La nouvelle saison qui s'annonce, la seconde en Ligue 2, offre aux supporters stéphanois des motifs d'espérer en un épilogue heureux. Alors que l'ASSE se remettait à peine du tremblement de terre lié à la descente il y a un an, le calme semble être revenu et l'espoir d'un renouveau sportif avec...
Le cataclysme semble déjà si loin, et pourtant, les cicatrices ne se refermeront réellement que le jour où l'ASSE retrouvera officiellement la Ligue 1. Si la gestion du club a conduit à cet échec, il est évident que le sportif tient aussi part de responsabilité, les deux étant intimement liés.
Il y a un an, l'ASSE sombrait. À l'issue d'une séance de tirs aux buts suffocante, les Verts étaient rétrogradés en Ligue 2 dans une atmosphère qui conduisait alors la commission de discipline de la LFP à infliger six matches à huis clos, dont deux avec sursis, au stade Geoffroy-Guichard et six points de pénalité dont trois avec sursis à l'équipe désormais dirigée par Laurent Batlles.
Un départ inéquitable dans une division que les supporters n'imaginaient pas retrouver malgré de nombreux exercices qui ont fait flirter le club stéphanois avec les places synonymes de relégation...
Il y a un an, Laurent Batlles faisait face à un handicap de points, mais également à une situation sportive qui allait entraîner un chamboulement dans l'effectif. Aux nombreux départs, il a fallu répondre par autant d'arrivées lors d'un mercato durant lequel l'ASSE aura pêché par manque d'anticipation.
Un an plus tard, il y a pourtant des motifs d'espoir. L'ASSE a pris la dimension de son statut, de la division et des ingrédients nécessaires à la recette de la performance. Le centre de formation est sur de bons rails et le groupe se stabilise. L'ASSE peut-elle nourrir l'espoir de la remontée cette saison ?
Des flops dans le recrutement qui partent et des tops qui restent !
Il y a un an, Laurent Batlles arrivait à la tête d'une équipe qui n'en était pas vraiment une. De quoi demander de la patience et de l'indulgence. Le projet "remontée" était alors programmé sur deux saisons : "Ce projet, il me paraissait intéressant de le relever. Nous ne sommes pas là pour vendre du rêve. C’est un projet sur deux ans avec la construction d’une équipe, avec beaucoup d’envie, d’humilité, d’ambitions. Je suis heureux d’en faire partie."
S'il n'y avait pas de décontraction en juin 2022, lors de la présentation du nouveau coach stéphanois, la pression était toutefois relative. Loïc Perrin en avait quant à lui. Repartir d'une feuille blanche (ou presque) avec un budget passé de 70 à 30 millions d'euros n'augurait pas d'un mercato aisé. Un an plus tard, le directeur du recrutement n'a pas convaincu malgré l'arrivée de joueurs qui demeurent dans l'effectif à l'aube de cette nouvelle saison. Au rayon des échecs, Lenny Pintor, Matthieu Dreyer, Mateo Pavlovic (arrivé en janvier 2023), auxquels on peut ajouter les anciens cadres de Laurent Batlles, Jimmy Giraudon et Dylan Chambost. Au rayon des satisfactions, difficile de ressortir des joueurs arrivés en août dernier. S'ils n'ont pas été décevant, leur manque de régularité aura nuancé leurs performances. En défense, Briançon n'a pas toujours rassuré et a été gêné par les blessures alors que Léo Pétrot n'a pas offert de garanties malgré une réelle envie de bien faire. Au milieu, Victor Lobry s'est éteint au fil de la saison, mais a montré de belles qualités d'abnégation, une activité précieuse et une vista intéressante. Mathieu Cafaro s'est stabilisé au fil du championnat. Difficile à canaliser, il a réussi à produire quelques belles performances, mais le manque de régularité n'en ont pas fait un top de l'équipe. Même constat pour Benjamin Bouchouari qui, s'il apporte une réelle vélocité dans l'entre-jeu et une qualité de passe vers l'avant appréciable, peut également sombrer en cours de rencontre. Thomas Monconduit n'a pas offert le visage espéré. Quelques performances de qualité ont laissé place à d'autres loin du niveau escompté. Enfin, Ibrahima Wadji aura été régulier dans son investissement. Si sa maladresse a parfois été décriée, il a eu la qualité de ne jamais baisser les bras.
Une stabilité sportive qui rassure, à commencer par Laurent Batlles !
Le mercato de janvier aura finalement sauvé (comme trop souvent ces dernières saisons) l'ASSE d'une saison catastrophique. L'arrivée de Gaëtan Charbonnier en novembre avait déjà apporté un nouvel état d'esprit dans le vestiaire. un apport insuffisant qui sera donc complété par les signatures de Larsonneur, Appiah, Nkounkou, Bamba, Fomba et Pavlovic. Hormis Pavlovic, tous ont remis l'ASSE sur les rails.
À quelques jours du début de la nouvelle saison, certaines de ces recrues sont déjà reparties. Les flops Pintor, Giraudon et Pavlovic ont été priés de trouver une solution loin du Chaudron. D'autres, arrivés sous forme de prêt, ne sont pas tous retournés dans leur club. Si c'est le cas de Kader Bamba, Nkounkou et Cafaro ont quant à eux définitivement été achetés par l'ASSE.
Les Verts vont pouvoir s'appuyer sur un groupe stable. Jean-Philipe Krasso, le prolifique attaquant de l'ASSE, est certes parti, mais il est presque le seul cadre à avoir quitté le navire.
Des renforts sont encore attendus, mais ils viendront compléter un effectif qui évolue depuis une saison ensemble et a réussi une fin de saison prometteuse. Ibrahim Sissoko est arrivé pour donner du volume à l'attaque et Dylan Batubinsika a comblé le départ de Jimmy Giraudon. Deux recrues de choix qui vont apporter de la plus-value au groupe de Laurent Batlles. D'autres devraient arriver, surtout en cas de départ.
cette saison, le centre de formation devrait s'inviter au banquet !
Autre point positif, la bonne intégration des jeunes pousses du centre de formation lors de cette intersaison. Mathis Amougou, Karim Cissé, Ayman Aiki, Yanis Lhery, Cheikh Fall, Antoine Gauthier, El Hadji Dieye, Terry Elana et Ahmed Sidibé ont tous profité de temps de jeu au cours des trois premières rencontres amicales. Certains ont même marqué des points aux yeux de Laurent Batlles qui n'hésitera pas à s'appuyer sur ces jeunes durant la saison s'ils confirment dans les prochaines semaines. Il se pourrait même que les bonnes performances de l'un ou l'autre fasse adopter au mercato stéphanois une trajectoire un peu différente que celle envisagée, mais nous n'en sommes pas encore là...
Une chose est certaine, cette fraîcheur offerte par le centre de formation est un bol d'oxygène pour Laurent Batlles.
Enfin, l'ASSE va entamer la saison sur la même ligne de départ que 18 autres équipes. Seul Bordeaux sera handicapé d'un point. Psychologiquement, c'est une donnée importante. En août 2022, il a fallu lutter contre une sanction sportive, mais également la fermeture des tribunes qui n'a pas arrangé les affaires de l'ASSE lors des premières rencontres. La saison 2023/24 commencera avec un stade ouvert et un compte de point identique aux autres écuries. De quoi rassurer joueurs et supporters au moment d'aborder un mois d'août durant lequel les stéphanois devront faire le plein de points...
Si tous les voyants ne sont pas au vert, de nombreux indicateurs permettent d'être optimiste. La prochaine saison pourrait être celle de la reconquête de la Ligue 1. Laurent Batlles jouera cette saison sans filet. S'il a été sauvé in extremis du limogeage en novembre dernier, les présidents ne seront pas aussi patients cette saison en cas de départ raté. La fin du mercato sera également une donnée importante. Aux départs, il faudra répondre par des arrivées apportant une réelle plus-value à l'équipe. Gageons que Loïc Perrin s'attelle à cette tâche d'arrache-pied...