Voilà le mercato définitivement refermé. L'ASSE et les clubs de Ligue 1 ont pu réajuster leur effectif. Mais le second mercato de Kilmer Sports est-il une réussite ?

Un contexte à appréhender

Après leur arrivée le 3 juin 2024, Ivan Gazidis, Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld ont rapidement pris en main le mercato stéphanois. L'idée était simple : redonner de la valeur à l'effectif de l'ASSE tout en ajoutant les qualités nécessaires pour se maintenir et progresser sur le moyen et long terme. 23 M€ avaient été investis (Stassin, Davitashvili, Miladinovic, Boakye, Cornud, Abdelhamid, Maubleu, Old), auxquels s'ajoute Pierre Ekwah, prêté avec option d'achat.

Après cet investissement, les dirigeants stéphanois ont observé les premiers mois du travail d'Olivier Dall'Oglio. Non satisfaits, ils l'ont remercié en décembre. Eirik Horneland a débarqué avec la ferme volonté de développer un jeu "à la stéphanoise". Ce dernier s'est rapidement confronté aux limites d'un effectif présentant des carences évidentes. L'ASSE avait donc l'occasion de rectifier le tir en janvier.

Pour autant, entre le rachat du club, les investissement consentis l'été dernier et la chute des droits TV, hors de question de réaliser des folies inconsidérées. C'est dans ce contexte que l'ASSE a mené son mercato hivernal.

Opération dégraissage mitigée pour l'ASSE

L'un des objectifs principaux était de trouver des solutions pour plusieurs joueurs ne faisant plus partie des plans de l'ASSE. Anthony Briançon, Thomas Monconduit, Florian Tardieu, Lamine Fomba, Ibrahima Wadji et Mathieu Cafaro étaient invités à trouver une porte de sortie.

Mathieu Cafaro a rejoint le Paris FC, hier. Le courant n'est jamais vraiment passé avec l'entraîneur norvégien, qui exige un investissement total à l'entraînement. Un niveau d'engagement auquel Cafaro n’était pas enclin à répondre. Proposé à Caen, il a finalement rebondi au Paris FC, un projet ambitieux où il pourrait connaître une nouvelle montée en Ligue 1.

Monconduit a lui aussi trouvé une porte de sortie dans les derniers instants du mercato. Le milieu de terrain s'est engagé avec Amiens. De quoi sauver un peu le bilan de l'ASSE en termes de dégraissage. Plusieurs joueurs ne rentrant pas dans le projet restent toutefois au club cet hiver...

Des jeunes joueurs prêtés

Parmi les réussites, l'ASSE est parvenue à prolonger Ayman Aiki avant de le prêter à Bastia sans option d'achat. Courtisé, le joueur pourra s'aguerrir en Ligue 2. Une bonne chose pour toutes les parties, tant la porte semblait fermée avec l'équipe professionnelle.

Jibril Othman a connu un destin similaire en rejoignant Francs Borains (D2 belge) en prêt.

Après Beres Owusu (QRM, N1), Darling Bladi (FBBP, N1) et Karim Cissé (Annecy, L2), l’ASSE continue donc d'envoyer ses jeunes joueurs en prêt. Une stratégie intéressante pour leur développement.

Un mercato en manque d'ambition ?

L'ASSE souhaitait au minimum trois renforts cet hiver. Alors que le mercato est désormais clos, l'objectif n'est donc pas atteint. Seuls Irvin Cardona et Maxime Bernauer ont signé (prêts avec OA).

Si ces deux joueurs correspondent au projet de jeu mis en place par Horneland, leurs arrivées seront-elles suffisantes pour obtenir le maintien ? C'est toute la question. Aucun de ces deux joueurs ne représente une valeur sûre au niveau Ligue 1, ce qui peut susciter une certaine déception.

De la déception, il y en a également concernant le poste de latéral droit. Après avoir essuyé les échecs Ognjen Mimovic et Kosta Nedeljkovic, les dirigeants stéphanois ne sont pas parvenus à renforcer un secteur où Dennis Appiah ne donne pas de garanties. C'est probablement le plus grand échec de ce mercato hivernal.

Enfin, l'ASSE n'a pas non plus trouvé de milieu de terrain, et ce malgré le départ de Mathis Amougou pour Chelsea contre 15 M€. Si un accord avait été trouvé pour Ayman Kari (Paris Saint-Germain) dans la journée d'hier, sa venue a été annulée à cause d'un problème concernant sa condition physique.

Les 14 derniers matchs de Ligue 1 diront si ce mercato aura été une réussite. Ce qui est certain, c'est que le board stéphanois n'a fait aucune dépense démesurée (deux prêts avec option d'achat) et n'a pas réussi à recruter à tous les postes souhaités. Pour autant, Eirik Horneland voit son groupe légèrement amélioré. Suffisant pour se maintenir ? L'avenir le dira.