Romain Revelli, ancien adjoint de Christophe Galtier et coach des U17 de l'ASSE est désormais l'entraîneur de l'US Dunkerque. Il y a 3 semaines, il se déplaçait à Auxerre avec son équipe en lutte pour éviter la relégation. S'il est reparti de l'Abbé Deschamps défait 1 à 0, Romain Revelli aurait pu faire tourner la rencontre à son avantage. Il explique sur Poteaux Carrés comment il a pu faire déjouer ces auxerrois qui étaient ce jour-là privés de Mathias Autret...
"L’AJA est une équipe qui joue énormément, qui ne change jamais de système. Elle joue en 4-3-3 qui s’apparente en fait à un 4-1-4-1. C’est une équipe qui peut alterner, qui fait beaucoup de jeu de possession. Si tu la laisses s’installer dans ton camp, elle utilise beaucoup la largeur. Cette équipe auxerroise renverse beaucoup le jeu, ça va d’un côté ou de l’autre. Avec le talent qu’ils ont, à force de t’élargir, tu te retrouves en danger. L’AJA a des milieux offensifs qui sont de très bons joueurs. Avec Mathias Autret, Hamza Sakhi et Gauthier Hein, ils peuvent jouer à l’intérieur. Ils peuvent mettre de la largeur avec Gaëtan Perrin et Lassine Sinayoko. Les Auxerrois ont beaucoup de choix offensifs. Avec ces joueurs qui savent utiliser la largeur ça leur permet de faire beaucoup de plongées.
Cette équipe anime pas mal les côtés, que ce soit avec les plongées des milieux, par les excentrés. C’est vraiment une grosse arme qu’ils ont. Avec le talent qu’ils ont, ils se retrouvent dans des positions autour de la surface leur permettant de pouvoir déclencher beaucoup de tirs de loin. Les centres, l’animation des côtés qui débouchent sur des tirs, c’est un premier gros danger. Leur deuxième arme, quand ils se retrouvent un peu plus bloqués, c’est d’utiliser Gaëtan Charbonnier en point d’appui. C’est un super joueur, un joueur de surface, un joueur d’appui qui a aussi une bonne technique. Il peut éclairer le jeu. Il a fini deuxième meilleur du championnat avec 17 buts et a aussi délivré 7 ou 8 passes décisives.
"On avait mis de la vitesse devant !"
J’avais pris l’option de jouer assez haut quand on a joué à l’Abbé Deschamps fin avril lors de la 36e journée. Je ne voulais pas subir car leur talent fait qu’à un moment tu prends des coups francs directs, des tirs. Ils ont de la qualité dans les centres, ils ont du talent. En jouant haut, on avait réussi à avoir plus de situations qu’eux, beaucoup d’actions de but. On en arrive à leurs faiblesses : quand tu joues haut, tu récupères le ballon un peu plus haut, déjà. Quand tu joues bas contre eux, non seulement tu t’exposes à leur talent mais en plus quand tu récupères le ballon il faut remonter tout le terrain.
Nous on avait mis de la vitesse devant, on s’était créé de supers situations, on avait pu un exploiter un peu leurs faiblesses en emmenant leurs défenseurs centraux sur les côtés. Ils ont des joueurs très performants dans les sorties de balle quand on les laisse dans leur confort. Mais quand tu les mets sur le reculoir, notamment Jubal, quand t’arrives à partir sur les côtés dans le dos des latéraux… On avait réussi à leur faire mal par nos attaques placées dans le dos des latéraux. On avait joué dans la verticalité, c’était un très bon match de notre part même si on avait perdu à la fin sur une action litigieuse car il y avait hors jeu.
Cette équipe est un peu en difficulté quand on la contraint à défendre, notamment quand leurs excentrés doivent défendre. Il y a en effet la place de prendre de la vitesse dans leur dos. C’est dur si tu refuses le jeu contre eux car ils ont vraiment du talent offensivement. De mon point de vue, la plupart des joueurs auxerrois n’ont rien à faire en Ligue 2. Des Autret, des Charbonnier et beaucoup d’autres pourraient évoluer en Ligue 1. Ces deux-là ont déjà joué dans l’élite d’ailleurs."
