Formé à l’AS Saint-Étienne, passé par Pau et l’Algérie, Alexis Guendouz brille désormais sous les couleurs de Persépolis en Iran. À 29 ans, il s’impose petit à petit en sélection algérienne. Récit d’un parcours atypique et inspirant.
À première vue, l’Iran ne semblait pas la destination la plus évidente pour Alexis Guendouz. Pourtant, le gardien franco-algérien de 29 ans ne regrette rien. Aujourd’hui, il évolue dans l’un des clubs les plus populaires d’Asie : Persépolis FC, basé à Téhéran.
"La première fois qu’on me contacte, je me dis : ‘Oh l’Iran, quand même !’ J’ai appelé Bryan Dabo (ndlr : Qu'il a connu à l'ASSE), il m’a dit : ‘Oublie tout ce que tu as entendu, viens, tu vas vivre quelque chose de fou.’ Et il avait raison." explique-t-il dans le journal L'Equipe. Depuis, Guendouz a enchaîné les bonnes performances : 14 clean-sheets en 35 matchs cette saison.
"Impossible de passer devant Ruffier"
Persépolis, c’est une institution : "C’est le club le plus titré du pays, le plus populaire, y compris dans la diaspora. La rivalité avec Esteghlal est énorme, le derby est comparable à celui d’Alger."
Mais avant d’atterrir à Téhéran, Guendouz a dû faire des choix forts. Formé à l’ASSE, il n’a jamais eu sa chance chez les pros. "Impossible de passer devant Ruffier à l’époque. À 22 ans, je ne voulais plus rester sur le banc. J’ai baissé mon salaire, abandonné mes primes et je suis allé jouer à Pau." Un choix payant : deux saisons pleines et une montée en Ligue 2.
Malgré un retour à Sainté, Claude Puel ne lui garantit pas de place. "Je voulais de la pression, jouer chaque week-end. L’opportunité est venue de l’USM Alger, via Antar Yahia." Il y enchaîne ensuite avec le CR Belouizdad.
Son objectif ? Jouer pour l’Algérie. "C’était dans un coin de ma tête. J’ai grandi fier de ma double culture. Franco-algérien, mais dans ma tête, algérien à 100 %."
Objectif CAN pour Alexis Guendouz !
Depuis septembre dernier, son rêve se concrétise. "Appelé avec les Fennecs, j’ai joué deux fois contre le Togo. Depuis, j’ai enchaîné cinq matchs. La CAN, ce n’est plus un rêve. C’est un objectif."
Guendouz s’impose petit à petit comme une alternative sérieuse au poste de gardien en sélection, dans une période post-Raïs M’Bolhi encore floue. "Je m’entends très bien avec Mandrea et Oukidja. Il y a une belle concurrence."
Doté d’un profil solide (1m92, 93 kg), il se décrit comme "un gardien bon sur sa ligne, dans les face-à-face, avec un vrai leadership". Et de conclure : "J’ai été formé avec Ruffier, je pense avoir un style proche du sien."
À 29 ans, Alexis Guendouz prouve qu’il n’est jamais trop tard pour tracer sa propre route vers le haut niveau. De l’ombre de Geoffroy-Guichard à la ferveur de Téhéran, en passant par les pelouses d’Alger, il s’impose aujourd’hui comme un élément à suivre, pour son club comme pour sa sélection.