Jean-Louis Gasset s'est exprimé deux jours après le succès face à Caen, à la veille d'une rencontre à Toulouse pas évidente à négocier. le club de la ville Rose est en forme, et il faudra sûrement compter sur du sang frais pour faire vaciller les coéquipiers de Max-Alain Gradel.

"Je vous l’ai dit avant la rencontre. Ç’avait été un déclic en janvier. Le match s’est déroulé un peu de la même manière. C’est peut-être de bon augure. Je n’oublie pas que la saison dernière, après la victoire contre Caen, on avait gagné à Amiens et on avait fait un très bon match. On verra si on peut faire la même chose à Toulouse.
Le délai entre Caen et Toulouse, puis celui entre Toulouse et Monaco, est un peu court. La fatigue et les blessures sont ce qu’il y a le plus à craindre quand le calendrier s’accélère. J’ai vu les joueurs hier matin (dimanche), fatigués mais satisfaits. On verra ce soir (lundi), en veille de match, comment on sera.
Il est possible qu’il y ait un peu de sang frais pour faire bouillonner le groupe. On a besoin de tout le monde donc des changements peuvent intervenir dans tous les compartiments du jeu. On a deux matches à gérer en trois jours avec trois changements possibles à chaque fois. Dans ce métier, le résultat détermine le coaching. Je ne joue pas à "Des Chiffres et des Lettres": je regarde l’état de chacun, je me demande si le jeune est prêt. J’ai besoin de voir les pros qui ont joué lors de l’entraînement d’aujourd’hui (lundi) pour lever les interrogations que j’ai. C’est plus du bon sens qu’un choix catégorique. Le surlendemain est toujours le jour où l’on est le plus fatigué. Après Caen, on a tout mis en œuvre pour la récupération: repas, bains froids, on s’est retrouvé à 11h dimanche et on ne partira que demain matin (mardi matin) pour que les joueurs passent deux bonnes nuits. Il n’y a que la dépense d’adrénaline qu’on ne peut pas quantifier. Il y a quand même eu une force émotionnelle car on jouait gros après la gifle reçue à Paris.

Si on fait de bonnes mi-temps, comme c’est le cas, ça veut dire qu’on a quand même des qualités. À Paris, ça n’était pas loin d’aboutir. Là, on décide de prendre le jeu à notre compte et l’adversaire rêve de nous contrer. Il faut arriver à confirmer certaines séquences. Être bons techniquement pour ne pas perdre le ballon et ainsi éviter de se faire contrer : il faut être performants dans ces deux schémas. Si l’on joue notre football, on a plus de chances de gagner. C’est comme un examen. Le problème c’est que l’examen arrive toutes les 48 heures. C’est ce rythme qu’il faut tenir.

Prendre trois points, gagner un match, c’est difficile. C’est serré, ça se joue sur des détails, des buts extraordinaires ou des erreurs. J’ai bien aimé l’état d’esprit de la deuxième mi-temps. À Paris, on avait fait une bonne première mi-temps et on était menés, à mon sens, contre le cours du jeu. C’était pareil pour Caen. Il ne fallait pas paniquer, prendre le taureau par les cornes, pousser, jouer, se lâcher. C’est ce qu’on a fait. Il y avait un peu de folie, on aurait pu marquer beaucoup de buts. Et, le football, c’est exactement ça: un peu de folie. On a souvent l’impression de ronronner un peu en première mi-temps mais les adversaires y sont pour quelque chose. Tout le monde a le même schéma : se mettre à 25 mètres avec 9 joueurs de champ devant nous. Vu comment on finit les matches on doit aussi les user physiquement. C’est ce que nous a fait Paris. Quand une équipe est meilleure techniquement, elle use l’adversaire.

J’ai aimé les entrées de Nordin et Diony. Les faire rentrer, c’était fait pour. Quand Wahbi (Khazri) joue en pointe avec Rémy (Cabella) en-dessous, il nous faut des ailiers avec des dribbles, des courses à l’intérieur. Caen était fatigué et il fallait du sang frais. Ils ont amené exactement ce que je voulais.

Toulouse ? Ils ont encaissé un 4-0 lors du premier match et, depuis, ils ont enchaîné 3 victoires et 2 nuls. Ils sont invaincus à la maison. C’est une équipe solide. Ils ont fait un bon recrutement, avec le retour d’Alain Casanova qui connaît très bien la maison. Comme toutes les équipes qu’il a dirigées, elle sera obligatoirement difficile à manier."