beIN Sports mauvais payeur ? Pas tout à fait. L'imbroglio avec la LFP se poursuit et la chaîne Qatari n'en démord pas, tant que certains éléments du contrat qui lie les deux entités ne seront pas levés, il n'y aura pas de versement pour la rencontre de Ligue 1 acquise par beIN Sports. Selon les informations de RMC Sport, la seconde traite pourrait ne pas être honorée elle non plus... Pendant ce temps-là, certains clubs tirent la langue...

Depuis le début de la saison 2024-2025, la Ligue 1 fait face à une situation de plus en plus tendue avec l'un de ses diffuseurs principaux, beIN Sports. Alors que la chaîne qatarienne a acquis les droits pour diffuser un match de Ligue 1 chaque samedi à 17h pour un montant annuel de 98,5 millions d'euros, aucun paiement n'a encore été effectué près de deux mois après le lancement de la compétition. Cette absence de versement place la Ligue de Football Professionnel (LFP) et les clubs dans une situation délicate.

La co-diffusion au cœur du blocage

Le 31 juillet, un accord de dernière minute avait été trouvé entre la LFP et beIN Sports, portant sur la diffusion d'une affiche hebdomadaire, ainsi qu'un volet sponsoring de 20 millions d’euros. Si l'argent est prêt à être versé, beIN bloque toujours le paiement de la première échéance, arguant que certaines de ses demandes n'ont pas été satisfaites. Parmi ces revendications, la chaîne souhaite que la Ligue accepte le principe de la co-diffusion de certains matchs, une demande que la LFP refuse catégoriquement, craignant que cela nuise à la valorisation future des droits TV. En effet, accepter cette demande reviendrait à réduire la concurrence entre les diffuseurs et obligerait la LFP à renégocier le contrat avec DAZN : impensable.

Ce blocage a entraîné un manque à gagner de 24 % pour les clubs, soit environ 15 millions d'euros, non versés au titre des droits TV du mois d'août. La prochaine échéance en octobre est également en péril, ce qui met les clubs dans une situation financière de plus en plus difficile. Un président de club s'est emporté, précise RMC Sport, déclarant : "Ils diffusent gratuitement notre produit depuis quasiment deux mois. On est pris en otage, cela ne peut pas durer."

La partie sponsoring proposée par beIN Sports est un poil à gratter !

La tension monte aussi autour de l’aspect sponsoring. En effet, sur les 98,5 millions d’euros annuels, beIN Sports doit générer 20 millions de sponsoring auprès des clubs pour le compte de Qatar Tourism. Ce volet, extrêmement complexe à mettre en œuvre, peine à avancer, plusieurs clubs n’ayant toujours pas soumis leurs propositions. Des conflits concurrentiels avec les sponsors déjà en place dans certains clubs compliquent encore davantage la situation.

En parallèle, beIN Sports doit faire face à la concurrence de DAZN, diffuseur principal de la Ligue 1, qui a respecté toutes ses échéances de paiement. Alors que DAZN paye environ 1,2 million d’euros par match pour ses huit affiches hebdomadaires, beIN a accepté de verser près de 3 millions d'euros par rencontre pour son unique match, mettant en avant la qualité des affiches proposées (PSG, OM, ASSE). Toutefois, ce tarif est désormais remis en question par la chaîne, qui tente d’alléger sa facture via des demandes de co-diffusion et le sponsoring.

Les présidents de clubs et la LFP espèrent un déblocage rapide, car l'accumulation des retards pourrait fragiliser encore plus la trésorerie des équipes. Avec la prochaine réunion du collège de Ligue 1 fixée au 17 octobre, la LFP devra trouver une solution pour sortir de cette impasse, avant que la crise financière ne s'aggrave davantage.