29 mars 2024
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Nous décryptons l'interview de Gaël Perdriau concernant le rachat de Geoffroy Guichard

Gaël Perdriau est intervenu hier sur les ondes de France Bleu. Une intervention qui montre finalement que le maire de la ville n'a pas forcément compris les enjeux de l'achat du stade. Sa communication est maladroite et montre que la réflexion n'est pas aboutie du côté de la ville. La réunion du 7 avril pourrait être la première d'une longue série... Décryptage de son interview.

Je crois que sur un sujet aussi important, on ne peut pas débattre par médias interposés. Moi j'ai appris la volonté d'acquérir le stade par le club en lisant l'Équipe l'été dernier, pas sur la plage mais presque, c'était le 15 août. Il faut qu'on se retrouve autour d'une table et qu'on discute de manière sereine. C'est sujet trop important pour le faire autrement.

Décryptage : Le premier à avoir évoqué un prix dans la presse et ainsi lancé la polémique, c'est Gaël Perdriau. Alors que les présidents ont depuis plusieurs mois expliqué leur volonté d'acheter, était-il vraiment utile de communiquer sur un prix dans les médias. L'ASSE qui voulait avancer à couvert, d'après nos informations, a été obligée de sortir du bois suite aux déclarations du maire de St-Etienne. Le 7 avril, tout le monde se retrouvera autour d'une table...

C'est l'ASS qui souhaite acheter parce qu'il pense que ça l'aidera à progresser. On a des exemples, Arsenal ou Lyon, qui sont propriétaires du stade. C'est pas pour autant que les résultats suivent. Il y en d'autres, comme le PSG ou Monaco, qui ne sont pas propriétaires et qui ont des résultats exceptionnels.

Décryptage : Lyon a fait entrer dans son capital un investisseur chinois (IDG capital partners). Ce dernier permet à l'OL de gagner en liquidités et de poursuivre son développement sportif. L'arrivée de Memphis Depay en est un exemple. Le Parc OL a coûté 410 M€ rien que pour l'enceinte. Il ne garantit pas les résultats sportifs mais les revenus... Voilà qui permet à l'OL de posséder une plus grande puissance pour enrôler des joueurs et développer son centre de formation.

De son côté, Arsenal peut compter sur un investisseur américain (Stan Kroenke) qui détient 66% du club. Arsène Wenger a profondément modifié la politique de recrutement du club en développant la formation et la recherche de jeunes talents. Le stade est une source de revenus qui permet aux actionnaires de profiter de bénéfices chaque saison. C'est d'ailleurs l'un des rares clubs au monde dans lequel les actionnaires sont heureux de toucher des bénéfices. Pour le sportif, l'actionnaire américain gère les cordons de la bourse en fonction des revenus précédemment cités...

On ne présente plus Monaco et le PSG. D'un côté la famille princière qui détient le stade et finance le club en partie. Ajouté à cela, l'investissement de Dmitry Rybolovlev, le milliardaire Russe. La politique sportive consiste à écraser le marché des transferts en payant des sommes rondelettes mais réfléchies de futurs stars du football. La formation est également un axe fort du développement du club. De l'autre côté, le PSG et sa puissance financière illimitée. Les Qataris ne sont pas désireux de posséder le Parc des Princes qui reste un stade difficile à moderniser. Ils préfèrent se concentrer sur les revenus issus du merchandising, et pour cela les boutiques du PSG font des miracles !

Vous l'avez compris, être propriétaire de son stade ou pas n'influence pas directement les résultats sportifs. En revanche, cela permet de réfléchir la stratégie d'investissement différemment, et notamment en priorisant le développement des dépenses liées à la formation et au recrutement.

Je ne suis pas quelqu'un qui balaye d'un revers de main une question qu'on me pose. Si ça peut effectivement faire progresser l'ASSE, je ne vais pas dire non à priori. Donc je veux étudier la question. Et pour y voir plus clair et mettre un peu d'objectivité dans ce dossier, j'ai demandé au Président de Conseil de Développement d'analyser cette question et de faire émerger des pistes et des propositions. Je souhaite également que soient auditionnés mes prédécesseurs, les anciens maires de Saint-Étienne. C'est une question qui est dans les tripes de notre ville, je ne vais pas la traiter par-dessus la jambe. Oui je souhaite savoir ce qu'ils en pensent comme je souhaite avoir l'avis d'anciens présidents. Je souhaite à tout prix donner les moyens au club de progresser. Je ne suis pas convaincu à ce jour que cela passe uniquement par la vente du stade. Et si ça doit l'être, je veux que les intérêts de la collectivité soient préservés. 

Le nerf de la guerre c'est l'argent et l'image. Gaël Perdriau est un politique qui se sert de l'image de Geoffroy Guichard et sait que le stade est un objet de pouvoir pour la ville. Financièrement, la ville veut s'assurer qu'elle ne va pas perdre un outil qu'elle n'exploite pas ou peu et n'entretient pas plus. La rénovation a coûté 72 millions d'euros et c'est déjà beaucoup. Gaël Perdriau ne veut pas brader le stade, ce que lui reprocheraient les contribuables. D'un autre côté, se lever face à une institution comme l'ASSE pourrait lui coûter des voix lors des prochaines municipales... Il donne une dimension solennel au choix qu'il souhaite opérer en lançant une grande consultation auprès des anciens maires... Discours de façade. Ce sont plutôt des discussions politico-politiques qu'ils risque de mener en interne.

Je veux le faire dans l'intérêt du club, et pas forcément des actionnaires. Eux passent...le club reste. Et quand le club était en très grande difficulté à la fin des années 1990, je rappelle que c'est la ville de Saint-Étienne qui l'a sauvé.

Qu'il n'oublie pas non plus que M. Caïazzo a également sauvé le club à son arrivée. Il a sauvé une institution qui serait peut-être tombée en National ou CFA sans un investissement aveugle et sans arrière-pensée. Nous devons beaucoup aux deux présidents actuels, et M. Perdriau est peut-être davantage "de passage" que les deux dirigeants de l'ASSE...

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