L’examen du budget 2024-2025 du Havre AC par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) a révélé des doutes significatifs et a suscité des inquiétudes chez les dirigeants du club. Jean-Michel Roussier, président du HAC, exprime ouvertement ses préoccupations, particulièrement face à l’incertitude des recettes des droits TV, qui représentent habituellement la moitié du budget du club qui est remonté en Ligue 1 la saison passée. L’ASSE est prévenue, un an après sa montée, le HAC vit des heures sombres malgré une situation sportive pourtant au vert…

Le président du HAC, Jean-Michel Roussier, ne s’en cache pas, il est inquiet. « Comment pourrais-je ne pas l’être quand, au moment où on se parle, nos projections se font sur la base des droits TV ? Et aujourd’hui, la recette de ces droits, c’est zéro » explique-t-il dans Paris-Normandie.

La Ligue 1, un vrai-faux cadeau ?

Actuellement, le déficit du HAC est estimé à 15 millions d’euros, contre 7 millions l’année précédente. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse : la montée en Ligue 1, l’augmentation du budget (de 19 millions à 35 millions d’euros) et de la masse salariale, ainsi que la décision de ne pas vendre les meilleurs joueurs à l’été 2023 pour renforcer l’équipe en vue de son retour en élite. Cette stratégie a conduit à un manque à gagner important. La situation du HAC éclaire sur les risques de conserver à tout prix les éléments forts d’une montée. Actuellement dans la même situation, l’ASSE devra se méfier de ne pas tomber dans ces travers. Toutefois, Ivan Gazidis, le président stéphanois, possède une expérience solide dans ce type de situation. Il est par ailleurs accompagné de Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld, deux stratèges en gestion des mercatos.

Du côté du HAC, la DNCG a donc émis un « sursis à statuer », demandant aux dirigeants du club de fournir des garanties financières supplémentaires. Ce « sursis à statuer » signifie que la DNCG n’a pas encore validé le budget prévisionnel du HAC pour la saison 2024-2025, en attendant la réception de ces garanties.

Si les garanties financières fournies par le HAC se révèlent insuffisantes, le club pourrait être contraint de réduire son budget prévisionnel. Jean-Michel Roussier a déjà averti que cela pourrait nécessiter une révision à la baisse de l’ensemble des finances du club, y compris une réduction de la masse salariale, même si aucune restriction officielle n’est imposée. Le risque est donc élevé pour les Havrais de voir fondre sur eux des clubs aux moyens plus élevés et restant à l’affût de la moindre opportunité !

Luka Elsner attend dans l’anti-chambre des départs…

Les dirigeants du HAC doivent également combler un déficit de 15 millions d’euros d’ici au 30 août 2024, date de la fermeture du mercato estival. Des ventes de joueurs seront nécessaires pour équilibrer les comptes, des ventes qui sont déjà incluses « virtuellement » dans le budget prévisionnel présenté à la DNCG.

En attendant, le président Roussier doit également gérer les négociations entourant le départ annoncé de l’entraîneur Luka Elsner vers le Stade de Reims. Toutefois, aucun accord financier n’a encore été trouvé avec le club rémois, ce qui ajoute une couche supplémentaire de complexité à la situation. Le HAC se trouve dans une situation délicate, car l’identité de l’entraîneur pour la prochaine saison n’est toujours pas confirmée, bien que Luka Elsner soit encore sous contrat jusqu’en juin 2025. Par ailleurs, le club n’a pas encore pu bouger sur le marché des transferts, malgré l’ouverture du mercato estival. La reprise de l’entraînement est prévue pour le 1er juillet, tandis que le début de la Ligue 1 est fixé au 16 août.