Bruno Retailleau a confirmé la mise en place d'une mesure drastique dans les enceintes de Ligue 1. Objectif : identifier les fauteurs de troubles et renforcer la sécurité.

C'était une promesse, elle est désormais actée. Après une saison 2024-2025 marquée par de nombreux incidents en tribunes, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a officialisé l’envoi d’agents de police en civil dans les stades de Ligue 1. Une mesure déjà en vigueur depuis le mois de mars, mais désormais assumée publiquement, dans le cadre d’une nouvelle convention entre l’État et la Ligue de Football Professionnel (LFP).

Une sécurité renforcée et ciblée

Lors d’une déclaration à la presse depuis l’Hôtel de Beauvau, Bruno Retailleau a insisté sur la nécessité d’une réponse adaptée face à la recrudescence de comportements violents ou discriminatoires dans les enceintes sportives. « Je crois en la responsabilité individuelle et personnelle. Mais ça veut dire qu’il faut des preuves. Il faut des caméras et on multiplie encore la présence d’officiers de police judiciaire en civil dans les stades », a-t-il expliqué.

Cette présence discrète, mais stratégique, permettra de constater directement les infractions en tribunes : jets de projectiles, violences, chants homophobes ou à caractère discriminatoire. Retailleau a souligné le coût élevé de cette politique sécuritaire, mais a affirmé sa volonté de poursuivre cette ligne dure.

Une circulaire en application depuis mars

Le recours aux policiers en civil dans les stades ne date pas d’hier. Une circulaire co-signée par Marie Barsacq, et envoyée dès le 6 mars, a lancé la généralisation du dispositif. « Depuis cette date, on a pratiquement généralisé la présence de ces agents assermentés. Mais ça coûte des emplois, car ce sont des officiers de police judiciaire », a précisé le ministre.

Cette stratégie inclut également la mise en œuvre d’interdictions administratives de stade (IAS), et un signalement systématique auprès de la justice pour tout acte grave observé dans les tribunes.

Bruno Retailleau répond à une saison sous tension

La saison écoulée a été émaillée de plusieurs incidents notables, parmi lesquels des débordements à Montpellier ou encore des chants homophobes lors du match PSG-Strasbourg. Fin octobre, Bruno Retailleau s’était exprimé sur RMC, promettant plus de sévérité : « Je veux des sanctions beaucoup plus personnalisées et individualisées. Vous ne les verrez pas. On aura un dispositif. Je ne vais pas vous dire où ils seront. »

Avec cette nouvelle phase de déploiement, les autorités entendent mieux encadrer les débordements tout en responsabilisant individuellement les supporters. Une évolution qui s’inscrit dans une logique de surveillance renforcée, et qui pourrait devenir la norme à l’avenir dans tous les stades de l’Hexagone.