La victoire face à Caen a permis aux Verts de monter sur l'une des deux places qualificatives pour la montée directe en Ligue 1. Quels sont les trois enseignements de cette rencontre avant de se lancer à l'assaut de Guingamp ?
"Que cette victoire fut dure à conserver !" C'est certainement ce qu'ont dû se dire tous les supporters Stéphanois après la rencontre. Une ouverture du score très rapide et puis... beaucoup de souffrance. Heureusement, Gauthier Larsonneur et tout le reste du collectif ont fait front. Olivier Dall'Oglio l'a répété plusieurs fois après le match, il y avait de la fatigue au moment d'aborder cette troisième rencontre en une semaine. Caen, logé à la même enseigne, devait également avoir les jambes lourdes, mais cela s'est moins vu ce samedi. Les Verts piochent et parviennent à l'emporter au forceps. Une bonne chose, mais la question que tout le monde se pose est celle-ci : les Stéphanois vont-ils encore pouvoir tenir longtemps ? Tout du moins, pour les trois prochaines et dernières rencontres...
Le banc de l'ASSE n'est pas extensible. La fatigue est là et les résultats reposent pour beaucoup sur un Gauthier Larsonneur impérial devant une défense hermétique. Irvin Cardona, quant à lui, transforme en or tout ce qu'il touche du côté de l'attaque. Ça tient ! Il faudra toutefois que cela tienne encore 270 minutes. Les Verts semblent à bout de souffle, mais ils sont sous la protection des divinités du football depuis de nombreuses semaines. Les Dieux ne sont pas l'unique raison de la forme exceptionnelle de l'ASSE. Un coaching intelligent, proposant des rotations salvatrices pour les organismes, est aussi à l'origine des performances des Verts. Le talent et l'abnégation des joueurs n'y est pas étranger non plus. Ainsi, si les Verts souffrent, leurs victoires n'en sont pas pour autant imméritées et illogiques. Pourvu que cela dure...
Des Verts qui cumulent les pépins physiques !
La victoire face à Caen n'a pas laissé que de bons souvenirs pour certains joueurs stéphanois. Alors qu'Anthony Briançon était préservé et sur le banc de l'ASSE, d'autres, sur la pelouse, ont connu quelques mésaventures. C'est tout d'abord Mathieu Cafaro, qui en tout début de rencontre, a pris le coude d'un Caennais dans le nez et s'en est ressenti jusqu'à sa sortie en seconde mi-temps. Comme l'a dit la journaliste de BeIN Sports Margot Dumont, Mathieu Cafaro avait le nez en "S" à la mi-temps. Cela est dû à une déviation du cartilage de la cloison nasale.
Comme nous l'évoquions hier, "cela peut-il empêcher Mathieu Cafaro de tenir sa place sur les prochaines rencontres ? Difficile d'établir un pronostic, mais il semblerait que cela ne l'en empêche pas à première vue. Même si jamais, il y a recours à un acte chirurgical, le processus ne semble pas si long que ça. Dans tous les cas, il est possible de voir le joueur jouer avec un masque, tout comme l'a fait le buteur napolitain Victor Osimhen. Mais, pour ce dernier, c'était pour d'autres raisons. Concernant Mathieu Cafaro, le port pourrait être moins long, juste le temps de protéger la zone. Mais, là encore, nous ne savons pas s'il en portera un."
La blessure la plus inquiétante demeure celle d'Ibrahima Wadji. Maudit cette saison, le buteur stéphanois a de nouveau dû sortir de la pelouse en toute fin de rencontre après une collision avec un Caennais. Olivier Dall'Oglio a donné des nouvelles de son joueur juste après la rencontre, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas été très rassurant : "Wadji a une gêne à la cuisse et ça n’est pas bon signe non plus. Je pensais que c'était une crampe, mais je crois qu'il y a une petite gêne qui est apparue."
Espérons qu'ODO puisse rapidement compter sur Ibrahim Sissoko afin de pallier l'absence de Wadji. Si Cardona peut avantageusement prendre l'axe de l'attaque, l'attaquant des Verts reste toutefois bien meilleur sur un côté.
L'ASSE : un chasseur sachant être chassé ?
Quand il était demandé quelle était la différence entre un bon et un mauvais chasseur, les Inconnus nous gratifiaient il y a quelques décennies d'explications certes hilarantes, mais peu convaincantes. Aujourd'hui, le profil du bon chasseur, on le connaît et l'ASSE l'a parfaitement endossé. Le bon chasseur est le club qui ne tremble pas, se montre réaliste défensivement en étant capable de ne pas s'exposer quand il ne sait pas briller dans le jeu. Le bon chasseur est celui qui montre un caractère certain à ne pas lâcher le club chassé. Pour cela, il faut des hommes convaincus de leurs forces et n'abdiquant jamais. ASSE-Bordeaux symbolise à la perfection ces qualités. Le bon chasseur profite également d'une réussite parfois insolente. Combien d'entraîneurs ont expliqué après les rencontres avoir vu leur équipe mieux jouer, mais repartir avec la défaite... St-Etienne n'a pas toujours été flamboyant, mais a souvent gagné.
Aujourd'hui, l'ASSE saura-t-elle échanger avec autant de réussite son habit de chasseur avec celui de chassé ? La pression est-elle sur les Angevins qui, à trois rencontres de la fin de ce championnat, sont relégués à 2 longueurs des stéphanois ? C'est bien possible. Si les Verts ont un droit à l'erreur, Angers ne l'a plus. Le calendrier de fin de championnat semble outre un peu plus défavorable aux Verts qu'aux Angevins.
En se déplaçant à Guingamp (9ème) puis en recevant Rodez (4ème), les deux prochaines rencontres de l'ASSE seront périlleuses. Angers accueillera Pau (7ème), condamné à l'emporter pour espérer les barrages. Ils se déplaceront ensuite à Annecy (15ème) qui semble presque sauvé et reste toujours difficile à manœuvrer dans son stade champêtre. La 38ème journée offrira QRM (18ème) aux Verts et Dunkerque (16ème) à Angers qui recevra... La dernière fois que les Verts ont été chassés, ils n'ont pas su conserver leur seconde place très longtemps... Cette fois-ci, il faudra assumer le costume !
