Malgré une situation comptable encore rattrapable, l’ASSE traverse une crise. Avec 13 points en 14 journées, les Verts occupent la place de barragiste, mais restent à portée de Brest, 11ᵉ, à seulement trois longueurs. Si l’objectif du maintien demeure réalisable, c’est bien le visage affiché par l’équipe qui inquiète supporters et observateurs.
Une défense désastreuse et des résultats alarmants
Les Verts présentent la pire défense de Ligue 1, avec 32 buts encaissés en 14 matchs, un triste record que l’ASSE n’avait plus atteint depuis la saison 1952-1953. Les lourdes défaites s’accumulent : 0-4 à Brest, 0-8 à Nice, 2-4 à Angers, ou encore 0-5 à Rennes. À cela s’ajoutent une défaite dans le derby face à Lyon et une prestation apathique contre l’OM à domicile. Ces résultats traduisent une faillite collective et un manque de compétitivité criant pour faire face aux adversaires de Ligue 1.
Des choix tactiques coûteux pour l'ASSE
Olivier Dall’Oglio semble peiner à trouver des solutions. Si les blessures de joueurs clés (Ben Old, Nadé, Boakye, Moueffek) compliquent la tâche, ses décisions tactiques suscitent de plus en plus de critiques. Le récent match contre l’OM illustre ces errances : le choix de titulariser Pierre Cornud, impliqué sur les deux buts encaissés, a déstabilisé l’équilibre de l’équipe. Résultat : Benjamin Bouchouari, exilé à droite, a été inexistant, Ekwah dépassé dans l’entrejeu, et Lucas Stassin abandonné en pointe. Les Stéphanois ont semblé sans repères, incapables de rivaliser un minimum.
Une communication essoufflée
À son arrivée, Dall’Oglio séduisait par sa lucidité et ses analyses franches. Mais depuis le rachat du club par Kilmer Sports Ventures, l’entraîneur semble isolé. Ni Gazidis, ni Fahmy, ni même Perrin ne prennent la parole pour le soutenir face à la presse ou aux supporters. Éreinté par un mercato frustrant et des résultats décevants, le coach montre des signes d’agacement, que ce soit face aux questions sur ses choix ou sur les décisions arbitrales, qu’il juge sévères.
Un groupe en manque de révolte - ASSE
Plus inquiétant encore, l’état d’esprit de l’équipe soulève une question. Dès qu’un imprévu survient, les Verts s’effondrent. L’envie et l’agressivité, souvent portées par l’énergie de Geoffroy-Guichard, faisaient autrefois leur force. Contre l’OM, ces qualités ont été cruellement absentes. La passivité du groupe interroge : le discours de Dall’Oglio passe-t-il encore ?
Ibrahim Sissoko évoquait après la rencontre la difficulté rencontrée : "On essaye d'appliquer ce que le coach nous demande, on sait qu'on doit faire mieux. Notamment dans le jeu. Mais défendre tout le match, c’est très difficile."
Avec deux rendez-vous cruciaux face à Toulouse et l’OM, la fin d’année sera déterminante pour l’avenir du coach. Les dirigeants stéphanois, jusqu’ici tolérants, pourraient être contraints d’agir rapidement.