à Nice. La dernière danse de Jean-Louis Gasset dans le Forez. Il déclare alors avec émotion :

"C'est un public fantastique, j'avais connu ça un peu en fin de saison dernière, mais c'était pour le maintien. C'est pour cela que je suis resté, pour amener l'équipe en Europe et connaître cela". En réponse à une question de Laurent Paganelli sur l'état de son coeur, JLG répond "qu'il était fatigué".

 

 

Gasset veut kiffer à 70 ans

Depuis, JLG a repris du service à Bordeaux, en Côte d'Ivoire et maintenant à l'OM. Il s'est exprimé en conférence' de presse aux côtés de Pablo Longoria ce mardi. À 70 ans, Jean-Louis Gasset veut encore kiffer :

«C'est l'excitation qui m'a fait accepter le challenge. J'ai regardé le match de dimanche et j'ai cherché à comprendre. Quand j'ai vu Gennaro Gattuso, que je respecte en tant qu'homme et en entraîneur, qui disait que son équipe n'avait pas d'âme, je me suis revu lorsque je n'avais l'impression de plus savoir moi aussi, dans mon passé d'entraîneur.

J'ai commencé ce matin par leur dire que j'ai déjà réussi avec des groupes moins forts. Le mental, c'est 80% de la performance. Je leur ai dit qu'ils étaient à l'Olympique de Marseille, que chacun se regarde dans la glace, et que chacun fasse un peu plus.»

« Mon âge ? En parlant des grands, est-ce qu'on s'est posé la question sur Arsène Wenger ? Ferguson ? Raymond Goethals ? Je ne me compare pas, je parle d'âge. Je n'ai pas l'impression d'avoir 70 ans.

En Championnat, retrouver une place plus alléchante que la neuvième place.Ça me parait très cohérent si tout le monde retrouve son niveau et que tout le monde fait l'union sacrée. Dans la vie, tout est possible. Mais ceux qui vont changer la vapeur, ce sont les joueurs, si ils prennent conscience qu'ils ne font pas assez.

Je vis l'instant. Je vis le pari. J'ai 70 ans, mais je kiffe, comme disent mes petits. Je vis l'instant et après on verra."

 

Une décision rapide

Jean-Louis Gasset  : J'ai travaillé deux ans avec la Côte d'Ivoire avec un président qui m'avait fait confiance. J'ai passé deux ans magnifiques. On a remporté le match d'ouverture et ensuite, on a eu un trou de cinq jours. En cinq jours, tout va très vite. On a perdu le troisième match 4-0 et j'ai dit au président que je ne pouvais pas accepter un tel résultat. C'était une humiliation. Pour moi, c'était un feeling, c'était la meilleure décision de démissionner. Et la suite m'a donné raison. J'ai un goût d'inachevé bien sûr, mais ce n'est pas un échec.

Je sors de la Côte d'Ivoire, je sais que la pression ici est forte, mais c'est une ville. Avant, c'était un pays. La pression, il ne faut pas que ça vous inhibe. Il faut que ça soit un challenge.

Je vais faire tout mon possible pour faire la meilleure fin de saison possible, je vous le promets. Il y a des joueurs qui ne donnent pas assez avec qui j'ai été exigeant. Ils se disent que ça suffit, mais ça ne suffit pas. En face-à-face avec les joueurs, j'ai été plus saignant, mais pas devant le groupe.

J'ai été contacté dimanche vers 23h30. On m'a laissé la nuit de réflexion. Ç'a été très bref. Le lendemain matin, j'ai dit que je venais. Après une nuit de sommeil et après avoir échangé avec ma famille, j'avais décidé. Tout le monde sait que c'est le football et les challenges qui véhiculent ma vie.

Bernard Tapie dans la tête

Jean-Louis Gasset  : "Combien d'équipes on a vu se refaire la santé en un mois ? Tout existe dans le football, il faut y croire et ne rien lâcher. En quatre jours, on peut déjà avoir mis le pied à l'étrier pour faire une bonne saison. C'est possible. Les clés sont la confiance et la communication.

J'ai parlé avec le maximum de gens. Sachez que même les gens qui travaillent dans les bureaux sont importants. J'ai discuté avec tout le monde et avec tous les joueurs ensuite, pour leur faire comprendre qu'ici, c'est plus dur qu'ailleurs. Mais il faut continuer à travailler pour passer le cap, même avec des jeunes de 21 ou 22 ans. À Marseille, c'est dur, avec la pression, mais il faut persuader les gens qu'ils sont forts, ensemble.

Bernard Tapie, quel homme. C'était magique de connaître un personnage comme ça. Avec une équipe composée de Barthez, Cascarino… autant il y a des grands souvenirs, mais ce souvenir est impérissable."