19 avril 2024
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Roland Romeyer : "J'envisage de ne plus faire les déplacements à Lyon !"

Roland Romeyer a accordé une interview au Journal du Dimanche dans laquelle il est revenue sur sa passion des Verts, sa présidence et le Derby...

Un entretien plein de sincérité à l'image du personnage, l'un des derniers présidents supporteurs comme il se définit...

Son style de présidence...

Je suis de la dernière lignée des présidents supporteurs, avec Louis Nicollin à Montpellier. Les autres sont des businessmen. L'argent n'a jamais été mon leitmotiv. Je suis là par amour pour mon club. Je suis tombé dans le chaudron à 12 ans, en 1957, lors d'un derby contre Lyon. Entre supporteurs, on se chicanait puis on allait boire un coup ensemble. Aujourd'hui, on ne voit que les boucliers et les casques de CRS.

Son investissement...

Mon investissement se compte en millions. Avec ma femme, qui allait à Geoffroy Guichard avant de me connaître, on a décidé d'investir ensemble, en sachant que ce serait à fonds perdu. Il n'y a que les voitures qui m'ont coûté autant d'argent ! A une époque j'ai même roulé en Hummer. J'ai transmis cette autre passion à mon fils, qui a participé au rallye Monte-Carlo, au trophée Andros, etc. En 1996, j'ai été l'un des premiers actionnaires alors que le club était au bord du dépôt de bilan. En 2003, j'ai remis la main à la poche pour nous sauver du National. Mon entreprise, la SACMA (agencement de bureaux), est devenue sponsor maillot et nous sommes remontés en L1. Puis je me suis associé avec Bernard Caiazzo (en décembre 2004).

La double présidence

Au début, Bernard et moi étions coprésidents mais, occupés par nos affaires respectives, nous avions mis en place un directeur général (Vincent Tuong-Cong) et un directeur sportif (Damien Comolli). En décembre 2009, le club s'est trouvé proche de la cessation de paiement, avec un trou de 14,5 millions d'euros. Nous avons décidé de changer la gouvernance. Avec Bernard, on se rend des comptes chaque trimestre. On fait partie d'une espèce en voie de disparition, celle des propriétaires investis au quotidien. Je gère le club comme mon portefeuille : si j'ai 100 €, j'en dépense 95 maximum. Ici, quand on achète, on demande plusieurs devis et on prend le moins cher. Il n'y a que pour les frais de sécurité qu'on n'a pas le choix, c'est 2,5 millions par an. Devant la DNCG, je budgète l'élimination au premier tour de toutes les coupes et la 10ème place en championnat.

Je n'ai jamais rêvé d'être président de club. J'ai été partenaire, dirigeant bénévole, puis les élus m'ont sollicité pour entrer au capital. Ils souhaitaient un vrai stéphanois. Cet enracinement local me va bien. Le reste ne m'intéresse pas.

L'ASSE : une passion qui rend fou !

Je suis naturellement fou, ma passion n'arrange rien. En 2007, je me suis fait tatouer sur le bras gauche une panthère et le logo de l'ASSE. Certes il n'est pas vert. En revanche, à ma mort, je reposerai dans un cercueil vert spécialement fabriqué... Il y a 2 ans j'ai fait la route entre St-Etienne et le stade de France à vélo avant notre coupe de la Ligue. J'avais lancé ce pari en cas de qualification pour les demi-finales, face au PSG. D'autres m'avaient suivi, pensant sans doute qu'on serait éliminés ! On a commandé 42 vélos et formé un peloton escorté par la Garde républicaine, comme sur une étape du Tour. Dans les villages, les écoliers nous attendaient sur les trottoirs, et à Paris, des gens criaient "Allez les Verts" sur notre passage. C'était dingue !

La rivalité avec Lyon

La suppression du rang 42 dans le futur stade de Lyon n'était pas une rumeur ! Et alors, on supprime le rang 69 à Geoffroy Guichard ? Je ne veux même plus en parler. Parfois la rivalité va trop loin, comme lors du dernier derby. Je n'étais pas du tout content du comportement de Jordan Ferri. J'ai quand même salué Jean-Michel Aulas et fait une bise à Bernard Lacombe. Sur le terrain, ils ont été supérieurs, aucun souci. En revanche, l'ambiance délétère m'a contrarié. On nous a rabaissés, insultés ! A l'entrée, Bernard Caiazzo a dû se frayer un chemin dans les affrontements. Puis, à la sortie, Georges Bereta a été agressé par des voyous qui ont défoncé sa voiture à coups de bouteilles de bière. Des supporters ont porté plainte car leursvoitures immatriculées en 42 ont été rayées. Je n'ai plus envie de vivre ça. J'envisage de ne plus faire les déplacements à Lyon.

Source : Le journal du dimanche
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