Bernard Caïazzo a répondu à une interview pour Le Parisien-Aujourd'hui en France dans laquelle il explique à quel point le football français et européen pourrait être impacté financièrement par la crise sanitaire que nous traversons. Si la santé des personnes reste une priorité, une fois passée cette crise il faudra qu'il y ait des emplois. Rien ne garantit pourtant que le football français soit en capacité de créer autant d'emplois après la crise qu'avant...
[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Bernard Caïazzo - Le Parisien - Aujourd'hui en France" text_size="20"]Si en ce moment on se réunit tous les deux jours, c’est parce que nous sommes dans une situation de guerre, pour reprendre l’expression du président de la République. Il faut sauver le football français. Je dirais même qu’il faut sauver le football européen. On est dans une situation sanitaire très grave, on y pense tous. Mais il est de notre responsabilité de continuer d’avancer en réfléchissant à l’avenir.
Nous avons la chance de compter beaucoup d’entrepreneurs et de chefs d’entreprise parmi les présidents. Ce sont des visionnaires, ils savent anticiper. Aujourd’hui, nous avons plusieurs scénarios possibles. Soit on arrive à tout finir avant le 30 juin, soit on continue en juillet, août ou même septembre, en débordant sur la prochaine saison. La priorité, c’est de terminer la saison. Pour le reste, on trouvera des solutions.
L'UEFA a demandé à chaque pays de faire tout son possible pour finir avant le 30 juin. Si ce n’est pas possible, on trouvera d’autres solutions. Je peux dire en tout cas qu’il y a une unité nationale entre toutes les entités pour sauver le foot français, même si cela peut paraître dérisoire vu la souffrance de certains de nos concitoyens.
Il y aurait des conséquences désastreuses, avec des pertes financières estimées aujourd’hui à 500 millions d’euros. Et une deuxième vague de 400 millions d’euros de manque à gagner à prévoir sur le mercato car la France est un pays formateur, qui a besoin de vendre pour équilibrer ses comptes. Mais comme les autres championnats, comme l’Angleterre, vont également être fortement impactés, ils seront forcément moins acheteurs. Au total, le football français pourrait se retrouver avec près d’un milliard de pertes. On pourrait vite se retrouver en situation de banqueroute. Il y a une énorme inquiétude, mais on est capable de faire face. Il faudra être capable de rebondir dès qu’on retrouvera une vie normale.
Dans une entreprise, quand vous n’avez plus de rentrées d’argent, c’est comme quand vous n’avez plus de sang neuf dans votre corps. Comme l’a dit le patron de la Bundesliga : « Notre produit n’existe plus. Nous n’existons plus. » Aujourd’hui, tous les secteurs sont paralysés. La priorité est de vaincre cette saloperie de virus. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’économie se remettra en route. Le paramètre le plus important est la date de fin de la pandémie. Mais personne ne le maîtrise.[/penci_blockquote]
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