L’ASSE se lance dans un mercato très important pour sa stabilité sportive en Ligue 1. La saison 2024/25 doit être celle qui va permettre à Kilmer Sports Ventures (KSV) d’asseoir son projet. Le passage réussi devant la DNCG est une étape importantissime. Les grandes manœuvres vont pouvoir débuter…

Les dirigeants stéphanois sont ressortis de la DNCG avec un large sourire. Le premier passage de KSV devant le gendarme financier du football français s’est admirablement bien déoulé. Il faut dire que le board stéphanois avait envoyé la grande cavalerie. Larry Tanenbaum, propriétaire de l’ASSE, était présent en personne. De quoi lever le doute sur l’intérêt porté par le magnat Canadien sur le club français. Ce fondu de sport soutien le projet financièrement, mais tient également à occuper un terrain qu’il va désormais laisser à Ivan Gazidis, Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld, ses proches collaborateurs.

Il va maintenant s’agir de construire une équipe capable d’obtenir son maintien en Ligue 1 sans trop trembler. Un objectif pas toujours simple à atteindre. Toutefois, KSV va être jugé, durant cette intersaison, sur sa capacité à mettre en place une stratégie gagnante et négocier au mieux avec les autres clubs. Pour cela, il faudra compter sur le réseau et les connaissances d’Ivan Gazidis, Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld. Chacun, dans son domaine, va apporter sa pierre à l’édifice.

De nouvelles méthodes pour un mercato crucial !

Habituellement, les entraîneurs espèrent composer avec 70 à 80% de leur effectif dès la reprise. Ce n’est jamais réellement le cas, et encore moins quand un club vient d’obtenir une accession. Il est évident que l’ASSE va non-seulement devoir dégraisser, mais également se montrer rusée afin d’attirer des profils susceptibles de renforcer et d’équilibrer le collectif d’Olivier Dall’Oglio. Ainsi, le 8 juillet, jour de la reprise du groupe professionnel, il devrait bien y avoir de nouvelles têtes à l’entraînement, mais uniquement celles de jeunes du centre, promus au sein des pros pour compléter un groupe encore à reconstruire.

En coulisse, on s’active pourtant. Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld s’activent déjà. Alors que le dernier mercato, mené grâce au réseau de Dall’Oglio, fut une réussite, il s’agit désormais de s’ouvrir à d’autres profils. Si des joueurs évoluant sur le sol français sont bel et bien ciblés, le scouting s’effectue également à l’international. La data est au centre du travail mené par Jaeson Rosenfeld, véritable stratège et travailleur infatigable lorsqu’il s’agit d’éplucher des données sur des joueurs. Toutefois, ses expériences passées lui ont également appris que les chiffres ne suffisaient pas et qu’une approche humaine était essentielle.

C’est chaud pour Yunis Abdelhamid !

Ainsi, les décideurs stéphanois ont certainement identifié le recrutement d’un leader de vestiaire comme une priorité. Yunis Abdelhamid (37 ans le 28 septembre), défenseur central de Reims depuis 7 saisons, incarne à merveille l’expérience et le leadership. Le vestiaire stéphanois en manque cruellement. La bande à ODO possède certes une force collective qu’elle a notamment réussie à imposer lors du barrage face à Metz, mais on l’a vu par ailleurs, elle peut également s’effondrer. Des cadres reconnus de la Ligue 1 doivent pouvoir stabiliser un vestiaire encore jeune et inexpérimenté. Un dénouement rapide est attendu pour le rémois qui pourrait être la première recrue de ce mercato.

Autre dossier, celui qui mène à Zuriko Davitashvili (23 ans), milieu offensif de Bordeaux. Le Géorgien, actuellement à l’Euro sous la houlette de Willy Sagnol, semble plaire aux décideurs stéphanois. Ses statistiques en Ligue 2 jouent en sa faveur. Avec 8 buts inscrits et 9 passes décisives, il est l’un des seuls à avoir surnagé dans le marasme bordelais. Son statut d’international est une garantie qu’il peut évoluer à un très haut niveau. Titulaire face à la République Tchèque, il a participé à chacune des rencontres de la Géorgie. Hier soir, il est rentré 8 minutes à l’occasion de la victoire de sa sélection face au Portugal de Ronaldo. Il prolongera donc le plaisir du côté de l’Allemagne et participant à un huitième de finale face à l’Espagne ce dimanche. Son avenir pourrait se décanter une fois terminée la compétition.

Wait and see pour Cardona, coup d’accélérateur pour Nadé et Moueffek ?

Irvin Cardona est un autre sujet d’attention pour le board stéphanois. Chacune des parties souhaite que le deal se conclut. Toutefois, alors qu’il est engagé jusqu’en 2027 avec Augsbourg, Cardona pourrait avoir du mal à convaincre les Allemands de le brader. Surtout pas après avoir rendu de telles statistiques lors de son prêt. Le joueur, dont la priorité est de partir, et si possible à l’ASSE, va devoir prendre son mal en patience. Du côté de l’Allemagne, la barre est placée à 5 millions d’euros. Bien trop cher en l’état. Il semble urgent d’attendre et d’anticiper sur d’autres pistes.

Au rayon des prolongations, Moueffek et Nadé cristallisent l’attention. En fin de contrat dans trois jours, l’un et l’autre vont devoir trancher. Moueffek va rencontrer les dirigeants d’ici la fin de semaine, comme le précise Le Progrès. Nadé doit quant à lui se décider et donner sa réponse au club. La probabilité de voir les deux joueurs rempiler est réelle, notamment pour le milieu stéphanois, très attaché à son club formateur. Pour Nadé, d’autres sirènes chantent. Sa bonne deuxième partie de saison a tapé dans l’oeil du Dynamo Kiev ainsi que des clubs français et étrangers (Championship et Bundesliga), comme le mentionne Le Progrès.

Côté départs, les dirigeants souhaitent ardemment trouver une porte de sortie à des joueurs dont l’apport sportif semble incertain en Ligue 1. Ainsi, Anthony Briançon, Benjamin Bouchouari et Lamine Fomba ne seront pas retenus.

À noter que le mercato de l’ASSE décollera définitivement quand les incertitudes autour du montant récolté grâce aux droits TV auront été levées. Ce dossier, qui s’éternise et handicape la stratégie des clubs français, pourrait trouver son épilogue dans les prochains jours… en espérant qu’il ne s’agisse pas de semaines, au risque de fragiliser le mercato de l’élite française.