Bernard Caiazzo est revenu sur les attentats de la semaine dernière et sur la suite à donner concernant le football en France. Pour lui, the show must go on et l'ASSE compte bien montrer l'exemple.
"J'étais au Stade de France vendredi, en tribune honneur, à un mètre cinquante de François Hollande. A la fin du match, j'avais l'impression qu'il y avait des kamikazes tout autour du stade et des fusillades partout dans Paris. C'était un sentiment très désagréable, mais une fois que je suis sorti de tout ça, je me suis dit : "Il faut ne pas s'arrêter de vivre." Je pense qu'il n'y a pas d'hésitation à avoir, on est obligé de jouer. Parce que vivre avec la peur, c'est mourir un peu. L'objectif des terroristes, c'est justement de créer une psychose. A tout ceux qui aiment le foot et la France, je dis : "allez au stade, c'est la meilleure façon de réagir." Imaginons que ce week-end les stades soient encore plus remplis que d'habitude, ce serait une réponse exceptionnelle aux attentats.
Nos joueurs préparent le match contre l'OM. Ils comprennent parfaitement qu'ils devront être dignes et exemplaires sur le terrain, pour montrer qu'ils n'ont pas peur et que la vie continue. Ils ont des enfants, et ils savent que l'avenir de leur famille, comme l'avenir de toutes les familles de France, passe par la capacité à montrer du courage. Les ventes continuent depuis samedi et plus de 30 000 personnes sont attendues à Geoffroy-Guichard. Il n'y a aucune raison qu'elles aient peur, on va "verrouiller" la sécurité encore plus que d'habitude. Malgré le contexte, il faudra appréhender ce match comme une fête. On travaille en ce moment à des opérations pour célébrer le "bleu-blanc-rouge" et la jeunesse avant la rencontre.
Les supporters devront avoir une attitude sportive, positive, pour rappeler qu'on forme tous une même famille, celle des supporters français de football. C'est une communauté qui connaît certes des rivalités, mais qui doit bannir toute forme de violence et de haine. L'exemple de Wembley était formidable : l'Angleterre, c'est quand même notre ennemi héréditaire d'une certaine manière, et la communion lors de ce match a été fabuleuse. Cette union sacrée vaut évidemment pour les dirigeants. D'ailleurs, j'y ai pensé trop tard, mais je crois que tous les présidents de L1 et de L2 auraient dû se rendre ensemble au match de Wembley, afin de se montrer solidaires. Il faut éliminer nos dérisoires querelles de clocher."
Source ! L'Equipe