Lors du podcast Dessous de Verts, Victor Lobry s'est livré sur sa saison, son actualité et l'AS Saint-Etienne dans sa globalité. Extraits.

Après un an à Sainté, tu te sens comment ?

"Comme j'ai pu le répéter plusieurs fois. C'est le rêve de tout joueur de jouer à l'AS Saint-Etienne. Beaucoup d'ambition et de fierté pour moi et on n'a pas envie que ça s'arrête ! J'étais en fin de contrat et je sortais de deux saisons pleines avec Pau. J'avais plusieurs options, surtout en ligue 2 l'été passé, mais quand Sainté est arrivé, ça s'est fait vite. Loïc m'a contacté un jeudi, et je suis arrivé le mardi suivant ! À partir du moment où Loic était en contact avec mes agents, j'ai dit OK, on a dû régler les détails et ça a été super rapide. Signer ici, ça a été un aboutissement pour moi !

Je suis proche avec mes agents et je leur ai dit qu'en décembre j'aurais fait le même choix. On savait que ça n'allait pas être simple cette saison, avec la relégation, le changement de coach, renouvellement d'effectif... Ce sont des défis qui font qu'on grandit et on avance dans notre carrière. Un an ici, ça vaut 3-4 ans ailleurs !

Un joueur qui plait au public

Le coach Tholot de Pau m'a encouragé à venir ici. Il m'a dit, ils vont t'aimer à Saint-Etienne, car ça te correspond, vas-y les yeux fermés ! Je découvre une belle région et je me plais bien ici ! Quand j'étais plus jeune, j'étais plus petit que les autres, alors j'ai développé le cardio pour courir plus longtemps que les autres, parce que je n'étais pas celui qui courait le plus vite ! J'ai eu un coach, le beau-père d'Aissa Mandy et qui me prenait l'après midi et il me faisait bosser.

Son parcours

Quand je suis arrivé au pôle espoir, ça n'a pas été simple. J'avais 13 ans. La première année notamment, c'était super compliqué et je ne me rendais pas compte de ce que c'était lorsque je passais les détections. Je n'aimais pas trop quitter la maison. Mais la seconde, je me suis habitué. Mais aujourd'hui, les jeunes savent à quoi s'attendre quand tu rentres au centre. On est beaucoup informés, on voit même des matchs de U17 à la TV, à mon époque ça n'existait pas. Je n'ai pas été retenu après le centre à Reims alors que j'étais capitaine. J'avais espoir, mais ça n'a pas fait.

J'ai rebondi à Limoges, mais j'ai eu un contrecoup la saison d'après. À l'époque, c'est David Guion (son coach en réserve) qui était au centre à Reims et qui m'avait dit que je n'allais pas être retenu, j'avais 22 ans. J'ai fait des tests dans certains clubs de National, mais ça n'a pas été concluant. J'avais d'ailleurs croisé Yvann Maçon à Dunkerque, lui avait été pris, mais pas moi. Mais Reims m'avait aidé, en me proposant ces essais à Boulogne et Dunkerque. J'avais fait des essais d'oppositions avec 22 joueurs en essai, c'était compliqué. Il n'empêche que, si tu n'as pas d'agent, ou pas le bon agent, c'est compliqué.

Son retour dans le monde amateur

J'ai découvert le monde amateur pendant la préparation. À Limoges, j'essayais de rester pro en m'inscrivant à la salle, en complétant les entraînements. J'ai voulu garder les habitudes que j'avais en centre de formation (aller à la salle, faire des assouplissements, etc). Je voulais être pro donc je me comportais comme tel.

J'ai eu peur d'être oublié, je me suis forcé à être plus décisif, à mettre des passes, des buts… parce qu'il n'y a que comme ça que tu peux rebondir dans un club pro. Je me suis donné toutes les chances. J'ai eu un bac avant ça, mais je n'ai jamais envisagé une autre issue que le football. À Limoges, je n'ai pas repris d'études, je m'étais donné 2-3 ans. Ensuite, il y a eu Tours et Avranches en national 1, avant Pau et aujourd'hui Sainté en ligue 1. La Ligue 1, j'aimerais la découvrir. J'ai un parcours sinueux, mais linéaire. Je progresse, je passe les niveaux. J'ai envie de vivre un truc collectif, une montée, un parcours en Coupe… À Pau, ceux qui avaient vécu la montée en L2, on voyait que c'était un truc fort pour eux.

22 Victor LOBRY (asse) during the Ligue 2 BKT match between Saint-Etienne and Caen at Stade Geoffroy-Guichard on December 30, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Alexandre Dimou/FEP/Icon Sport)

Les grands moments de sa carrière

L'aventure en Gambardella avec Reims, c'était énorme. Ma signature à Pau, c'était une revanche et signer à Saint-Etienne... c'est une grande fierté !

Il y a de la difficulté pour arriver dans le monde pro. J'ai encore la fraîcheur d'un jeune joueur même si je vais sur mes 28 ans ! Il faut dire que mon parcours a été compliqué, donc j'ai l'impression qu'il m'en reste plus à vivre que ce que j'ai vécu. On ne sait jamais, il y a de belles surprises donc si je pouvais accrocher la L1 avec Sainté, ce serait déjà super !"