Suite à un nouvel appel d'offre, les droits télé du championnat Français ont considérablement augmenté en 2020. Le groupe audiovisuel espagnol Mediapro, inconnu du grand public, a raflé il y a quelques mois la majorité des lots en proposant plus d'un milliard pour diffuser l'essentiel de la L1 et la L2. Pourtant, l'entreprise menée par Jaume Roures pourrait revoir son engagement à la baisse...
Pour être très honnête, nous comme beaucoup d'observateurs, n'avons jamais vraiment cru au "business plan" mis en place par Mediapro. Oser espérer 3,5 millions d'abonnés déboursant 25 euros par mois pour regarder 80% de la Ligue 1, c'était osé... Et puis la crise sanitaire liée au Covid 19 est passée par-là faisant basculer le plan de développement de la chaîne Téléfoot de l'illusoire à l'impossible ! Jaume Roures, le dirigeant de la chaîne, sent venir le fiasco et a expliqué hier dans L'Equipe vouloir renégocier les tarifs à la baisse : "Nous voulons rediscuter le contrat de cette saison. Elle est très affectée par le Covid-19, tout le monde le sait car tout le monde souffre. On ne remet pas en cause le projet en tant que tel. Mais les bars et les restaurants sont fermés, la publicité s'est effondrée... Ce sont des choses que tout le monde connaît. On n'a pas un montant concret. On veut renégocier le prix. On a demandé d'établir un calendrier pour mener à terme cette négociation qui ne va pas être publique... La Ligue a elle-même demandé au gouvernement de compenser ses pertes à cause du Covid... On est dans cette dynamique."
Le problème, c'est que de 2020 à 2024, les clubs français ont bien noté les sommes sur lesquelles ils pourraient compter, et certains ont commencé à dépenser de l'argent qu'ils n'avaient pas encore... Ajouté aux droits TV revus à la baisse par Canal+ et Bein Sports en juin dernier, les premiers à sentir le vent de la crise passer sont bien évidemment les clubs de l'élite française... Dans ce contexte, et même si c'est frustrant, la gestion en bon père de famille d'un club comme l'ASSE doit rassurer. En effet, si Mediapro parvenait à revoir les montants à la baisse, ce que la LFP refuse en l'état, beaucoup de clubs de L1 voire L2 pourraient se retrouver en très grande difficulté et au bord du précipice...
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