Roland Romeyer a accordé un entretien au Progrès dans lequel il revient, quatre jours après la débâcle (l'interview a eu lieu ce jeudi) sur son sentiment à l'issue de la défaite et tente d'expliquer ce qui n'a pas fonctionné.
"Dominique Rocheteau s’est exprimé. C’était un échec sportif et il était normal que le directeur sportif monte en première ligne, normal que moi, je travaille avant de m’exprimer. Je n’aime pas réagir à chaud au risque d’être obligé de faire marche arrière. J’ai très mal vécu ce qu’il s’est passé. Je suis parti le dernier ou presque du stade, n’ai pas dormi de la nuit. J’avais de la colère, de la déception, de la honte. Je voulais les exprimer en interne d’abord. J’ai maintenant une ligne directrice.
Ce qu’on a réalisé jusqu’au match à Paris, on peut le refaire. On a vu en août un groupe enthousiaste, discipliné, rigoureux et convaincu par ce que demandait Oscar Garcia. On s’est peut-être vu trop beau. Quand on signe à l’ASSE on a l’obligation de s’approprier les valeurs du club.
Je partage mille fois la colère des supporters. Tu ne peux pas rester insensible après ça. Le club a une dimension historique, médiatique et populaire et les joueurs doivent s’y adapter. Les supporters, eux, ne sont pas au-dessus de l’institution mais l’ASSE ne peut pas s’en passer. Quand on dit que je porte plainte contre eux, ce n’est pas vrai. C’est contre quelques individus isolés.
Ce Derby est exceptionnel, il y a eu tout un tas de faits de jeu. Je compare ce derby à celui de l’an dernier où Hamouma dribble Lopes et marque à la 9e minute (NDLR : en fait, Hamouma inscrit le 2ème but des Verts à la 23ème minute de jeu). Là Romain perd son duel et on est à la 9e minute. Il se blesse, tire le corner et fait une passe décisive à Fekir. Avant le match, je savais que ce serait difficile parce qu’on n’a pas les mêmes moyens que l’OL qui a un budget trois fois supérieur. Il y a un déséquilibre mais qu’est-ce qui a fait la force de l’ASSE ? Des renversements de situations et là, on n’a pas fait un match de coupe. Pourtant, Oscar l’avait bien préparé, avait dit « si vous avez le ballon, mettez-le en retrait à Ole Selnaes et lui jouera pour Vincent Pajot ». L’action du but était programmée. Puis à la mi-temps, Jessy Moulin y est allé de son discours. Il fallait marquer, les faire douter. Mais il y a l’expulsion."