Avant de partir en stage de préparation avec les Chamois Niortais avec qui il vient de signer pour 3 saisons, Jonathan Brison nous a accordé une longue interview que nous vous dévoilerons en trois parties : retour sur ses 4 années et demi à St-Etienne, son analyse de la saison 2015/16 et enfin son arrivée à Niort et ses ambitions avec son nouveau club. Egal à lui-même, Jonathan Brison nous a répondu avec beaucoup de franchise et de lucidité...

Peuple-Vert.fr : Pour nous Jonathan Brison à l’ASSE c’est plus le souvenir d’un homme aux belles et grandes valeurs, d’un coéquipier extrêmement apprécié et important dans le vestiaire que le souvenir du joueur à proprement parler. Tu te reconnais ?

Jonathan Brison : Ça ne me va pas si mal que ça. Maintenant si je suis venu à St-Etienne c’est avant tout pour mes qualités de footballeurs. Je sais que je n’étais pas une tête d’affiche, mais plutôt un joueur qui se fond dans le collectif, qui rend service. Après, ma qualité d’homme n’empêche pas que je sois bon sur le terrain. Ce sont des compliments pour moi, mais j’ai également existé sportivement et les matches que j’ai joué avec St-Etienne se sont plutôt bien passés.

Quand on regarde un peu ton parcours, pour un joueur de rotation à l’ASSE (et plutôt titulaire à Nancy), tu as quand-même joué une vingtaine de match de coupe d’Europe et remporté deux coupes de la Ligue ! Un beau palmarès pour un joueur discret…

Oui tout à fait. Je suis fier de mon parcours, Après ce qui m’a plus c’est que je me suis toujours trouvé (par chance ou grâce à moi…) dans des groupes qui évoluaient positivement. Quand je suis arrivé à Nancy on est montés en L1, on a gagné la coupe de la Ligue, on a joué en coupe d’Europe, fini 4èmes… Quand je suis arrivé à St-Etienne, on a également toujours été dans la progression concernant le classement en Ligue 1. J’ai toujours été dans des groupes où ça se passait bien, avec une bonne ambiance et des résultats à la clé. J’ai vécu très peu de saisons galères, quel qu’ait été mon temps de jeu.

Ghoulam, Tremoulinas, Assou-Ekotto, Tabanou : à chaque fois que tu avais une porte qui s’ouvrait grand pour t’imposer comme titulaire du poste, il y avait soit une recrue, soit un replacement de joueur. Comment as-tu vécu ces périodes ?

Ma carrière n’a jamais été super facile. Quand j’ai commencé en Ligue 2, j’étais jeune donc pas forcément titulaire. L’année suivante, après une bonne saison de ma part, Nancy a fait venir un joueur expérimenté donc forcément j’ai été mis en concurrence. Le football est fait de concurrence.

A St-Etienne, qui est un grand club du championnat de France, il y a forcément une grosse concurrence. Hormis les joueurs dont on sait qu’ils seront titulaires, tous les postes sont doublés. Si on regarde le côté droit, François Clerc et Théophile-Catherine sont deux très bons joueurs et on se dit qu’il y en a seulement un des deux qui va jouer. C’est valorisant d’être en concurrence avec des joueurs de ce niveau. Quand je vois ce que fait Faouzi (Ghoulam) ou Benoît (Tremoulinas) dans leurs clubs respectifs, quand je vois Franck qui signe dans un bon club, je me dis que j’ai été mis en concurrence avec de très bons joueurs et à moi de me faire ma place. Parfois ça s’est très bien passé comme l’année de la coupe de la Ligue où j’étais titulaire. Quand on atteint le haut niveau du championnat de France et qu’on est dans les 4 ou 5 meilleures équipes on est forcément en concurrence avec de très bons joueurs.

Peut-être que dans l’esprit du coach je n’étais un titulaire en puissance. Les coaches veulent toujours mieux…

Et pourtant il ne t’a jamais lâché… Il ne t’a jamais placé sur le marché des prêts ou des transferts…

Non parce qu’il me connaît. Il savait que quand il me mettait sur le terrain, la plupart du temps ça se passait bien. Il connaît ma mentalité, il sait qu’à l’entraînement je n’étais pas du genre à lâcher ou à saboter, même en ne jouant pas. Je suis un grand professionnel, je n’ai pas peur de le dire, je suis quelqu’un de professionnel. Je suis payé par mon employeur qui est mon club, et par conséquent je suis à 100% que je joue ou que je ne joue pas !

On a l’impression qu’à St-Etienne, malgré les envies individuelles, le collectif prime…

On ne va pas se mentir, on a tous envie de jouer. Après, jouer 37 matches dans la saison et finir 19ème, je ne suis pas sûr que ce soit une saison très aboutie. Dès qu’il y a de bons résultats et qu’on a la chance de vivre les rencontres même si on joue peu, on peut être un joueur épanoui.

Dans la même idée, quand Franck Tabanou a été replacé par Christophe Galtier, tu as été le premier à l’aider et lui donner des conseils pour qu’il puisse s’adapter à son nouveau poste…

Oui.  D’abord il est difficile de souhaiter du mal à un coéquipier. Après je voyais que Franck tâtonnait un petit peu au début, forcément, alors oui j’étais là. J’avais déjà joué une saison avec Franck Tabanou et je l’appréciais en tant que coéquipier. Après je suis comme ça… J’ai joué un rôle un peu de grand frère pour lui. Et puis je ne crois pas que si je ne lui avais rien dit ça aurait changé l’ordre des choses dans la tête du coach (rires). Autant donner des conseils et aider à gagner des matches. C’est ma personnalité qui est comme ça…

A suivre... Deuxième partie de l'interview dès demain : Jonathan Brison reviendra sur la saison de l'ASSE...