Passée au chômage partiel dès le début du confinement, l'ASSE vit depuis au ralenti et s'applique chaque jour à trouver des solutions pour amortir du mieux possible l'impact financier qu'aura la crise liée au COVID-19. Xavier Thuilot, interrogé par Le Progrès, explique la situation qu'il doit gérer depuis quelques semaines.

[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Xavier Thuilot - Source : Le Progrès" text_size="20"]Il faut rester vigilant et ne pas banaliser la situation. L’ASSE était dans une situation de changement de cycle, ce qui signifie que le cycle précédent ne correspondait plus à ce que le club pouvait supporter comme modèle économique. Dans ce contexte-là, subir une crise n’est pas facile. L’ASSE n’est pas morte, il ne faut pas délirer, mais la situation est préoccupante.

Seuls quelques salariés assurent le fonctionnement vital du club. Nous sommes dans une économie particulière. L’ASSE, c’est cent millions de chiffre d’affaires et environ 300 fiches de paye. Pour une entreprise normale, le dispositif de l’État permettrait de couvrir 80 à 90 % des charges de personnel. Mais avec un plafond d’aide équivalent à 4 fois et demie le smic, personne ne va découvrir que les salaires des joueurs sont largement au-delà de ce plafond, et que la part restante est donc à notre charge.

Si la situation devait perdurer, il est évident que la contribution de l’effectif professionnel et du staff serait essentielle. Comme je le dis toujours, le foot c’est simple : il y a trois types de recette (les revenus du stade, les droits TV et le trading joueurs) et une seule grosse dépense, les salaires… Je ne vous fais pas un dessin, sachant qu’on n’a plus aucune rentrée d’argent.

Si on reprend et qu’on joue tous les trois jours, la valeur sportive sera très aléatoire. Les cartes vont être complètement redistribuées, c’est évident. La coupure ne sera pas que physique, elle sera aussi mentale. Ce ne sera pas la continuité de la compétition d’avant mi-mars.[/penci_blockquote]

Crédit photo : Icon Sport