Nathalie Boy de la Tour, présidente de la LFP, a réagi hier à l'ouverture d'une enquête de l'UEFA au sujet des actes racistes présumés du côté du Groupama Stadium lors de la rencontre d'Europa League face au CSKA Moscou. Une sortie qui nous a estomaquée... Comment la LFP peut-elle découvrir de tels actes alors qu'ils existent depuis des années !
De tels actes n'ont "rien à faire dans un stade de football", a affirmé Nathalie Boy de la Tour, en réaction à l'enquête que vient d'ouvrir l'UEFA au sujet d'actes racistes présumés. Une réaction logique de la part de celle qui dirige les compétitions du football professionnel français. Là où on a du mal à en croire nos yeux et surtout nos oreilles, c'est lorsqu'on découvre la suite des propos de la présidente de la LFP : "Nous avons découvert ces événements (lundi)". Comment la LFP a-t-elle pu découvrir ces événements lundi alors qu'il est de notoriété publique que les tribunes de l'OL accueillent au moins un groupe de supporters proches de la mouvance d'extrême droite depuis des années. Nous l'avions d'ailleurs dénoncé en novembre dernier :
"Autre fait incroyable, que soient présents les membres d’un groupe bien connu pour ses appels à la violence, à l’intolérance et au racisme : la Mezza Lyon. Ce groupe d’indépendantistes, que l’on peut facilement rapprocher du mouvement d’extrême (extrême) droite, se balade de stades en stades et sort assez régulièrement de petits messages très sympathiques à l’encontre des réfugiés ou autres étrangers… Sans parler de certains saluts qui nous font froid dans le dos !" (article du 8 novembre 2017)
Alors que certains médias s'en étaient fait l'écho, fin 2017 et que d'autres avaient traité le problème bien avant, la LFP ne peut aujourd'hui prétendre qu'elle découvre le problème. Et pourtant, Mme Boy de la Tour poursuit : "On n'en avait pas eu connaissance mais, bien entendu, tout acte de racisme ou d'antisémitisme est à dénoncer et à punir de façon très ferme, cela n'a rien à faire dans un stade de foot".
Faut-il également signaler que dès 2012, la Direction Nationale de Lutte Contre le Hooliganisme met en cause l’OL pour la recrudescence d’incidents à caractère racistes, antisémites et homophobes venant de ses supporters. A l'époque, les dirigeants lyonnais avaient même été convoqués à une réunion au Ministère de l’Intérieur. Si les Lugdunum's 93, la Cosa Nostra Lyon (2007), Lyon 1950 (2010) se sont tour à tour succédés dans les tribunes lyonnaises, leurs diverses manifestations à caractère raciste n'ont jamais cessé.
Il y a 8 ans, lors d'une rencontre amicale à Tignes, on pouvait même assister à des clichés de vacances plutôt... explicites de la part d'indépendantistes lyonnais qui aujourd'hui fréquentent toujours les tribunes du Groupama Stadium pour certains...
Passés ces rapides exemples permettant de constater que le problème est largement ancré du côté de l'OL (et peut-être dans d'autres clubs), comment la LFP, par la voix de sa présidente, peut-elle découvrir le problème ?
Et maintenant que fait-on ? Car la Mezza Lyon, par exemple, est présente lors de chaque rencontre de l'OL à domicile et très régulièrement à l'extérieur... Voilà un problème qui nous semble prioritaire et pourrait reléguer les soucis de fumigènes très loin au second plan...