Jérôme de Bontin s'est exprimé pour la première fois depuis mai dernier au sujet du projet de reprise de l'ASSE qu'il a mené pour PEAK6. Il y explique ce qui pour lui a fait capoter l'affaire en admettant une part de responsabilité partagée.

"Pourquoi la vente n'a-t-elle pas eu lieu ? Peak6 a demandé plus de temps. Les vendeurs étaient un peu pressés de conclure. Les deux parties ont leur part de responsabilité. Avec la nouvelle saison qui approchait et le mercato estival, on a voulu aller au plus vite. Et, à un moment, il a fallu prendre une décision pour l’avenir du club.

Une fois que l’on s’est mis d’accord pour entrer en négociations exclusives, les vendeurs ont voulu vite communiquer. Peak6 n’y était pas très favorable mais l’a accepté. La négociation exclusive ne donnait aucune obligation si ce n’est celle d’empêcher le vendeur de se servir de notre offre pour faire monter les enchères avec un autre acheteur potentiel. On s’était entendus sur un montant et Peak6 a montré ses bonnes intentions. Mais, très vite, Peak6 a informé les vendeurs qu’on les libérait de cette clause et ils ont cru qu’on ne voulait plus faire affaire. Ils ont eu une réaction épidermique qui a surpris Peak6. Cela manquait effectivement de professionnalisme. Nous n'avons pas revu l'offre à la baisse, ce sont de faux détails.

On a plus été confrontés à un problème de procédures et de calendrier. Il y a eu une première rencontre en avril, puis le fondateur et propriétaire de Peak6 s’est déplacé à Saint-Étienne pour rencontrer MM. Caïazzo et Romeyer. Il avait un projet ambitieux pour l’ASSE et était prêt à y mettre des moyens conséquents. On s’est entendus sur une période donnée pour la clause de négociations. Mais très vite on s’est aperçus que ce calendrier était trop ambitieux.

J’ai rencontré Jean-Louis Gasset et je lui ai dit que je n’étais pas le propriétaire du club mais qu’une fois que Peak6 le serait, je devrais probablement en être le président, et qu’à ce moment-là je reviendrais vers lui pour parler de son avenir. Cet échange fut cordial et en présence de Frédéric Paquet (le directeur général). Ricardo (actuel manager de Bordeaux) est un ami depuis dix ans, je l’ai vu au printemps mais je ne lui ai pas proposé le poste. On n’en était pas là.

Les dirigeants stéphanois ? J’ai toujours eu une bonne relation avec eux ainsi qu’avec Frédéric Paquet. Je pense qu’ils ont trop communiqué après la fin des négociations et ont laissé colporter des choses inexactes. Ce n’était pas utile de se répandre dans la presse. On a parfois eu le sentiment que les vendeurs avaient du mal à laisser partir le club, ce qui peut se comprendre. Parfois l’un disait quelque chose, et l’autre totalement l’inverse."