La vente de l’ASSE risque de faire encore couler beaucoup d’encre. Le site spécialisé dans l’économie du sport Ecofoot dresse un constat enthousiaste sur l’évolution des investisseurs dans le milieu de football. Explications.

La vente de l’ASSE risque d’offrir un nouveau chapitre cet été. En effet, le co-actionnaire de l’ASSE Romeyer a réaffirmé sa volonté de vendre pour RCF : « Oui la vente est toujours d’actualité. Moi je voudrais quelqu’un qui puisse pérenniser le club, investir au capital, pour conserver tous les bons joueurs, renforcer l’équipe et remonter en Ligue 1. Pour les gars qui reprendront le club, il faut pouvoir faire de meilleures choses que ce qu’on a fait. Pour le moment, ce que j’essaie de faire comprendre aux gens, c’est que là il y a une Ferrari super belle, elle est en réparation, elle va mieux, et puis après on verra ce qu’il se passera.”

Tout ce que déteste Romeyer

Garant d’une certaine continuité, Roland Romeyer tient à ne pas céder le club à de nouveaux propriétaires qui souhaitent simplement faire du business. Un idéal qui semble relever du miracle au regard de la conjoncture actuel. D’ailleurs Ecofoot précise les ambitions des investisseurs du football moderne :

« Ces nouveaux investisseurs espèrent récupérer leur mise et tenir leurs objectifs de rendement grâce à la création de valeur générée durant leur passage et… à une belle plus-value financière réalisée au moment de leur sortie. « En général, pour des investisseurs institutionnels misant sur un club de football, leur but est de conserver leurs parts entre 5 et 7 ans et ensuite de les revendre en espérant faire une culbute financière. A l’image du fonctionnement d’un fonds de Private Equity » ».

Roland ROMEYER President of AS Saint Etienne (ASSE) during the Ligue 1 Uber Eats match between Saint-Etienne and Reims at Stade Geoffroy-Guichard on May 14, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)

Saint-Étienne va attirer !

La liste des projets qui s’est intéressée à l’ASSE est longue. Après le fond Peak6, le drômois Olivier Markarian, le cambodgien Norodom Ravichak, le russe Sergei Lomakin ou encore le milliardaire américain David Blitzer… La vente de l’AS Saint-Etienne anime, voire exaspère, les supporters de l’ASSE depuis 2018. Depuis maintenant 5 années, le dossier revient régulièrement sur le devant de la scène.

D’ailleurs, trois nouveaux noms sont sortis dans la presse, dont les projets semblent très peu avancés, un anglo-saxon dont le nom n’a pas fuité, un repreneur français mais aussi un milliardaire tchèque de 47 ans nommé Daniel Kretinsky.

Selon leur expert Enguerrand Artaz, Global Allocation Fund Manager chez La Financière de L’Echiquier : « Malgré toutes les incertitudes évoquées précédemment, il y a quelques bons coups à faire dans le football professionnel français. Avec des clubs disponibles à une valeur décotée. Le cas le plus évident est celui de l’AS Saint-Etienne. C’est clairement un club de dimension Ligue 1 avec un gros bassin de fans, une riche histoire, un centre de formation performant… Racheter le club en Ligue 2 et envisager une remontée rapide en Ligue 1 est un projet cohérent. Et cela peut permettre à un investisseur de réaliser une belle culbute financière ». « D’ailleurs, le groupe Blitzer s’était intéressé au dossier stéphanois au printemps dernier. Et c’est plutôt dans l’ADN de ce fonds d’acheter des clubs avec une valeur décotée et de créer de la valeur derrière ».

Blitzer va t-il se retirer pour le rachat de l’ASSE ?

Une réelle plus value pour les clubs ?

Malgré la réticence de ce genre de projet (notamment au regard des exemples de Bordeaux ou encore de Nancy), il présente des avantages certains pour l’expert Enguerrand Artaz. En effet, le projet toulousain est un des projets les plus intéressants de ces dernières années dont l’ASSE pourrait rêver. D’ailleurs, récupérer suite à une relégation en ligue 2, le club a pris un virage total et a réussi à remonter en deux saisons. Dès sa première saison en ligue 1, l’équipe toulousaine va remporter la coupe de France et s’offrir une qualification en Europa League.

« Les investisseurs institutionnels vont importer des réflexes provenant d’autres secteurs d’activité. Leurs décisions seront moins polluées par les aspects émotionnels. Un fonds qui rachète un club se fixe des objectifs à moyen terme et sera moins sensible à la pression du quotidien. Il devrait alors prendre des décisions plus rationnelles dans le développement du club ».

Le directoire devra prendre une des décisions les plus difficiles de son mandat. Toutefois, il est nécessaire pour le club et son avenir qu’une nouvelle page s’ouvre… reste à trouver la bonne personne pour orchestrer tout cela.