Bernard Caiazzo était au Stade de France accompagné de Dominique Rocheteau , Christophe Galtier et leurs épouses respectives. Ils racontent leur soirée, sauf Christophe Galtier qui ne s'est pas rendu sur le plateau de Téléfoot comme convenu. Choqué, il a prévenu la presse par sms : "Je ne peux pas m’exprimer tellement je suis choqué."
Bernard Caiazzo
"En raison du protocole, je me trouvais derrière le président de la République et les responsables du gouvernement. J’ai été interpellé dans un premier temps par les deux déflagrations qui se sont produites à quelques minutes d’intervalle. Mais nous étions dans la tribune opposée de l’endroit où elles ont retenti. Elles n’ont pas eu la même portée à nos oreilles que pour ceux qui se trouvaient dans la tribune d’en face. Ce fut un bruit fort mais pas inquiétant. En revanche, à partir de là, j’ai senti beaucoup d’agitation autour du président de la République et il a fini par quitter sa place. J’ai été surpris que les dirigeants allemands le suivent très vite. Comment se faisait-il qu’ils s’en aillent précipitamment dans son sillage ? Ensuite, les nouvelles ont commencé à filtrer. À la mi-temps, j’apprends que des corps déchiquetés ont été découverts du côté de l’entrée D. C’étaient ceux des kamizakes. À la mi-temps, j’ai discuté avec Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat aux Sports, qui m’a donné des informations mais personne à l’intérieur du stade n’avait conscience de la gravité de la situation. François Hollande est revenu quelques secondes en tribune avant de repartir illico. En seconde mi-temps, plus personne n’a vraiment regardé le match. On sentait la panique s’installer. Heureusement, le stade a été bouclé. Cela a évité un drame."
Dominique Rocheteau était lui aussi présent au Stade de France comme beaucoup de dirigeants stéphanois.
"Il y a eu d’abord ces deux détonations bizarres en première mi-temps. On ne savait pas ce qui se passait. Puis, on a eu des infos. La seconde période s’est passée dans une atmosphère bizarre. On voyait les stadiers fermer les grilles du stade. On a pu sortir cinq minutes avant la fin. J’ai récupéré ma fille dans Paris car elle ne trouvait pas de taxi.J’ai vu des ambulances, des voitures de police. On est tous sous le choc. Christophe était très touché, abattu par ces événements et alors qu’il devait participer à Téléfoot dimanche matin, il a préféré rentrer [ndp2 : l'émission a été annulée par TF1].Il n’avait pas le coeur à ça."
Après sa mauvaise soirée à Gerland, Georges Bereta en a vécu une nouvelle du côté de St-Denis. Il raconte :
"On a entendu d’abord ce qu’on croyait être des bombes agricoles. Ça a tapé fort. Et puis, alors qu’on allait quitter le stade, le speaker nous a annoncé de ne pas nous diriger côté Nord mais côté Sud. On a été bloqué, les gens allaient dans tous les sens, des gamins pleuraient. Nous, les vieux, il y avait Just Fontaine, Colonna, Carnus, Polny, on a même été obligé de courir. Les policiers demandaient aux gens de se calmer mais personne ne savait vraiment où était le danger. On a rejoint notre hôtel à 2 h du matin, en passant sous l’autoroute. C’est en regardant la télévision qu’on a mesuré l’ampleur de la catastrophe."
Source : Le Progrès