QUAND LES BÉATS PARLENT AUX PISSE-VINAIGRE

"La mémoire est trompeuse parce qu'elle est colorée par les événements d'aujourd'hui."
Albert Einstein (1879 - 1955)

"L'illusion est trompeuse mais la réalité l'est bien davantage."
Frédéric Dard, mon maître à ‘panser’ mes blessures d’amour-propre

The Final Countdown de Micheline (de la compta) : Mise à jour 21.05.23 – OPÉRATION MAINTIEN – C’EST FAIT !!!! - « Et bien les gaziers, je suis RINCÉE !! Si on m’avait dit en début de saison qu’on allait à ce point en baver des ronds de chapeaux pour simplement se maintenir… Si on m’avait dit qu’il faudrait attendre la 36ème journée pour fêter un maintien comme si on venait de gagner un titre !! …. Décidément, j’ai mal à mon ASSE. Maintenant repos, avant de commencer à reflipper pour la saison prochaine. Merci de me laisser tranquille ».

Salut les Groupies

Votre cowboy est sorti le cœur plutôt léger du Chaudron samedi, grisé par l’euphorie offensive du moment. Tant il est vrai qu’on se souvient surtout des derniers instants. Et c’est là que j’ai reçu ce message de mon excellent Tim qui lui, me faisait tout de suite part de ce qu’il a joliment appelé le tumulte de ses émotions contradictoires ! (ah ben oui, c’est sûr, là on n’a pas affaire à du pégreleux de la langue française !). Et je n’ai pas eu besoin de me creuser l’émotion très longtemps pour comprendre où il voulait en venir, le Tim. Et même à partager clairement la dualité de son ressenti. Émotions contradictoires, tout est dit. Euphorie du moment après 4 buts marqués qui vient très vite se heurter à la réalité des nombreux problèmes non réglés. Et qui nous projette, quoi qu’on en dise, sur de gros doutes, déjà, pour la saison prochaine.
Encore un match dont le plaisir du résultat et de la manière offensive ne masque pas la ligne de démarcation nette entre les optimistes béats, passion chevillée au corps, et les pisse-vinaigre qui redoutent toujours le pire pour la suite. Et qui au final, donne une sorte de dialogue de sourds entre les deux camps. Il ne m’en fallait pas plus pour vous la faire façon De Gaule pendant la 2ème guerre mondiale, quand il s’adressait depuis la BBC à Londres à la France résistante par messages codés (voix nasillarde) « LES BEATS PARLENT AUX PISSE-VINAIGRE, je répète, LES BEATS PARLENT AUX PISSE-VINAIGRE ».

LES BÉATS AIMENT LE MAINTIEN, LES BUTS ET LE SPECTACLE

Alors là attention Tonton, on entre dans le domaine de ceux qui ont fait leur le mantra suivant : Si tu vois le verre à moitié vide, verse le dans un verre plus petit et arrête de nous emmerder. Et à bien y réfléchir, ce n’est peut-être pas si con que ça dans le fond (et même devant). Et si c’était une question de taille de verre ? Et si nous n’avions tous pas simplement vu notre verre plus grand qu’il n’est vraiment ? Vous y réfléchirez.
En attendant, samedi vers 21h, les béats étaient tous joyeux comme une ronde d’enfants. Mais notez bien qu’en toute objectivité, il y avait de quoi être contents. Une victoire synonyme de maintien déjà. Alors oui, ça ne faisait plus trop de doute, mais là c’est devenu officiel. Et au terme d’une saison particulièrement pénible sur le plan des émotions (très contradictoires, comme celles de mon Tim), pleine de souffrances diverses, pendant laquelle les ombres du National ont longtemps plané au-dessus de nos têtes, il aura donc fallu attendre la 36ème journée pour pouvoir enfin souffler. Et ça n’est pas rien.
Ensuite le jeu. Ou plutôt …. Le nombre de buts et d’occasions on va dire ! Ce qui n’est pas tout à fait la même chose quand même. 4 buts, ça ne nous est pas arrivé souvent, hein ? Et de temps en temps, et bien ça nous sort de la dégueulasserie originelle pour chambouler la paix du monde ! Car des matchs austères comme un avis de décès, on a eu notre lot.
Alors oui, ça fait plaisir de voir des buts, et de très jolis buts. Ca fait plaisir de voir quelques gestes soyeux techniquement de notre nonchalant KRASSO_BUCO (non, il n’est pas très chalant, mais il est parfois vraiment beau à voir jouer, hein ?), de voir l’énergie et l’abnégation sans réserve d’un JUST_A_WADJI_GOLO qui nous font oublier sa grande maladresse (problème de géométrie dans l’espace, ne sait pas où sont les cages…), de voir un CAFARO_DES_TEMPS_MODERNES efficace offensivement, à défaut de n’être toujours pas intéressé plus que ça par le repli, de voir un MOËT_ET_CHAMBOST certes fébrile en 1ère mi-temps mais justement récompensé de ses récents efforts d’un superbe but en 2ème . En bref, ça fait plaisir de voir une équipe qui a juste envie de jouer et marquer des buts.
Dans cette fin de saison sans enjeu majeur, je ne cache pas mon envie de rejoindre ce camp-là, celui des Béats. Car je suis fatigué de me battre, j’ai juste envie de profiter. Et oui, je préfère voir un 4-2 à la piaule, qu’un 2-0 plus maitrisé. Ça c’est une réflexion que j’aurai pu avoir si on avait joué la montée, mais ça n’a jamais été le cas. Et que j’aurai donc pour la saison prochaine, puisque mon Roro Ferrari m’a promis une montée. Car oui, on a encore pris deux pions à force d’errances défensives au sens large, face à une équipe que je n’offenserai pas en la qualifiant d’offensivement moyenne. Et que sans vouloir recycler à toute force ou tirer à la ligne, l’ASSE ne montera pas en L1 en prenant deux buts par match.

LES PISSE-VINAIGRE ONT DE LA MÉMOIRE ET PREFÈRENT LE PRAGMATISME

Alors là attention Tonton, on entre dans le domaine de ceux qui ont fait leur le mantra suivant : La défaite est un brouillard que le triomphe dissipe seulement parfois. Je vous parle là des chafouins, des Soupe-Au-Lait grincheux. Et moi ceux-là, je les flaire aussi sûrement qu’un labrador la sarcelle blessée dans les roseaux d’un marécage. On en a tous dans notre entourage, moi tenez, j’ai un bon pote qui est hyper soupe-au-lait. Un mec qui vit à Paris, mais attention, qui a l’ASSE chevillée au cœur comme vous et moi. L’un n’empêchant pas l’autre. Et bien sûr quand il me raconte son match de samedi, il m’irrite un peu l’enthousiasme mon soupe-au-lait. Et même si je lui renvoie à la figure mon droit à en profiter en remettant les maux de tête à plus tard, je suis bien forcé de l’écouter, et de constater qu’il est loin d’avoir tort sur tout. Car l’avantage des gens « ancrés », s’ils ne sont pas toujours drôles, c’est qu’ils n’ont pas la mémoire courte. On croit à tort que certains sont intelligents alors qu’ils n’ont que de la mémoire. Dans la vie il faut choisir : s’écouter parler ou se faire entendre. Et il me renvoie à la face la réalité des problèmes non résolus, pour aujourd’hui comme pour l’avenir. Cette incroyable fébrilité défensive, même avec le retour du Messie BRIANÇON_ET_LUMIÈRES, auteur de deux relances dégueulasses dont une qui nous vaut un but. Ces défenseurs axiaux de côté perdus dès lors que ça va trop vite. Mais une défense surtout très peu aidée par un milieu de terrain d’une fainéantise Krass dès lors qu’il s’agit de faire des efforts à la perte. Et encore moins aidée par des pistons qui n’en sont pas vraiment tant ils ne se sentent pas concernés par l’effort collectif défensif. Et qu’on ne pourra pas toujours compter sur des miracles de LARSONNEUR_AUX_VAINCUS. Non, on ne pourra pas.
Mais vous l’aurez compris, en creux, la critique porte surtout sur la façon de jouer de notre ami C’EST_MON_FILS_MA_BATLLÈS. Le dogme. Cette vision du déséquilibre permanent et assumé mais qui t’oblige à mettre 3 buts par match si tu ne veux pas couler. Et là, le pragmatisme de mon Soupe-Au-Lait me saute alors aux yeux comme une photo porno dans un Missel : non, l’ASSE ne montera pas en Ligue 1 avec ce projet-là.
Et mon Soupe-Au-Lait lui, aurait préféré une victoire 2-0.
Et quand j’entends C’EST_MON_FILS_MA_BATLLÈS en conférence de presse d’après match, je me demande finalement si mon chafouin n’a pas raison, quitte à saccager définitivement mon euphorie du moment. Alors le Lolo se confond rarement en excuses (car alors il se confondrait tellement qu’il finirait par se prendre pour un autre…). En revanche, il parle d’humilité. Mais lui qui est tellement dogmatique, je me demande même s’il connaît la définition du mot. Je m’en vais donc la lui rappeler.
Humilité - nom féminin - Sentiment de sa propre insuffisance qui pousse à réprimer tout mouvement d'orgueil.
Je pose ça là …

En conclusion : tant pis pour mon Soupe-Au-Lait, je vais rester sur ma note d’enthousiasme, aussi peu durable soit-elle. Après tout merde, quoi … Il sera toujours temps, très bientôt d’ailleurs, de se poser la question de l’après, mais à chaque jour suffit sa peine.
Quand ces temps de la réflexion viendront, alors oui, il faudra se rappeler que la passion n’exclut pas la vigilance ni l’objectivité. Trier le bon grain de l’ivraie, et ne pas croire à tous les mirages qu’on voudra bien nous vendre. Être ambitieux, mais être réalistes. Comme dit mon Chafouin, Si t’as cru Robinson, t’as pas forcément cru Zoé 😃. Car oui, il y a des jours comme ça où, pour éviter les déceptions (on a donné depuis 5 ans …) il vaut mieux s’attendre au pire. D’autant plus que le pire a souvent de l’imagination !!
Tenez, j’ai déjà des potes qui lancent des paris sur la montée de l’ASSE en L1 à la fin de la saison 2023-2024. Pour le moment, j’esquive. A chaque jour suffit sa peine, et voyons déjà la construction du projet, avec quel coach, et avec quel effectif pour quel style de jeu. Car quand on met ensemble ces deux derniers éléments, force est de constater que l’actuel est plus branlant qu’un père confesseur au couvent des Oiseaux.