19 avril 2024
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INTERVIEW EXCLUSIVE - F. Piquionne : "Le sort qui m'a été réservé était mérité !"

Frédéric Piquionne ne jouit pas d'une très bonne réputation du côté de St-Etienne. La faute à une départ agité... Un joueur qui veut absolument partir et se positionne en "esclave", des présidents qui bloquent son transfert à... l'OL. Il finira par rejoindre Monaco avant de finalement atterrir du côté de Gerland. A l'époque, les supporters stéphanois n'ont pas épargné Frédéric Piquionne. Le mot "esclave" fut celui de trop et la volonté d'un départ à l'OL pris comme une trahison... Pourtant, plusieurs années plus tard, c'est à un Frédéric Piquionne, posé et réfléchi à qui nous avons eu affaire. Il est revenu sur cet épisode, ses regrets et son attachement aux Verts... 

Peuple-Vert.fr : Tout d'abord merci Frédérique d'avoir accepté cette interview. Pouvez-vous nous dire ce que vous devenez aujourdhui ?

Frédérique Piquionne : Bonjour. Aujourd'hui je suis un joueur de Mumbai City FC en Inde pour la 2ème édition du tournoi Indian Super League.

Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis votre passage à l'ASSE il y a 7 ans. Que gardez-vous de votre expérience en Vert ?

Je garde beaucoup de grands souvenirs de ma période verte. Même s'il y a eu des moments négatifs je ne garde que le positif de cette période. J'ai vécu mes meilleures années footballistiques avec un très bon groupe. Nous avons ramené l'équipe en coupe d'Europe et individuellement j'ai gagné 2 trophées de meilleur joueur du mois. Je pense sincèrement que c'est l'équipe qui m'a révélé au grand public et qui m'a permis de faire mes premiers pas en équipe de France.

Comment expliquez-vous votre parcours relativement discret après votre passage à l'ASSE ?

Je ne sais pas si c'est vraiment discret. Mais c'est vrai qu'on ne parlait pas beaucoup de moi. Il faut dire que Saint-Étienne a énormément de supporters donc forcément, quand tu quittes une équipe comme ça, si tu ne brilles pas on t'oublie. Mais lors de mon passage en Angleterre, le fait de faire la finale de la Cup et surtout de marquer des buts importants m'ont permis de rester sur cette terre de football pendant 4 ans. Ensuite, à 34 ans je suis parti dans des championnats où il y a peu de médiatisation comme les USA et l'Inde.

Puisque nous y sommes : votre départ de l'ASSE. Il y a eu beaucoup de choses dites, et une grande partie du peuple Vert n'a pas oublié l'épisode de l'esclave. Trouvez-vous le traitement qui vous a été infligé juste et compréhensible à l'époque ?

De nos jours il y a des mots qu'il ne faut pas employer, et je le regrette. À l'époque je voulais absolument partir pour Lyon car je sentais que je pouvais franchir un palier sur le plan sportif. Donc j'ai dit quelque chose qui est complètement sorti du contexte du football. Je le regrette tellement... Mais le mal est fait et je l'assumerai à vie. J'étais jeune et je n'ai pas réfléchi aux conséquences ni aux répercussions de ce genre de mots. Donc oui aujourd'hui je peux le dire : le sort qui m'a été réservé et que j'ai du affronter était tout à fait mérité !

Croyez-vous que le fait de partir du côté de l'OL a décuplé les passions ? Vous étiez un joueur aimé à l'ASSE !

Franchement, après mon transfert à Monaco je ne savais pas que j'allais signer à Lyon. Ce n'était pas prédit. C'est Claude Puel qui m'a fait venir car il connaissait mes qualités. Malheureusement ça c'est tellement mal passé à Lyon que je n'y ai joué qu'un an. Mais bon je ne regrette rien c'est comme ça. La rivalité entre ces 2 clubs je l'ai connue des deux côtés. C'est une vrai passion. Mais il y a beaucoup de joueurs qui l'ont fait avant moi et le feront après moi. C'est le football qui veut ça.

Dans la même situation aujourd'hui, auriez-vous la même réaction qu'à l'époque ?

Je ne sais pas si j'aurais eu la même réaction. Depuis le temps j'ai beaucoup réfléchi à la situation. Sincèrement je ne peux pas vous dire. En tout cas il est clair que je ne ferais pas une sortie médiatique aussi mal maîtrisée de ma part  ! C'est sûr !

Comment avez-vous géré les insultes, les altercations (dont l'une physique) ? Vous vous êtes dit que ça allait trop loin ?

Oui bien sûr que c'est allé trop loin. Hors du simple cadre du football. On parle là de l'intégrité physique ou même morale. J'ai ma responsabilité tout comme les personnes qui m'ont cherché car tous ceux qui me connaissent vous diront que je suis quelqu'un de très calme. Mais il ne faut pas toucher à ma famille ! De quelque manière que ce soit. C'est tout. Et je pense que à ce moment-là je n'étais plus le footballeur mais un être humain...

On dit que le supporter brûle un jour ce qu'il a adoré la veille. Vous n'avez pas dérogé à cette règle. En voulez-vous aujourd'hui aux supporters qui eux ne se privent pas pour vous rappeler cet épisode ?

Comme je vous l'ai dit, moi j'ai marqué l'ASSE avec cette histoire d'esclave. Et ça va me suivre toute ma vie. C'est comme ça. Donc je ne leur en veux pas puisque ce ne sont pas des ragots ! J'espère seulement qu'on ne retient pas que cela de mon passage car j'ai vécu avec les supporters des moments mémorables et de très grands matchs dans le Chaudron !

L'ASSE est-elle un club qui compte toujours pour vous ou bien une mauvaise parenthèse dans votre carrière ?

C'est un club qui comptera toujours pour moi. J'ai toujours des nouvelles d'anciens Verts. Je suis en contact avec quelques supporters sur les réseaux sociaux, ceux qui ne m'insulte pas bien sur ! Cela restera un très bon souvenir dans ma carrière.

Pour conclure, que souhaiteriez-vous pour la suite ? Si on vous ouvrait le micro dans Geoffroy Guichard un soir de match, que pourriez-vous dire aux spectateurs présents ?

Je souhaite tout le meilleur pour le club car depuis la prise de fonction de M. Galtier et la bonne gestion des présidents et du staff, je trouve cette équipe fantastique ! Ce que je voudrais dire aux supporters et que j'aurais du faire depuis un moment : gardez cette passion pour votre club,  l'ASSE a besoin de vous !

Nous remercions Frédéric Piquionne pour sa gentillesse et sa disponibilité.

P
Peuple Vert

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