Après un mois de février durant lequel les Verts ont fait le plein de points, avec quatre victoires en autant de rencontres, bon nombre d’observateurs ou de supporters ont commencé à estimer que la lutte pour le maintien n’était plus d’actualité et qu’il serait cohérent de se pencher sur le Top 10.
Bien que l’équipe connaisse du mieux depuis février, il semble déraisonné de s’estimer déjà sauvés, d’autant plus en tenant compte de la fragilité mentale du club causée par plusieurs saisons galères.
Un mois de mars plus compliqué
Et effectivement, après un mois de février parfait, les Stéphanois ont ralenti le rythme au mois de mars. En revanche, il ne s’agit évidemment pas de tout jeter, l’ASSE restant effectivement invaincue en mars et depuis 7 matchs, malgré des rencontres face à des gros du championnat tels que Bordeaux ou Le Havre. Encore plus flagrant, les Verts ont été menés durant chacune des rencontres du mois de mars, avant de parvenir à trouver les ressources pour revenir au score.
Malgré ces points positifs, tout n’est pas rose, l’ASSE ayant pris uniquement trois points en trois matchs, soit un point par rencontre en moyenne, rythme qui sera probablement insuffisant pour obtenir le maintien en fin de saison. De plus, plusieurs concurrents ont récemment connu une période faste lors des dernières semaines.
Des concurrents performants (calendrier)
Effectivement, bien que l’ASSE continue de grappiller des places, lui permettant actuellement de pointer au douzième rang, elle ne dispose plus que de deux minuscules unités d’avance sur le premier relégable. Ce mano à mano avec les autres équipes s’explique par un très bon mois de mars de la concurrence. Par exemple, Pau, actuellement 15ème, avec également 33 points, a engrangé six points en mars.
Encore plus parlant, Rodez, qui était en perdition jusqu’ici, a réalisé un mois de mars parfait en battant consécutivement Niort, Caen puis Amiens, le tout en inscrivant neuf buts. De plus, Dijon, Nîmes et Niort ont également pris trois points au cours du mois de mars, soit autant que l’ASSE. Pour résumer, les hommes de Batlles n’ont gagné aucun point sur les six derniers du classement au cours du mois de mars, preuve encore une fois que la route est encore longue et qu’aucun concurrent n’a baissé les armes.
Par ailleurs, le maintien risque de se jouer à un nombre de points conséquents. En effet, en raison de la saison à quatre descentes, la barre symbolique des 42 points ne devrait pas suffire. De plus, en comparaison de la Ligue 1, les relégables comptent actuellement bien plus d’unités. Dans l’élite, Auxerre, actuel premier relégable comptabilise 23 points, contre 31 points pour le premier relégable de l’antichambre de la Ligue 1.
Je pose ça là 2021/22 16. VA 44 pts
2020/21 16. USLD 41 pts
2019/2020 16. RAF 32 pts (COV19)
2018/2019 16. FCSM 41 pts
2017/2018 16. Ajaccio 42 pts
2016/2017 16. Tours 43 pts
2015/2016 16. Niort 42 pts
2014/2015 16. VA 42 pts
2013/2014 16. AJA 43 pts
2012/2013 16. LBC 42 pts pic.twitter.com/GM4tlUSrtd— GUILLOU Patrick (@pguillou42) February 1, 2023
Comparaison par rapport à la phase aller
Par ailleurs, bien que l’ASSE ait déjà affronté une grande partie des mieux classés du championnat, il est primordial de ne pas voir l’équipe gagner facilement le restant de ses matchs. Effectivement, Batlles et sa bande ont engrangé uniquement dix points lors de la phase aller face aux équipes qu’il reste à affronter. Alors, oui, l’effectif s’est renforcé et la dynamique n’est pas la même.
En revanche, il est nécessaire de ne pas se brûler les ailes et d’aborder le restant des matchs comme une finale. De plus, l’ASSE a pour l’instant engrangé quinze points sur la phase retour. En comparaison, lors de la phase aller, l’équipe avait pris 11 points face aux équipes déjà affrontées. Bien que la balance penche dans le bon sens, la différence de points n’est pas aussi flagrante que l’on pourrait penser de prime abord… Preuve, s’il en est, de la nécessité de rester prudents jusqu’à l’obtention du maintien, si celui-ci intervient.
Le football, un sport imprévisible
De plus, le football a l’habitude de réserver son lot de surprises. La saison passée, le club avait également connu une période où les résultats positifs s’enchaînaient, avant de rapidement retomber dans ses travers. Par ailleurs, le club n’est pas à l’abri de blessures importantes qui pourraient venir pénaliser le groupe, comme nous avons pu le voir avec Charbonnier ou Moueffek.
Les dernières saisons auront au moins eu le mérite de nous apprendre à ne pas crier victoire trop vite. Bien que le maintien soit envisageable – bien plus qu’il y a encore deux mois -, les Verts devront certainement batailler jusqu’à la fin pour asseoir leur place en Ligue 2, avant de, pourquoi pas, naviguer vers des flots plus glorieux pour le club et ses supporters qui n’attendent que ça.
Avril, un tournant
Après un mois de février réservé à des équipes de bas de tableau, puis un mois de mars face aux cadors, le mois d’avril est un entre-deux. Au programme, deux mal classés (Niort 20ème, Rodez, 17ème) et trois membres du Top 10 (Paris FC, 10ème ; Grenoble, 7ème ; Metz, 4ème). En cas d’un mois d’avril bien abordé, le parfum du maintien pourrait commencer à envahir les plaines du Forez. En revanche, si l’équipe ne performe pas, le spectre de la relégation devrait s’approcher…
Pour résumer, bien que l’ASSE puisse encore se sauver, notamment grâce aux récents excellents résultats, il est encore bien trop tôt pour crier victoire. La prudence est de mise et il sera obligatoire de bien aborder le match samedi prochain, face à Niort, qui sera privé de Bilal Boutobba.
Article rédigé par Cédric D
