Denis Bouanga défend aujourd’hui les couleurs de Los Angeles Football Club. Il a accordé une interview à RMC dans laquelle il revient sur ses trois saisons dans le forez. Extraits.
Denis Bouanga : Los Angeles ? C’est vraiment une nouvelle vie. Tout est disproportionné ici, en arrivant j’étais totalement perdu. Mais j’avais ma femme et des amis et on a réussi à se créer notre nouvelle vie. Le temps ici… ça ne bouge pas.
La chaleur est toujours présente, la nuit comme le jour, il faut s’y faire. J’ai aussi été impressionné par les "homeless". Il y a beaucoup de sans-abris, de tentes sur les routes et beaucoup de bouchons. En fait, c’est dix fois Paris.
Quand je suis arrivé on a eu beaucoup d’invitations car on avait gagné la MLS. Les Lakers, les Clippers (basket), les Rams (football américain) nous ont sollicité. On a eu la chance de voir les différents joueurs qui regardaient le trophée qu’on venait de remporter. Jamais je n’aurais pensé vivre ça un jour.
Je suis vraiment arrivé sur la fin de saison donc je ne me sentais pas trop à ma place. J’étais surtout content pour mes coéquipiers. Après, c’était aussi le début d’une nouvelle ère. Je me suis concentré sur les play-offs, c’est là que j’ai vraiment commencé à jouer pour Los Angeles et c’était magnifique.
J’ai beaucoup hésité à signer là-bas car j’avais beaucoup d’opportunités, en France comme en Allemagne. Mais je ne sentais pas qu’ils me voulaient absolument contrairement à Los Angeles.
Ici, le Président et l’entraîneur m’appelaient à des heures tardives chez eux (9h de décalage entre Los Angeles et Paris). Ils me prouvaient qu’ils avaient vraiment envie que je vienne. J’ai pesé le pour et le contre avec ma famille et j’ai fait ce choix que je ne regrette pas.
Je le vois comme un championnat tremplin et pas de fin de carrière. Il y a ici beaucoup de bons joueurs. La MLS est peut-être encore peu regardé mais au fur et à mesure, je suis persuadé que ça deviendra un très bon championnat, que beaucoup de joueurs rejoindront ensuite l’Europe.
Je pense que j’ai encore la capacité pour jouer en Europe mais quoi qu’il arrive, où que j’aille, je me donnerai à 100%.
Je pensais qu’il n’y allait pas avoir beaucoup de supporteurs en arrivant vu que ce n’est pas le sport phare. Et bien je me suis trompé, j’aime trop jouer à domicile. En CONCACAF, on a joué au Costa Rica et l’ambiance était vraiment pas mal. Je suis pressé de découvrir d’autres stades parce que beaucoup de personnes suivent le soccer désormais.
Le fait que la Coupe du Monde se passe dans trois pays différents, ça va vraiment être le feu. Il faut s’attendre à ce que les rues soient pleines. Ils sont nombreux à n’attendre que ça, impatients de voir comment se déroule une Coupe du Monde.
Oué me suis bien adapté. L’équipe me met vraiment en valeur. Il y a des anciens, des jeunes, c’est très homogène. Je pense qu’on peut faire le back-to-back et remporter d’autres trophées ici. On a aussi les infrastructures pour. C’est top ici, il y a des machines que je n’ai jamais vu en Europe, que je découvre. Il y a beaucoup de travail en salle, je pense qu’ils sont vraiment en avance sur ce point.
J’essaie d’être décisif à chaque match, de marquer ou faire marquer. Ici, c’est vraiment ouvert. Les équipes jouent sans pression vu qu’il n’y a pas de descente. Donc elles s’ouvrent de plus en plus. Plus le match avance, plus ça crée d’espaces. J’essaie de m’y engouffrer.
Les Verts en Ligue 2
J’y pense toujours. Ce n’est pas dans ma nature de faire descendre une équipe telle que l’AS Saint-Etienne. Je me sentais vraiment bien là-bas, c’est pour cela que j’y suis resté trois ans malgré des opportunités. Je voulais vraiment oublier cette descente, j’étais touché pour la ville qui pue le football, pour les supporteurs.
Je comprends ces supporters qui voulaient des explications, parfois plus que des explications et ça pouvait devenir dangereux. Cette descente m’a suivi un bon bout de temps car je ne suis pas parti de suite. J’ai joué un match de Ligue 2 et je me suis fait expulser, j’avais toujours une haine en moi d’avoir fait descendre le club.
L’arrivée de Pascal Dupraz m’avait remis sur des bons rails mais ç’a été malheureux pendant quelques mois après la descente.
J’ai encore des amis là-bas et c’est un club auquel je resterai attaché… même si je fais partie de ceux qui ont fait descendre le club. J’espère qu’ils remonteront, je les vois dans une bonne passe. J’espère, comme a dit le coach Laurent Batlles, qu’ils mettront Niort à dix points (interview réalisée vendredi)
🇺🇸 Parti de Saint-Etienne pour rejoindre Los Angeles, Denis Bouanga (28 ans) s’épanouit outre-Atlantique au point d’empiler les buts en ce début de saison (6 en 6 matchs toutes compétitions confondues). ITW pour RMC Sport. https://t.co/0IIGnPUs0F
— RMC Sport (@RMCsport) April 1, 2023