Lubomir Moravcik : ses dribbles chaloupés, sa grinta, sa finesse technique, sa vista, son caractère bien trempé... Il était le chouchou du Chaudron. C'était au début des années 90. Avec Joseph-Antoine Bell, Gérald Passi, Laurent Blanc, Roland Wohlfarth et les autres, il appartenait à une génération de joueurs talentueux mais sacrifiés par les choix stratégiques des dirigeants de l'époque...

Il s'est exprimé sur le très bon site Footdavant.fr au sujet de sa carrière, et notamment son passage à l'ASSE... 

"Une fois que les communistes sont tombés en Europe de l’Est, cela a donné l’occasion d’être libre pour partir dans un pays étranger. Avec la Coupe du monde 1990 en Italie, nous avions une chance énorme d’être repérés. Une grande partie des joueurs tchécoslovaques a été transférée après cette Coupe du monde. Moi j’ai été transféré à Saint-Étienne.

Sur le terrain j’ai vite compris les consignes : faire des passes, recevoir des ballons, faire des centres. La langue sur le terrain n’est pas difficile à comprendre. Pour mon premier match à Geoffroy Guichard en juillet 1990, on avait fait 0-0 contre Rennes. L’année où je suis arrivé, plein de nouveaux joueurs venaient de rejoindre le groupe. 

Lors des grosses affiches, il y avait une superbe ambiance avec 40 000 supporters. C’était vraiment chaud derrière les buts avec le kop et les gens qui restaient debout. J’aimais leur passion. Notre club de supporters nous suivait partout en France. C’est un club qui est beaucoup aimé.

Au début les gens ne m’ont pas reconnu tout de suite en ville. Mais quand j’ai failli signer à Marseille, je suis devenu le joueur emblématique du club. Je me rappelle que les supporters avaient marqué sur un mur du centre d’entraînement « Lubo, on t’aime, on t’adore, ne pars pas ». C’était touchant. J’étais resté pour cet amour mais aussi parce que j’avais un bon contrat à Saint-Étienne. 

Comme je l’ai dit dans cette interview : j’aime beaucoup Bastia et la Corse, mais si je devais revivre à l’étranger, je reviendrais à Saint-Étienne aux côtés de mes amis que j’adore. Mon passage en France a été un grand plaisir. Mais après je ne veux pas quitter mon pays que j’aime beaucoup. Je suis très content en Slovaquie."

L'interview intégrale sur Footdavant.fr