Les Verts sont repartis d'Auxerre avec le sentiment de s'être fait fesser par un concurrent pour la montée. Alors que l'ASSE postule depuis quelques journées à l'accession en Ligue 1, le statut de favori d'Auxerre ne se discute pas. En revanche, côté ASSE, il y a de quoi être inquiet... Les trois enseignements de cet Auxerre-ASSE.
Au coup de sifflet final de cette opposition entre l'AJA et St-Etienne, au-delà de la victoire écrasante des Bourguignons qui montre que les Verts sont passés à côté de leur sujet, on se dit surtout qu'il y a une classe d'écart entre les hommes de Pélissier et ceux de Batlles.
Les Verts, s'ils ont touché deux fois les montants de Donovan Léon, n'ont pas réussi à faire trembler des Auxerrois sûrs de leur puissance offensive. À chaque fois que les Stéphanois ont cru faire douter l'AJA, ces derniers ont placé un uppercut au menton de l'ASSE. Que ce soit après le but de Cafaro ou après celui de Bentayg, jamais les hommes de Batlles n'ont vraiment eu le temps d'espérer revenir dans cette partie.
Entre Auxerre et l'ASSE, il y a un monde d'écart !
Le combat entre la meilleure défense de Ligue 2 et la meilleure attaque a été largement remporté par Auxerre qui a fait voler en éclat les certitudes défensives des Ligériens. Il a manqué de tout à St-Etienne : de la justesse, de l'intelligence de jeu, des jambes, du mental, de l'envie... Il est très inquiétant qu'une rencontre annoncée comme celle pouvant départager deux postulants à la L1 ait été abordée avec aussi peu de certitudes par St-Etienne. Laurent Batlles, en colère après le match, devra trouver les bons ressors pour relever un groupe qui vient de trébucher deux fois de suite. En face, Auxerre a proposé beaucoup de certitudes dans le jeu et beaucoup de… talent !
Les Verts étaient une équipe vexée. Vexée, la semaine dernière, d'avoir vu la fête de son anniversaire gâchée par le Paris FC. Le dicton prétend qu'il faut toujours se méfier d'une bête blessée. Auxerre a su faire ce qu'il fallait pour éteindre toute velléité de réaction côté stéphanois. La bête blessée ne s'est pas relevée et semble à l'agonie. Cette équipe stéphanoise ne progresse plus. Pire, elle régresse.
Ce n'est pas le secteur défensif qui peut faire mentir ce constat. Dennis Appiah, qui est passé à côté de son match, n'a pas l'excuse de jouer à un poste qui n'est pas le sien, comme c'était le cas en début de saison dans le système à cinq défenseur dans lequel il occupait un rôle de piston. L'ancien nantais, en retard, mal placé et dénué de toute agressivité, a certainement livré l'une de ses pires prestations de la saison.
Les Verts ne progressent plus, pire, ils régressent !
À ses côtés, Briançon a fait ce qu'il a pu et Nadé n'a pas été des plus inspirés non plus. Côté gauche, ce n'est pas le Pétrot virevoltant face à Angers qui a été aperçu du côté de l'Abbé Deschamps. Comme un relent de médiocrité que les supporters et observateurs avaient presque oublié depuis une dizaine de rencontres.
Au milieu de terrain, Tardieu s'est à nouveau fait très discret, comme face au Paris FC. On le sait, l'ASSE dépend de son métronome, et ce dernier a été identifié comme un meneur de jeu reculé dans le système de Batlles. À ce jour, les équipes adverses ont semble-t-il trouvé la parade pour faire déjouer le rouleau compresseur stéphanois. Laurent Batlles est-il capable de s'adapter à cette nouvelle donne ? Enfin, en attaque, Sissoko est mutique. S'il tente de participer au jeu, il décroche trop et autorise finalement l'adversaire à récupérer les ballons encore plus haut. En revanche, sa présence à l'avant est insuffisante.
Dans ce marasme, on pourrait noter que plus rien ne va depuis que certains joueurs ne sont plus là . En premier lieu, Gautier Larsonneur. Le portier stéphanois, blessé à l'épaule, sera absent jusqu'à la mi-janvier. D'ici-là , c'est Etienne Green qui le supplée. S'il est évident que le jeune stéphanois n'a pas encore le niveau de son ainé, il constitue toutefois une solution viable au poste. Le problème semble venir de son leadership. Propose-t-il la même présence, le même charisme que Larsonneur ? Il semblerait que non. Cette défense, qui peut parfois s'oublier, a besoin d'un "brailleur", d'un "motivateur". Green, numéro 2, même s'il a pris de la confiance et de la bouteille, n'a pas encore une personnalité qui rayonne sur ses coéquipiers.
Des absences préjudiciables pour St-Etienne ?
En défense, Dylan Batubinsyka est également absent depuis quelques rencontres. Cela n'a pas empêché les Verts d'obtenir un bon résultat face à Angers, mais depuis, les défaites s'enchainent. Son abattage n'a pas été compensé, ni son intelligence dans le placement. Dur sur l'homme, il est évident que Batubinsyka imposait aux adversaires un combat que ne propose pas Nadé.
En attaque, Sissoko et Charbonnier, auteur d'une bonne rentrée en jeu ce samedi, proposent un profil identique. Attaquants pivot, ils sont là pour faire jouer autour d'eux et se muer en finisseurs dans les 18 derniers mètres. Ibrahima Wadji propose en revanche un autre profil. Rapide, il est capable de prendre de la profondeur. Il aurait été intéressant de posséder ce profil face à Auxerre dont on sait qu'elle aime posséder le ballon et dominer. Au final, et c'est certainement une première cette saison, c'est l'ASSE qui a monopolisé le ballon et a le plus tiré aux buts... Pour le résultat que l'on connaît. Certainement aurait-il fallu accepter de jouer en contre-attaque en laissant Auxerre avancer pour mieux les piquer à la récupération... Il est aisé de refaire la rencontre après coup...
Ces trois absences sont peut-être l'explication des maux stéphanois. Peut-être. L'ASSE a également pu sur-performer depuis plusieurs rencontres et retrouver à présent un niveau qui est le sien. Seules les prochaines rencontres nous livrerons une réponse. Il faudra tout d'abord se rassurer face à une équipe de National 2 ce samedi en coupe de France...