Christophe Galtier a initié une opération déballage très étonnante. Lui, habituellement sur la réserve et discret, dévoile actuellement quelques secrets de vestiaire ou bien lâche, comme hier soir, ses vérités. Thierry Cotte, le préparateur physique appréciera... Et nous répondons à sa sortie...

"En ce qui me concerne, je préfère dire que c'est la moins bonne saison lors de ces sept-huit ans, plutôt que la plus mauvaise. Moi, j'en ai tiré des conclusions, je me suis retiré, je sais pourquoi. Il faudra dans un futur proche que tout le monde se pose de bonnes questions sur une saison qui a été éprouvante, notamment sur le plan physique, pourquoi avons-nous eu autant de blessés, par exemple ? 7e, 8e ou 9e, il y a de l'argent en jeu, et l'argent c'est sacré. Nous, on n'a pas un portefeuille très large, j'espère laisser l'équipe à la 7e place."

Très facile de taper sur un homme dont le professionnalisme est reconnu. De l'interne, tout le monde s'accorde à dire que le travail du préparateur physique est de qualité, à commencer par les joueurs qui ne lui tiennent pas rigueur de cette hécatombe. Depuis qu'il est au club, personne n'a eu à se plaindre de son boulot. Serait-il devenu mauvais en un an ? Certainement pas.

Mais peut-être que le fusible Thierry Cotte cache ce que l'entraîneur stéphanois ne veut pas voir, ou ne peut pas dire. A-t-il seulement l'impression de voir évoluer devant ses yeux des joeuurs heureux ? Des joueurs qui... jouent ? Tout le monde l'observe et le dit : cette équipe de St-Etienne s'ennuie et, du même coup, nous ennuie ! Les joueurs semblent tristes... Malgré la défaite subie face à Paris dimanche dernier, il aurait été de bon ton de sourire au moment de l'hommage rendu à Christophe Galtier. La haie d'honneur organisée par les joueurs ressemblait plus à une veillée mortuaire qu'à un hommage complice. Cette saison, le vestiaire peut témoigner des multiples coups de gueule de leur coach qui s'est petit à petit séparé de ses joueurs, jusqu'à s'isoler avec son staff. Ce n'était pas le cas avant... Avant cette saison qui ressemble à celle de trop concernant la relation coach avec ses joueurs.

Alors quel rapport avec les blessures ? Et bien sachez, pour ceux qui ne s'y intéressent peut-être pas, qu'un joueur anxieux, préoccupé, malheureux, a plus de chances de se blesser qu'un autre, surtout musculairement... Un extrait tiré d'une publication de l'Institut de recherche du Bien-Être de la Médecine et du Sport santé explique très bien ce phénomène :

"Anderson et Williams, 1988, mettent en évidence une corrélation étroite entre le stress de la vie courante et les blessures sportives. Plus précisément, il semble qu’un athlète court un risque accru de blessure s’il subit des changements importants dans sa vie sans jouir d’un soutien social adéquat et sans avoir la capacité de réagir efficacement au stress. Par conséquent, les sources de stress dans la vie de l’athlète constituent des indicateurs et, lorsque ceux-ci sont élevés, le régime d’entraînement doit être adapté et un soutien psychologique fournit.

Deux théories expliquent la relation entre le stress et les blessures : la rupture de l’attention et une tension musculaire accrue. Concernant la rupture de l’attention, le stress perturbe l’attention de l’athlète en réduisant son attention périphérique (Williams et Anderson, 1991). Un niveau élevé de stress s’accompagne parfois d’une tension musculaire considérable qui nuit à la coordination et augmente la probabilité des blessures (Nideffer, 1983)."