Qui de mieux que Patrick Guillou pour présenter le profil de Valentin Vada, le nouvel arrivant à l'ASSE en provenance des Girondins de Bordeaux. Pétri de talent, le néo-stéphanois va cependant devoir circonscrire sa fougue et continuer à laisser parler son enthousiasme...

[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Patrick Guillou - Source : Le Progrès" text_size="20"]C’était un jeune joueur. On en avait eu besoin pour qu’il soit dans la rotation et qu’il apporte du sang neuf. Tout le monde disait que c’était un éternel talent et qu’il n’arriverait jamais à percer. Il avait fait un excellent tournoi de Montaigu en 2012. Tous les grands clubs européens le voulaient. Bordeaux l’avait fait signer. Après il y avait eu une suspension par rapport à son arrivée en France (1). En 2015, le moment était venu de le lancer. Willy lui a donné sa chance et il a été plutôt performant.

On n’a jamais eu de souci avec lui. C’est un garçon vraiment attachant, très bien éduqué, très respectueux, très travailleur. En cela, c’est quelqu’un qui détone un peu par rapport à la mentalité des joueurs de foot aujourd’hui. Il a beaucoup de qualités humaines. Il est un brin chambreur, c’est l’âme sud-américaine. La famille est très importante pour lui. Il a besoin d’avoir un environnement qui le stabilise et le rassure, d’être entouré de gens qui l’apprécient et avec lesquels il est en confiance. Connaissant la nature du gamin, je pense que ça peut coller avec Saint-Étienne.

C’est plus un milieu relayeur même s’il peut aussi jouer en soutien de l’attaquant. Il a évolué aussi quelques fois dans une position plus basse. Il est polyvalent, peut avoir un volume de jeu conséquent et, surtout, il ne se cache pas sur le terrain. C’est quelque chose d’important. Même s’il perd des ballons, même s’il a du déchet dans son jeu il va continuer à demander le ballon, à se déplacer.

Ce qui est intéressant c’est son jeu vertical, sa volonté de jouer vers l’avant. Il a besoin de toucher le ballon, de se sentir utile. Contrairement à d’autres joueurs à ce poste qui se contentent de faire des passes latérales ou en retrait, lui, il va vouloir prendre le ballon, se retourner et accélérer le jeu par ses passes. Il en est capable. C’est un joueur qui prend des risques et il faut accepter les risques qu’il prend sur un terrain. Il faut accepter qu’ils perdent des ballons lorsqu’il veut casser les lignes ou faire des passes dans les intervalles. C’est son jeu qui veut ça. Donc, il a besoin de se sentir en confiance.

On apprécie ce type de joueur ou on n’apprécie pas. C’est sinusoïdal. Une multitude de coaches se sont succédé à Bordeaux : Ramé, Gourvennec, Poyet, Bédouet. Il y a des caractéristiques de joueur qui plaisent plus à un entraîneur qu’à l’autre.

Qu’il sorte de sa zone de confort et qu’il se reconcentre sur son jeu. Il est heureux que Saint-Étienne lui laisse l’opportunité de montrer ses qualités sur la fin de la saison. Et il en a. Maintenant, il a une 2echance dans le football professionnel. À lui de ne pas la gâcher. Il faut qu’il comprenne qu’il va être entraîné par un staff hyper compétent qui connaît bien le football. Ce staff lui tend la main. Il faut qu’il la saisisse en laissant de côté et en faisant table rase tout ce qu’il a pu connaître auparavant. Il arrive dans un club avec une mentalité et une méthode de travail différentes. Il va enfin connaître autre chose que les Girondins de Bordeaux.

Valentin est un joueur qu’il faut plus freiner que pousser. Là, il va devoir faire attention à son jeu. Il ne faut pas qu’il surjoue, qu’il en fasse trop. C’est peut-être éventuellement l’un de ses points faibles. Il doit dépouiller son jeu, faire les bons choix. Pour ça, il faut qu’il fasse confiance au staff qui va l’amener à être performant. S’il a la mentalité de Wahbi Khazri et de Mathieu Debuchy, deux garçons que j’ai eus à Bordeaux, ça va coller.[/penci_blockquote]