Parti l'été dernier en direction de Brest où il réalise une très belle saison, Franck Honorat s'est confié au magazine Onze Mondial. Dans cette entretien, il évoque notamment son passage mitigé dans le Forez.
[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Franck Honorat_Onze Mondial" text_size="20"]C’est Jean-Louis Gasset qui m’a fait signer. Je l’avais rencontré à Saint-Etienne. Je l’ai revu cette saison avec Brest contre Bordeaux, il m’a dit « oh je fais signer un joueur et je ne l’ai même pas vu ». En effet il part l’été où j’arrive après ma fin de prêt à Clermont. C’est Ghislain Printant le coach. Je fais une préparation moyenne, je ne joue pas spécialement. Il ne me prend pas dans le groupe au premier match, je joue en CFA et je me fais une fracture de la mâchoire avec commotion cérébrale. Du coup je suis arrêté environ un mois en raison du protocole. Je reviens et 2-3 semaines après je prends un coup à la cheville. On me recoud, je m’entraine et je continue d’avoir super mal. Un matin je me réveille je n’arrive pas à poser le pied par terre. En fait l’os s’était infecté, j’ai dû prendre des comprimés. Puis quand je reviens, Saint-Etienne a changé de coach et je retrouve Puel ! Je me dis qu’au pire des cas, avec un changement de coach tout repart à zéro. J’ai commencé à faire de bons entrainements, à être mieux physiquement même si c’était dur car je m’entraînais pendant des mois et les veilles de match je faisais l’échauffement puis avec 2-3 joueurs on partait sur le côté faire du physique pendant que les autres faisaient de la mise en place. On faisait des frappes avec le 3ème ou 4ème gardien et je revenais le dimanche avec d’autres joueurs s’entraîner. J’étais un peu à la cave quoi. Puis il y a dû avoir un blessé et j’ai été dans le groupe. Mon premier match face à Nantes je joue piston, pas du tout mon poste donc, je n’y avais presque jamais joué de toute ma vie. J’ai fait un bon match et j’ai enchainé presque tous les matchs jusqu’au confinement. J’étais content de retrouver Puel, c’est lui qui m’avait fait signer pro, m’avait donné ma chance et je l’en remercie. Il m’a permis de me faire voir, mais vu comment la saison s’est terminée, je suis parti. En interne et niveau football je n’étais plus heureux, je ne prenais plus de plaisir. Je savais que j’allais avoir moins de temps de jeu, que ce serait plus compliqué pour moi, et vu la tournure que prenaient les choses à Saint-Etienne… On l’a vu depuis deux ans avec ces changements de coach, depuis le départ de Jean-Louis Gasset, c’est parti un peu en cacahuète. Personnellement je pense que j’ai fait le bon choix. Ici je suis épanoui, je suis heureux. Je fais la meilleure saison de ma carrière pour le moment. Je marque, je fais des passes dé, je prends du plaisir aux entraînements, c’est familial, c’est chaleureux. Tout est réuni pour que je continue à m’épanouir, et à continuer sur ma lancée. Si j’étais resté à Saint-Etienne, je ne pense pas que j’aurais fait une saison comme celle-ci à Brest, avec tout ce qu’il se passe en interne, tous ces changements. Et puis je ne jouais pas mon poste. Ici je suis arrivé, j’ai appris à jouer à l’intérieur du jeu, ce que je n’arrivais pas trop à faire auparavant. Je restais plus sur le côté et j’accélérais tout droit. Maintenant je sais alterner, j’ai ma vitesse qu’il ne faut pas que je perde mais j’arrive aussi à rester à l’intérieur et marquer des buts. A Saint-Etienne, je jouais piston. Je ne pouvais pas jouer piston et montrer mes qualités. On me demandait de défendre et d’attaquer comme un fou, c’est impossible de tenir un match comme ça. Je comprends que ca puisse être compliqué pour Claude Puel car j’ai été à l’intérieur du vestiaire. Quand on arrive et qu’on essaye de tout changer, ça fait une vague qui bouleverse tous les joueurs, tout ce qu’il se passe en interne. Je pense et je l’ai déjà dit, que Puel est venu, et qu’il essaye de changer des choses, les faire à sa manière, mais ce n’est pas en un claquement de doigts que tout va changer. Je pense que tout ce qu’il est en train de faire et ce qu’il veut mettre en place, ça ne se verra pas avant deux ans. On l’a vu à Nice, mais ça a marché parce qu’il était là depuis longtemps et qu’on avait un vrai bon centre de formation, de vrais bons joueurs, et la façon dont il met en valeur les jeunes, leur fait confiance, il faut du temps. Chaque coach a sa manière de bosser.[/penci_blockquote]