Interrogé par Le Progrès, Laurent Huard a décrypté le sens du travail accompli par le centre de formation dont il est le directeur et qui vient une nouvelle fois de se hisser parmi les meilleurs de France.

Il y a un an, lorsqu'il Ă©tait interrogĂ© Ă  la mĂŞme Ă©poque par Le Progrès, Laurent Huard expliquait les objectifs qui avaient menĂ© vers la crĂ©ation de trois groupes de travail au sein du centre de formation : "L'idĂ©e principale c'est de dĂ©gager trois groupes d'entrainement pour quatre compĂ©titions. Concernant le groupe Formation, le gros du travail doit ĂŞtre fait, avec l'ancienne appellation (U19 et U17), les joueurs Ă©taient trop focus sur la compĂ©tition en elle-mĂŞme et parfois il y avait une petite adaptation ou une digestion de (re)venir jouer en U17. Maintenant on oublie les catĂ©gories d'âges, on crĂ©e un groupe Formation de travail pour progresser et s'amĂ©liorer avec des joueurs au sein de ce groupe qui avanceront Ă  des vitesses diffĂ©rentes. Le week-end par contre, retour Ă  la compĂ©tition. Enfin il y a le groupe Avenir, avec une majoritĂ© de joueurs qui arrivent au centre que ce soit nos jeunes de la prĂ©-formation ou ceux de l'extĂ©rieur. Le week-end il y aura Ă©galement des joueurs du groupe avenir qui vont postuler Ă  jouer en U17."

Un an plus tard, force est de constater que la formule fonctionne, bien encadrée par des formateurs qui apportent une qualité et des compétences certaines. Seul un titre, un trophée, même si cela reste anecdotique, manque dans la vitrine du centre Robert Herbin afin de mettre en valeur aux yeux de tous la qualité du travail de ces entraîneurs de l'ombre.

C'est ce qu'explique Laurent Huard sans pour autant en faire une fixation : "On joue très jeune, est-ce qu’on se rajoute des difficultés ? Je pense que c’est bien de franchir des marches dans la difficulté, ne pas se mentir. Si c’est juste pour gagner des matchs sans contenu… On reste compétiteur, si on peut aller au bout des choses, on ne va pas s’en priver. Préparer cela au quotidien, c’est excitant. La recette est plutôt bonne, le gâteau a belle allure, même si on aimerait avoir la petite cerise parfois."

Une feuille de route très claire pour former les futurs talents

Car l'objectif est ailleurs. Si la culture de la gagne reste importante, il ne faut pas pour autant occulter l'apprentissage du joueur, sa formation tactique, son évolution physique. Laurent Huard confirme que "l’idée c’est d’emmener le maximum de joueurs chez les professionnels. Il n’y a pas que le projet centre de formation. Le but est d’avoir ces jeunes joueurs en capacité d’intégrer de la meilleure des façons, l’équipe professionnelle. On a des triptyques sur comment avancer, on s’appuie sur la scolarité, l’éducatif et le sportif."

Quant à la philosophie, elle est simple : "L’objectif est d’arriver à faire comprendre aux joueurs de penser la même chose au même moment. Le joueur doit être capable de répondre à l’attente et ne pas être mis dans un carcan."

Et puis il y a aussi la partie recrutement qu'il ne faut pas mettre de côté. Certes moins médiatique, elle reste très importante et la lutte est intense entre les clubs pour attirer les jeunes talents, peut-être futures stars de demain. Pour celà, Laurent Huard a également fixé la feuille de route : "En matière de recrutement, jusqu’à 13 ans, on veut être très bon sur Paris et le Sud, jusqu’à 15 ans être très bon sur la région et à 18 ans, être très bon sur la post-formation."

Le centre de formation est bel et bien en ordre de marche. Hors des projecteurs médiatiques, les éducateurs travaillent sans relâche pour apporter à l'équipe professionnelle des joueurs de qualité. Laurent Huard y parvient grâce à son travail et celui des éducateurs, sans oublier celui initié il y a quelques années par Julien Sablé qui avait à l'époque repensé l'entièreté du projet qu'il avait baptisé "La mine Verte". Comme quoi, quand le cap est unique et clairement énoncé, cela fonctionne...