Serge Bueno, à la tête de Smart Good Thing, a cassé toute clause de confidentialité en répondant au Progrès. Une façon pour lui de rattraper le peloton de candidats déclarés (ndlr : quatre à ce jour) et de se singulariser avec une approche rassembleuse. Question : Si l'envie est bien là, la surface financière suffisante pour racheter l'ASSE et lui faire passer un cap est-elle présente également ?
Serge Bueno, 62 ans, s'est exprimé dans le Progrès. C'est la deuxième fois qu'un candidat porteur du projet le fait. Le premier, Norodom Ravichak, s'était fait taper sur les doigts par KPMG et s'était ensuite tenu au silence avant la rocambolesque affaire du présumé faux document. Sergeï Lomakin, lui, ne s'est pas exprimé malgré sa présence dimanche dernier dans le Chaudron. C'est Michel Salgado qui a pris la parole et s'est chargé d'expliquer la présence d'une délégation aux couleurs de TSI... qui ne sera pas l'entité qui rachètera les Verts.
Ce matin, dans le Progrès, Serge Bueno explique pourquoi il souhaite racheter les Verts :
"Parce que c’est le club de mon enfance, parce que c’est le club qui a décomplexé le football en France dans les années soixante-dix. On ne va pas laisser filer ce club, ce patrimoine, qui est le phare de la ville, le phare du département. Je ferai une proposition dans les trente jours.
Serge Bueno a rencontré Roland Romeyer à deux reprises : "Je lui ai présenté les grandes lignes de mon projet pour reprendre le club. Ce projet est porté par Smart Good Things et ses investisseurs actuels. Il n’y a pas un actionnaire unique, mais plusieurs, dont des fonds d’investissement. Nous ferons également appel au grand public. Notre offre sera supérieure au montant de la caution bancaire (ndlr : de 100 M€), car le club a besoin de plus pour sortir de l’ornière et s’installer durablement en L1. Vous savez, les gens opposent ; moi, je réconcilie et c’est ce que je fais de mieux. Je vais rassembler les gens et les fonds nécessaires pour racheter l’ASSE. Je vais mobiliser les entreprises, les décideurs locaux, parce qu’on ne peut pas laisser partir à l’étranger ce monument national qu’est l’ASSE. Je serai bien sûr actionnaire majoritaire via ma société. Mais je n’en fais pas une histoire d’ego. Il y a quelques bons professionnels au sein du club. On verra qui on mettra."
Serge Bueno n'exclue pas une entente avec Olivier Markarian, remettant en course l'ancien PDG de Markal. Et si finalement Bueno réussissait là où Markarian a échoué, à savoir rassembler des investisseurs et faire consensus autour de son projet ? A titre privé, Le Progrès nous apprend également que Serge Bueno a adhéré à l'initiative menée depuis quelques mois par quelques supporters et visant à installer un système de socios à l'ASSE. Un serpent de mer qui pourrait enfin rester hors de l'eau... Il semblerait en effet que Serge Bueno ne soit pas fermé à ce type d'actionnariat s'il devait devenir propriétaire du club.
Véritable amoureux de l'ASSE et de la ville de St-Etienne, le projet porté par Serge Bueno a l'avantage de rassurer les acteurs locaux et les supporters. Toutefois, l'inconnue reste la surface financière sur laquelle il pourra s'appuyer. A ce jour, saura-t-il s'entourer d'investisseurs capables de rassembler plusieurs dizaines de millions d'euros pour atteindre la caution de 100 millions exigée par KPMG ? Sera-t-il également capable d'injecter suffisamment d'argent pour que l'ASSE sorte de l'ornière sportive dans laquelle elle se trouve ? Ce sont les interrogations que peuvent soulever une candidature, qui, nous l'espérons, n'est pas un simple coup de publicité... Les prochaines semaines apporteront leur lot de réponses.