Lors d'une présentation dans une bibliothèque patoise, Jean-Michel Larqué a évoqué l'AS Saint-Etienne. Il a comparé le travail effectué entre Pau et l'ASSE. Il s'est également plongé dans quelques moments nostalgiques de son époque forèzienne. Extraits.

Pau bosse mieux que Sainté

"Il y a des choses encourageantes dans le football. Le Pau Football Club, c’est encourageant. Ce matin, le président de l’ASSE m’a appelé. J’avais l’impression que Roland Romeyer m’appelait d’outre-tombe. Je lui ai dit : « Quand on travaille mal une année, à la limite on peut s’en sortir. Deux années, non. Trois années, on part au fond et puis on creuse sans arrêt. » Moi je suis admiratif du travail des Palois. Je l’ai dit au président Laporte-Fray qui était étonné car je fais rarement des compliments. Ils se débrouillent bien avec leurs moyens."

"Par exemple mon club, à l’AS Saint-Etienne, ils pensent que parce que c’est l’AS Saint-Etienne, les joueurs vont… Mais c’est fini ça ! Il faut aller les chercher, il faut les intégrer, il faut les mettre en confiance. Les projets de jeu, moi, vous savez… Le projet de jeu, c’est une équipe, c’est se serrer les coudes, avoir un peu de talent et beaucoup de cœur. C’est savoir qu’un jour c’est vous qui allez rattraper l’erreur du copain et que le dimanche suivant ce sera le contraire. Le projet de jeu c’est d’abord de jouer tous ensemble."

Une autre époque en 1976

As Saint Etienne
12 aout 1970 Stade Geoffroy Guichard
As Saint Etienne _ Lille
Debout de g a d : Georges Carnus, Bernard Bosquier, Christian Synaeghel, Georges Polny, Robert Herbin,Wladimir Durkovic.
Accroupis de g a d : Patrick Parizon, Jean Michel LarquÈ, HervÈ Revelli, Salif Keita, Georges Bereta.
Collection Bancet / Icon Sport

A Saint-Etienne en 1976 il n’y avait pas de projet de jeu. Non ! Il y avait des garçons qui savaient ce qu’ils étaient capables de faire, de bien faire. Il y avait un cadre de jeu, pas un projet de jeu. Le projet… Tous les entraîneurs ont le même : bien jouer, marquer beaucoup de buts et en prendre très peu. Et puis d’aller de l’avant, ceci, cela… Il faut un cadre où les choses sont respectées, où le rôle des uns et des autres est respecté. Et puis il y a une forme de générosité, d’enthousiasme, de dépassement.

Un match de Coupe d’Europe est forcément plus difficile qu’un match de championnat. Ça va plus vite, ça frappe plus fort, c’est parfois plus long parce qu’il y a la prolongation. C’est différent. Savoir appréhender l’évènement, c’est aussi une forme d’intelligence. Moi j’avais des coéquipiers – j’en étais le capitaine - qui étaient intelligents, qui sentaient le jeu, qui sentaient ce qu’ils devaient faire.