J'ai souhaité attendre, laisser passer une nuit, celle de la réflexion, celle qui fait basculer de l'avis passionné à la perception mesurée des choses. Hier, il y avait de quoi verser dans la colère et l'incompréhension. Ce matin, la colère passe mais l'incompréhension demeure. Pour la première fois, j'en suis convaincu, le VAR ne parviendra jamais à mettre tout le monde d'accord.

Je rejoins Pierre Ménès quand il affirme que le problème ce n'est pas le VAR mais ceux qui l'utilisent. Mettez un "incompétent" devant les écrans et vous obtiendrez ni plus ni moins qu'une décision d'"incompétent".

Hier, ce ne sont pas une ni deux décisions qui ont été discutables, mais trois, dont deux jugées par la vidéo. Dans quelles situations le VAR intervient-il ? Après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct ou pour corriger une erreur d'identité d'un joueur sanctionné.

Le penalty sifflé contre l'ASSE pour une faute de main de William Saliba fut la première conséquence de l'intervention du VAR pilotée hier par M. Abed et M. Bré. Le VAR a ainsi signalé une faute de main lui semblant litigieuse. Admettons, même si d'un coup d'oeil, elle aurait pu évacuer la situation au vu des images. Là où l'incompréhension réside, c'est lorsque M. Turpin transforme cette main en penalty.

[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Jean-Louis Gasset" text_size="20"]M. Turpin m'a dit qu'il jugeait que la main de William Saliba était volontaire. J'ai revu les images et je suis d'accord pour dire que son bras est décollé mais on ne peut pas dire que c'était volontaire. C'est une décision dure à accepter. Le résultat est dur à accepter, comme les blessures sont dures. Tout est dur à accepter.[/penci_blockquote]

Il faudra donc nous expliquer comment un mouvement de bras paraissant naturel avec la tête tournée à l'opposé du ballon peut être considéré comme volontaire. D'autant plus, et c'est bien là le drame, qu'à ce jour et malgré la vidéo, personne n'est certain que ce ballon a réellement touché la main de Saliba ! Même le compte officiel des Girondins reste incrédule...

On notera au passage, mais on ne peut pas lui en vouloir, que Jimmy Briand ne manifeste pas trop de regret ni de fair-play...

En seconde période, autre situation délicate pour le VAR. Wahbi Khazri par seul aux buts et est accroché par Pablo.

Rien... Jouez...! M. Turpin décide alors de ne pas donner suite. C'est un mal récurent de l'arbitre, à savoir essayer de se montrer plus malin que le footballeur qui habituellement abuse largement l'homme en noir. Sauf que pour le coup, mal lui en a pris. M. Turpin, en essayant de déjouer ce qu'il estime être une tentavie d'abus pour faire expulser Pablo et obtenir un coup-franc s'est clairement mis le doigt dans l'oeil (ce qu'il avait dû faire avant la rencontre de tout manière au vu de son acuité visuelle !). Ainsi, les Verts subissaient leur deuxième coup du sort.

Troisième coup (de grâce !), la vraie fausse expulsion de Younouss Sankharé.


On joue la 75ème minute de jeu et Ole Selnaes se montre coupable d'une faute de judoka. Le carton jaune est largement mérité. Durant cette même action, Younouss Sankharé est l'auteur d'une réaction d'énervement et repousse Ole Selnaes en lui agrippant le maillot au niveau du cou. Un geste violent qui vaut évidemment le rouge. Alors qu'il est à 3 mètres de l'action, M. turpin délivre alors la sanction au Bordelais avant de se raviser et de transformer ce rouge en jaune. Le VAR était passé par là. Le fait que l'on repousse avec une telle violence un joueur ne suffit donc pas pour être expulsé. Il faut sûrement lui assener un coup de poing Tysonesque pour le mériter. Quoiqu'il en soit, alors que la sanction paraissait proportionnée, elle se transforme une nouvelle fois en injustice pour nos Verts qui auront bu la coupe jusqu'à la lie.

Voilà pourquoi, ce matin, je ne suis plus en colère. Je suis juste dans l'incompréhension. Comment 4 arbitres dans un camion loin de toute pression populaire et M. Turpin ont-ils pu à ce point se tromper. 3 fois pendant la rencontre pour M. Turpin, deux fois pour notre "club des 5"... Le VAR ne résout donc rien. Il ajoute au contraire encore davantage de sentiment d'injustice, car le supporter a dorénavant la certitude qu'une décision est prise avec la certitude de ne pas se tromper. Je suis désolé, mais mis à part un chauvinisme tout naturel, je ne peux que constater que M. Turpin s'est trompé à trois reprises hier soir. et dire qu'il est notre meilleur arbitre français...