L’AS Saint-Etienne fêtera ses 90 ans cette saison. L’occasion pour Denis Chaumier de nous livrer son ouvrage AS Saint-Etienne, 90 ans de légende paru il y a 8 jours aux éditions Hugo & Cie. Poteaux carrés nous livre un extrait dans lequel Bernard Caïazzo s’exprime.

« Notre organisation, c’est un modèle fréquent en Allemagne. L’avantage, c’est que le conseil de surveillance, qui représente les actionnaires, a du recul sur le quotidien, dont s’occupe le président du directoire. L’originalité, c’est que Roland est aussi actionnaire. Ce système fonctionne dans un certain nombre d’entreprises en dehors du football.

Je ne vois pas d’inconvénients à cette organisation. Le président du conseil de surveillance donne un avis consultatif sur les dossiers mais ne peut rien décider. Préfèrerait-on un système où un seul homme disposerait de tous les pouvoirs ?

Mes meilleurs souvenirs depuis que je suis en fonction, c’est la montée en L1 en 2004. J’étais nouveau dans le métier, je ne connaissais pas grand-chose et j’ai d’ailleurs commis quelques erreurs à ce moment-là. Mais c’est une période que j’ai beaucoup appréciée. J’étais un décideur que je ne suis plus depuis 2010. Mon plus mauvais souvenir, c’est incontestablement notre descente en L2. On ne peut pas vivre pire scénario.

Bernard Caiazzo president of Saint Etienne during the French Ligue 1 match between Paris Saint Germain and AS Saint Etienne on September 14, 2018 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Il est la conséquence d’un recrutement défaillant pendant plusieurs années, qui a coûté des dizaines de millions d’euros. J’en suis la première victime, mais cela affecte tous ces jeunes qui souffrent d’une situation d’autant plus difficile à supporter que le but est de donner du bonheur, pas de la peine.

Le club rebondira, j’en suis convaincu ! Le football moderne réclame d’importants moyens financiers. Regardez l’évolution du PSG, de l’OM, Lyon, Monaco, Rennes ou Lille, qui sont aux mains de milliardaires. Je note qu’à l’étranger, des clubs peu fortunés comme AZ aux Pays-Bas, l’Atalanta en Italie ou Bilbao et la Real Sociedad en Espagne, savent tirer leur épingle du jeu en étant intelligents et malins dans le recrutement. Même un club comme Naples a su dénicher des talents en Corée ou en Géorgie.

L’ASSE doit emprunter ce chemin, car si son académie repose sur des fondations solides, son recrutement n’est pas toujours à la hauteur. Le club ne pourra pas s’offrir des joueurs payés une fortune, sauf à trouver un actionnaire hyper puissant. Mais est-ce qu’il correspondrait à la culture du club et de la ville ? Etre imaginatif, travailler d’arrache-pied, faire confiance à la jeunesse, c’est la voie à suivre. »